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La Izquierda Diario
24 de septembre de 2021 Twitter Faceboock

Le capitalisme détruit la planète
« Lubrizol coupable, État complice » : deux ans après la catastrophe, tous au rassemblement ce dimanche !
Irène Karalis

Le 26 septembre 2019 à Rouen, un incendie éclatait dans une usine de produits chimiques de la société Lubrizol classée Seveso seuil haut. Deux ans après, nous appelons à rejoindre le rassemblement initié par le collectif Lubrizol ce dimanche à 11h devant la préfecture de la Seine-Maritime à Rouen.

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Crédits photo : LOU BENOIST / AFP

Le 17 septembre 2019 à Rouen, un incendie détruisait l’usine de Lubrizol, laissant derrière lui un énorme nuage de fumée noire s’étendant sur plusieurs dizaines de kilomètres de long, au-dessus mais également autour de la ville. Deux ans après, et quelques jours seulement après l’annonce de deux nouvelles mises en examen pour l’entreprise, un rassemblement est organisé pour dénoncer la responsabilité de cette dernière dans la catastrophe Lubrizol.

À l’époque, alors le gouvernement avait tenté d’étouffer la catastrophe à coup d’annonces se voulant rassurantes et de consignes sanitaires contradictoires, les effets de l’incendie n’avaient pas tardé à se faire voir. Dès le mois d’octobre, une série d’examens faits aux pompiers montraient par exemple que certains d’entre eux avaient un taux très élevé de transaminase, une toxine présente dans le sang causant des lésions du foie et des reins.

La commercialisation de la production agricole de la zone avait également été suspendue, les produits étant potentiellement contaminés par la fumée. StreetPress explique qu’à ce moment-là, ce sont 216 communes sur cinq départements qui sont concernés, près de dix millions de litres de lait qui sont jetés, et des hectares entiers de fruits et légumes qui sont détruits. Le PDG de Lubrizol, lui, pour redorer son image, crée un fonds de solidarité aux agriculteurs touchés par l’incendie et signe une convention avec le FMSE, le fonds de solidarité agricole, sous l’œil bienveillant d’Édouard Philippe. En réalité, StreetPress révèle que la signature d’une telle convention permet à Lubrizol d’acheter à moindre coups le silence de ses victimes des problèmes engendrés par la catastrophe, puisque dans le texte, les agriculteurs s’engagent à «  renoncer définitivement et irrévocablement à toute réclamation, instance ou action, passée, présente ou future, à l’encore de Lubrizol France, de The Lubrizol Corporation et de toutes ses filiales  ». StreetPress ajoute : « À ce jour, Lubrizol a indemnisé 1870 dossiers, soit en théorie 1870 parties civiles en moins dans la procédure en cours pour « pollution » et « mauvaise gestion d’un site Seveso », dans laquelle l’entreprise est mise en examen. »

Après une telle catastrophe, la réponse du patronat de Lubrizol, peu étonnante, a donc été de tenter d’étouffer l’affaire le plus vite possible, tout en se donnant une bonne image. Et pour cause : la direction de Lubrizol est bien la première responsable de la catastrophe.

En effet, ces accidents industriels sont les conséquences directes des politiques patronales de baisses de moyens dans la sécurité, de réductions d’effectifs et de sous-traitance, accompagnées par le gouvernement par la déréglementation du travail dans les usines SEVESO, la casse du code de l’environnement et la suppression des CHSCT. Ces politiques, qui permettent au patronat de réduire les coûts, exposent les travailleurs, les riverains mais également l’environnement à des dangers toujours croissants.

C’est ce que dénonce notamment le collectif unitaire Lubrizol, qui s’est monté à la suite de la catastrophe pour exiger justice. Ils rappellent dans leur tract récemment : « Si nous continuons à nous battre pour un procès pénal exemplaire, notre combat est bien plus large et nous avons à cœur de lutter au quotidien contre les risques industriels à tous les niveaux pour que les riverains, les salariés ou la planète ne soient de nouveau victimes de ces crimes industriels. »

Contre cette mise en danger de tous pour le profit de quelques-uns, il est nécessaire de répondre à l’appel que le collectif passe à se mobiliser pour les 2 ans de la catastrophe. Nous serons présents ce dimanche à 11h devant la préfecture de la Seine-Maritime à Rouen : soyons nombreux et nombreuses à nous y retrouver !

 
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