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La Izquierda Diario
26 de juillet de 2021 Twitter Faceboock

Accident du travail
Décès d’un travailleur de la SNCF dans un éboulement : la direction est responsable !
Corentin Lev

Un agent de la SNCF est mort ce samedi à Massy. Alors que les politiciens bourgeois adressent leur soutien aux usagers, ce sont les conditions de travail dramatiques pour les travailleurs de la SNCF qu’il faut dénoncer !

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Crédits photo : AFP

C’est dimanche à la gare de Massy que s’est déroulé le drame. Un ouvrier de la SNCF, âgé de 55 ans, a trouvé la mort lors d’un éboulement survenu dans l’après-midi, au niveau de la jonction des RER B et C et de la voie TGV.

Suite à l’accident, les réactions des médias et des politiciens bourgeois n’ont pas tardé ; et le moins que l’on puisse dire c’est que lesdites réactions furent tristement homogènes. Après quelques rapides et évasives « condoléances » adressées à la famille de la victime, les ministres et autres responsables politiques ne manquaient pas, en revanche, de s’appesantir sur le désagrément que cela allait occasionner pour les usagers. Les médias bourgeois, eux, ont fait leurs gros titres, à l’instar du Parisien, sur le « grand désordre » découlant de l’accident. L’accident ne présentait, semble-t-il pour eux, qu’une valeur somme toute anecdotique…

Ce chœur unanime a, sous couvert d’une certaine bienséance dont ces gens affectent de ne jamais se départir, des relents putrides et qui témoignent bien de l’indicible mépris de la bourgeoisie, non seulement pour les travailleurs, mais aussi pour leur vie. Le tweet de Valérie Pécresse, présidente de la région IDF, illustre bien l’état d’esprit ignoble de la bourgeoisie et quels furent ses premiers états d’âme et préoccupations dans la foulée des faits. Un homme est mort sur son lieu de travail, mais les pensées de celle qui s’est récemment déclarée candidate à la Présidence de la République vont, et ce sont ses mots, non pas tant à la victime mais aux usagers impactés.

Mais derrière l’indécence affichée de certains, se trouve aussi souvent l’hypocrisie, incarnée sans faille par le ministre des transports Jean-Baptiste Djebbari, qui s’est lui aussi fendu de plusieurs tweets. Si ce dernier a, contrairement à Pécresse, la moindre décence « d’adresser ses pensées » à la famille de la victime, il ne renonce pas pour autant à enchaîner sur un point trafic dans la foulée et à rassurer les usagers qui auront été mis face, non à la mort, enseveli sous des gravats, mais face à la terrible -du moins semble-t-il au vu de l’attention qui lui est portée- épreuve de voir son train annulé. Et si nous pouvons ici parler d’hypocrisie c’est bien parce que, dissimulés derrières leurs condoléances, ce sont le gouvernement et spécifiquement Djebbari qui sont responsables des conditions de travail désastreuses dans lesquelles sont contraints de travailler les agents de la SNCF !

À l’origine de l’incident, ce sont bien les conditions de travail qui prennent un rôle décisif : à savoir dans quelles coordonnées, avec quels moyens et quelles garanties en termes de sécurité, de salubrité etc, les agents de la SNCF vont-ils exercer leur travail ? Cette question centrale n’est jamais portée par les cliques politiciennes ou les médias dominants, qui préfèrent au contraire multiplier les attaques contre les cheminots ; mais elle est en revanche mise au premier plan des revendications par des secteurs de la SNCF, comme les grévistes de l’Infrapôle de la gare du Nord qui réclament de pouvoir travailler dans des conditions correctes, avec des moyens convenables et des salaires décents. Ces derniers posent ainsi la question, non seulement de leur propre sécurité, mais aussi de celle des usagers.

Et alors qu’à la lumière du tragique accident d’hier, les premières préoccupations devraient vraisemblablement porter sur les conditions de sécurité, visiblement largement insuffisantes, dans lesquelles les agents de la SNCF exercent leur métier, les politiciens bourgeois et les médias à leur botte n’en soufflent mot et préfèrent se répandre en excuses vaines vis-à-vis de usagers, esquivant la cause profonde de la problématique posée. Vaines, car agir ainsi, au-delà du mépris que cela implique pour la victime, n’est même pas responsable vis-à-vis des voyageurs.

Car si les agents de la SNCF n’ont pas les moyens de faire correctement leur travail, et en pâtissent que ce soit au quotidien et parfois comme hier de façon absolument dramatique, cet état de fait, sans cesse dénoncé par les premiers concernés, ne peut que finir par se répercuter sur les usagers ; quand les voies ne seront plus suffisamment sécurisées fautes de moyens, par exemple.

Ainsi donc, les lamentations de Djebarri ne sont que des larmes de crocodile, qui déplore, fataliste, des faits dont il est pourtant lui-même directement à l’origine ! Face à cette tragédie, dont nous connaissons les causes, nous devons réclamer et continuer de lutter aux côtés des travailleurs de la SNCF pour des conditions de travail correctes, qui leur permettent d’exercer leur travail en toute sécurité et d’être en mesure, à leur tour, d’assurer la sécurité des usagers. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, et nous connaissons les responsables.

 
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