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La Izquierda Diario
7 de octobre de 2021 Twitter Faceboock

Crise de l’automobile
Ford-Magna. Une activité partielle longue durée qui couve un PSE terrible pour les travailleurs
Antoine Bordas

Les mois à venir seront ponctués de journées chômées pour les ouvriers de Magna à Blanquefort, près de Bordeaux, puisque l’activité partielle imposée par la direction avec ses baisses de salaires maintient l’avenir de l’usine dans le flou et ne présage rien de bon ; si ce n’est un combat d’envergure qu’il faudra mener.

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Crédits photo : GFT

Depuis la séquence d’attaque contre des représentants syndicaux en avril-mai dernier, la situation de l’usine de Magna à Blanquefort ne s’améliore toujours pas. Pour rappel, cette entreprise appartenant maintenant à Magna a été cédée par Ford qui a mis les voiles après avoir fermé l’usine voisine. Un départ du géant américain qui a immédiatement été dénoncé par les syndicats de travailleurs, y voyant une manière de se dédouaner du sort de l’usine. En effet, la production actuelle de boîtes manuelles (MX-65) est l’unique contrat en cours et la fin de celui-ci actera une fermeture de l’usine. La nouvelle direction n’a toujours pas annoncé de projet permettant de maintenir les emplois sur ce site et semble seulement accompagner une fermeture déjà programmée.

Début septembre, la direction a par ailleurs annoncé que l’usine allait devoir tourner au ralenti, à travers un plan APLD (activité partielle de longue durée), un accord trouvé avec une partie des syndicats, actant des journées chaumées voire des semaines entières par moment. Un accord qui a été signé par la quasi totalité de l’intersyndicale (FO, CFTC, CFE-CGC, CFDT), mis à part la CGT qui a refusé seule de signer : si tous les syndicats commencent à se rendre compte que la direction mène le site et l’avenir des travailleurs droit dans le mur, la plupart signent cet accord de chômage longue durée. Une contradiction, que pointe la CGT GFT en dénonçant sur cette question la perte de salaire induite, même si les journées de chômage partiel seront payées à 70 % (contre 60 % auparavant), la perte reste importante pour chaque travailleur et leur famille. De plus, aucun réel plan de formation n’est mis en place, pour permettre aux travailleurs des évolutions de carrières ou d’éventuelles reconversions. Enfin, l’organisation à venir reste opaque, la gestion des jours chaumés sera faîte par le haut, imposant les journées sans délais de prévenance.

Une décision de la direction qui s’inscrit dans la gestion patronale de la crise de l’automobile et notamment de la pénurie des semi-conducteurs qui se poursuit. Les usines d’assemblages de Cologne et de Craiova vers lesquels sont destinés la production de Magna sont en effet fréquemment fermés, les boites à vitesses produite par Magna Blanquefort sont donc en stock attendant une reprise sur ce terrain. Il faut ajouter à cela l’indisponibilité de certaines pièces (les « fourchettes ») nécessaires à la fabrication des transmissions, l’usine de production en Allemagne a récemment été détruite par des intempéries.

L’usine de Blanquefort est donc aux prises avec les gestions catastrophiques des entreprises automobiles, entre les problèmes d’approvisionnements et les changements structurels que subit le secteur actuellement, l’avenir de Magna est clairement en danger et la direction cherche à faire payer aux travailleurs dès aujourd’hui la note de leur ingérence guidée par les profits. Thomas, délégué syndical CGT déclarait pour France Bleu : « Ils sont en train de finir de détruire l’usine soeur. Quand les pelleteuses auront fini, elles vont venir ici.  », les perspectives sont clairse pour les travailleurs, c’est un rapport de force qui va s’engager pour sauver les emplois et dans un premier temps les conditions de travail qui se détériorent. Au delà de l’approvisionnement immédiat, les baisses de charges prévus annonce après le chômage partiel des licenciements, dès 2022, ça serait la moitié de l’effectif qui serait mis à la porte.

Aujourd’hui, même la CFDT qui souhaitait laisser à la nouvelle direction « le temps de prendre ses marques » doit admettre que celle-ci ne ferait que poursuivre les logiques antérieures. Les exemples de ce type sont pourtant bien connus et il faut sérieusement mettre en place un plan de bataille pour dès aujourd’hui proposer des perspectives aux 800 travailleurs de Magna Blanquefort. L’une des revendications immédiates des syndicats ouvriers vise la récupération des 150 millions que Ford a laissé à Magna, dont une partie est déjà provisionnée pour un PSE à venir. Une somme importante qui ne serait utilisée par la direction que pour accompagner la fermeture tout en s’assurant quelques profits encore faisables selon eux… sur le dos des travailleurs. Il s’agit à l’inverse pour les travailleurs d’imposer que ces sommes servent non pas détériorer leur conditions de travail, mais soit investie pour des projets permettant le maintien des emplois sur le site ; des décisions que ni ces patrons, ni les responsables politiques ne prendront.

Il est nécessaire aujourd’hui d’entourer à nouveau les travailleurs de Magna qui souhaitent se battre et leur permettre de mener à bien un programme permettant de maintenir les emplois sur le site. Le combat des travailleurs de Magna doit être la préoccupation de l’ensemble des forces politiques et syndicales locales, mais aussi nationales, pour en faire un exemple de lutte contre la casse de l’emploi.

 
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