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1er de octobre de 2021 Twitter Faceboock

Toulouse
« Augmentez nos salaires ! » : les travailleurs de Derichebourg repartent en grève dans l’aéronautique
Nathan Andreas

Un an après un terrible accord de performance collective, les salarié.e.s du sous-traitant aéronautique relèvent la tête pour l’augmentation des salaires à deux semaines de la clôture des négociations annuelles obligatoires.

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Crédits photo : Révolution Permanente

Une combativité à toute épreuve

Cette semaine, la colère est de retour chez le sous traitant aéronautique Toulousain Derichebourg Aeronautics Services. Le mot d’ordre est clair : "augmentez nos salaires ! ".

Rappelons que le 12 juin 2020, la direction du groupe main dans la main avec FO, le premier syndicat de l’entreprise, avait fait passer un APC (Accord de Performance Collective, rejeté par la majorité des salariés) et qui a pour effet de dégrader fortement les conditions de travail. A l’image du reste du patronat de l’aéronautique, qui avait aussi l’approbation de l’Etat et du gouvernement, la direction de Derichebourg décidait de décharger le poids de la crise sur le dos des salariés.

Aujourd’hui, après ces attaques, les travailleurs relèvent la tête à nouveau. Sous forme de débrayages, leur lutte se déroule dans un contexte socio-économique et politique sans précédant dans le secteur.

En effet, suite aux attaques patronales, les salariés ont vu leurs conditions de travail fortement se dégrader. Chez Derichebourg certains salariés ont diminué de 500 euros et plus de 660 travailleurs on été licenciés. Soit pour avoir refusé de signer l’accord (160 salariés), soit pour avoir démissionné suite aux conditions imposés par l’accord (+ de 500 salarié.e.s). Une précarisation forcée qui n’avait d’autre but que de sacrifier les salariés pour sauver les profits du patronat comme le prouvait déjà un document publié dans Mediapart sur les finances de l’entreprise et qui a circulé parmi les salariés.

Alors que Derichebourg demandait à l’ensemble des travailleurs de faire un effort considérable au nom de la "collectivité", les bénéfices et les dividendes semblent en effet très bien se porter.

Une lutte pour les salaires initiée par la base

À ce jour 150 personnes participaient à des débrayages sur la plupart des sites où l’entreprise est implantée et le syndicat UNSA aérien s’est de nouveau joint à la lutte, comme ce fut le cas en juin dernier.

Cette journée de débrayage a d’ores et déjà impacté les profits du groupe et même si à ce stade de la lutte l’organisation n’en est qu’à ses débuts, il y a comme "des airs de déjà vu". L’expérience de lutte de juin dernier n’est pas perdue et cette fois encore les salariés engagent le rapport de force en bloquant la production à des endroits stratégiques. Ce qui permet même aux compagnons d’Airbus de pouvoir lever le pied par endroit en fermant les magasins d’outillage.

L’organisation de la lutte risque fort d’évoluer ces prochains jours.

Vers une généralisation des luttes pour les salaires ?

Comme on l’écrivait dans un article récent, la question des salaires est en train de devenir un sujet central et le moteur de plusieurs luttes qui commencent à voir le jour. Et cela notamment parce que la reprise économique ne se traduit pas par une amélioration des salaires et de conditions de travail, au contraire. Aujourd’hui les salariés, après la vague de licenciements et les baisses de salaires, travaillent plus qu’avant la pandémie pour gagner moins.

Un autre raison de cette mise en avant de la question des salaires c’est qu’à l’approche des présidentielles de 2022, nombreux sont les partis qui pour séduire se sont adonnés à des promesses d’augmentation de salaires. Tantôt en faisant baisser les cotisations et les charges patronales, tantôt en promettant des négociations et des augmentations sectorielles comme le fait le gouvernement pour empêcher que cette question puisse devenir un socle commun pour construire une unité entre différentes entreprises et secteurs.

Face aux vagues promesses et les illusions sur le "dialogue social", les salariés se réapproprient à leur tour la question des salaires. Après avoir servi de variable d’ajustement durant la crise du Covid19 et avoir vécu le piège du "dialogue social" et des promesses des partis institutionnels, comme ce fut le cas dans l’Aéronautique, les travailleurs s’engagent dans la grève et la construction d’un rapport de force comme chez Derichebourg ou encore Nehauser où les NAO font également l’objet d’une grève.

Tout salarié à qui l’on explique qu’il doit sacrifier emploi ou salaire au nom de la crise a le droit d’en avoir le cœur net. Que les patrons montrent la réalité de leurs comptes ! On verra alors facilement à quel point même nos revendications salariales d’urgence (augmentations des salaires de 300€ minimum pour tous et des minimas sociaux, SMIC à 1800€ net, indexation des salaires sur l’inflation) peuvent être immédiatement mises en place si on s’attaque aux profits des patrons !

 
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