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La Izquierda Diario
15 de octobre de 2021 Twitter Faceboock

#Lapolicetue
Oui, la police tue et Darmanin ne nous empêchera pas de le dire : le billet d’Anasse Kazib
Anasse Kazib

Darmanin veut faire taire ceux qui le disent, mais nous ne nous laisserons pas intimider. Oui, la police tue. En France elle a tué 746 fois depuis 1970. Billet d’Anasse Kazib, cheminot et candidat à la présidentielle.

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Crédit photo : O Phil des contrastes

Je souhaitais pour commencer apporter tout mon soutien à Philippe Poutou et réaffirmer que OUI la police tue. Il faut le dire et le redire, parce que nous ne nous laisserons pas intimider par Darmanin. La police a tué Adama Traoré, Zineb Redouane, Steve Maia Caniço, Lamine Dieng, Remi Fraisse... et tant d’autres. La liste des personnes tuées par la police est malheureusement bien trop longue pour être écrite ici.

La police tue et en toute impunité. Une enquête de Basta Media, révèle que l’écrasante majorité des faits de violences policières, et ce tout particulièrement quand ils ont entrainé la mort, se soldent par des non lieux, des acquittements ou des peines de sursis. En fait, on peut systématiser le constat, la police peut mutiler, crever des yeux, arracher des mains et parfois donner la mort en toute impunité.

Cette impunité, le combat mené par Assa Traoré et l’intégralité du comité Justice et Vérité pour Adama, l’illustre mieux que tout autre exemple. Cinq ans après la mort d’Adama, pas un policier n’a été mis en examen. Dans le même temps c’est un véritable acharnement judicaire qui pèse sur l’intégralité de la famille Traoré. Mais ce qui se joue avec Adama et sa famille, c’est ce qui se passe pour chaque famille de victime.

La police tue parce que c’est une institution dont le rôle est purement coercitif, son rôle est d’assurer le maintien de la domination d’une classe sur une autre. C’est précisément pour cette raison que la police nous réprime en manifestation, parce que nos luttes remettent en cause l’ordre établi. C’est la raison pour laquelle pendant le mouvement de grève contre la réforme des retraites, la police venait devant nos piquets, devant les dépôts de bus et les gares pour matraquer les grévistes. C’est pour la même raison qu’elle a éborgné des Gilets Jaunes et qu’elle réprime la jeunesse des quartiers populaires.

De notre côté nous ne pouvons pas ne pas nous indigner. Certains rêvent d’une police républicaine qui ne tuerait plus. Mais quand cette police aurait-t-elle existé ? C’est cette même « police républicaine » qui il y a près de 60 ans, le 17 octobre 1961, noyait des Algériens par centaines dans la Seine parce qu’ils avaient eu le courage de manifester contre un couvre-feu raciste, et pour le droit à l’auto-détermination de l’Algérie.

La police que ce soit en France, aux États-Unis, en Équateur, en Bolivie, en Algérie, en Tunisie joue partout le même rôle : un rôle coercitif. Cette réalité elle ne pourra jamais être réformée tant que nous serons dans une société de classes. La bourgeoisie aura toujours besoin d’une police pour défendre ses intérêts. C’est pour cela que nous défendons, avec Révolution Permanente, la perspective de son abolition.

Car nous savons que l’émancipation de l’ensemble des opprimés et des exploités, et le renversement du système capitaliste ne se fera pas avec la police. Au contraire, la police sera dans le camp d’en face pour nous tirer dessus et nous éborgner s’il le faut. Avec Révolution Permanente, nous nous présentons aux Présidentielles aussi pour dire cela, pour dénoncer la violence systémique de la police, celle des BRAV-M ou la BAC dans nos quartiers et manifestations.

C’est pour cela qu’en ayant en perspective son abolition, nous défendrons aux Présidentielles la dissolution immédiate de ses corps spéciaux (BAC, BRAV, CRS, gendarmerie, etc.) ainsi que l’interdiction de toutes les armes dites non-létales utilisées contre les manifestations. Dans le même sens, nous exigeons le retrait total des lois « sécurité globale » et de « responsabilité pénale » qui renforcent l’impunité policière et la répression des mouvements et des quartiers populaires. Nous sommes convaincus qu’en dernière instance la sécurité doit et peut être assurée par la population elle-même et non par une corporation d’hommes armés, séparés du reste de la société, au service de l’Etat capitaliste et raciste et de l’ordre patronal.

 
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