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La Izquierda Diario
7 de octobre de 2021 Twitter Faceboock

Soutien nauséabond
L’Eglise responsable de milliers de cas de pédocriminalité : Macron salue son « esprit de responsabilité »
Maurice Junius

Après le séisme du rapport Sauvé au sujet de la pédocriminalité au sein de l’église française, le Président de la République salue « l’esprit de responsabilité » de l’institution catholique. A l’heure du scandale, Macron soigne son électorat.

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Au lendemain de la publication du rapport Sauvé, qui faisait état de 330 000 mineurs victimes de crimes sexuels par des membres de l’Église française ou de laïcs liés à celle-ci, actant une pédocriminalité qui fait système, Emmanuel Macron a salué « l’esprit de responsabilité » de l’institution Catholique. Cette déclaration fait suite à la prise de parole du pape François qui faisait part de sa « tristesse » après les révélations de l’enquête parue le mardi 5 octobre par une commission indépendante de l’église.

Si le nombre de victimes révélé dans le document fait froid dans le dos, néanmoins il était déjà bien connu du grand public et des institutions qu’il existait des crimes sexuels à l’encontre de mineurs par des membres de clergé en France et qu’il persistait une omerta des membres de l’église afin de couvrir ces actes. On se souvient par exemple qu’en 2019 Philippe Barbarin, archevêque de Lyon était entendu par la cour de justice pour « non-dénonciation d’agressions sexuelles de mineurs de 15 ans ».

Mais alors, pourquoi Emmanuel Macron salue l’institution plutôt que les victimes ?
Comme de nombreux autres politiciens de droite, Macron a été obligé de répondre à la polémique ouverte par le rapport, mais reste très docile face à l’institution catholique, malgré une certaine perte d’influence, elle conserve un poids non négligeable à quelques mois des présidentielles.
En réalité, les propos du président s’inscrivent dans un long processus d’un discours de plus en plus réactionnaire et les positions prises depuis le début du quinquennat centrées sur les questions sécuritaires et racistes, vise clairement un électorat de droite et de l’extrême droite.

Une position qui reste complexe à tenir quand Éric de Moulins-Beaufort, président de la conférence des évêques de France, déclare que « Le secret de la confession est plus fort que les lois de la République ». Cela indique que selon lui, il n’est pas de la responsabilité de l’église de dénoncer aux autorités judiciaires des crimes sexuels sur des mineurs. Cela est évidemment une entrave à la loi et de L’article 434-3 du code pénal qui signale bien "le fait, pour quiconque ayant connaissance d’agressions ou d’atteintes sexuelles infligés à un mineur de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives ou de continuer à ne pas informer ces autorités tant que ces infractions n’ont pas cessé est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende". Ce haut représentant de l’Eglise en France prône donc la loi divine comme prétexte pour couvrir les agissements terribles et structurels de l’institution catholique.

La contradiction est grande pour tous les pourfendeurs du séparatisme, on se souvient des propos du Ministre de l’intérieur indiquant au micro de France Inter le lundi 1er février au sujet de la charte des principes de l’islam de France que « Nous ne pouvons plus discuter avec des gens qui refusent d’écrire sur un papier que la loi de la république est supérieure à la loi de dieu ».

Une soumission des cultes à la République française qui ne semble pas sur le même point d’égalité lorsqu’il s’agit des catholiques ou des musulman-es et qui met une nouvelle fois en évidence une discrimination systèmique de ces dernier-ers.
Cette nouvelle sortie d’Emmanuel Macron est d’autant plus hypocrite qu’elle a lieu quelques jours après le report de l’examen au Sénat du projet de loi du gouvernement sur la protection de l’enfance qui devait «  faire exister dans l’espace public la question des violences sexuelles que subissent les enfants » comme le dénonce plus de cinq cents professionnel-les de la protection de l’enfance, avocat-es, médecins, artistes et activistes féministes dans une tribune publiée le 7 octobre 2021 dans le journal Le Monde.

Malgré la prise de conscience de plus en plus importante de fléau qui persiste notamment au sein de l’église Catholique, le gouvernement fait une nouvelle fois le choix de soutenir les coupables au détriment des victimes !

 
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