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La Izquierda Diario
22 de juillet de 2021 Twitter Faceboock

Xénophobie
Crime raciste en Italie : un jeune marocain tué par un élu d’extrême-droite
Mélanie Florch

Massimo Adriatici, élu municipal d’extrême droite italien a tué sur une place publique un jeune marocain. Un crime atroce et raciste, que cherche à justifier la droite réactionnaire italienne, comme Matteo Salvini, chef de son parti politique, qui a qualifié le meurtre d’« acte de légitime défense ».

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Lors d’une altercation avec un élu sur la place de Voghera, Youns El Boussettaoui, un homme d’origine marocaine de 39 ans, a été touché d’une balle mortelle en pleine poitrine. L’auteur du tir, Massimo Adriatici, élu de la Ligue -principal parti d’extrême-droite en Italie - et ancien commandant de police, puis avocat, profil type du politicien réactionnaire a été assigné à résidence sous contrôle judiciaire et le parquet a ouvert une enquête pour « acte de défense disproportionné », selon l’agence de presse italienne Ansa. Un véritable scandale, alors que le jeune en question était sans défense et non armé. Une nouvelle preuve du deux poids de mesure de la justice bourgeoise. Imaginons une seule seconde que l’inverse ce soit produit, quels auraient été les chefs d’inculpations ?

« Mon frère n’avait pas de fusil, n’était pas violent. Pourquoi cet homme avait un pistolet ? Aujourd’hui mon frère est mort et cette personne est tranquille chez elle » a déclaré la soeur de la victime. Une prise de parole touchante, et qui révèle toute l’horreur de ce crime, perpétré en pleine rue. En effet, il est inadmissible que cet homme se soit retrouvé à porter une arme en pleine rue. Pas étonnant pour cet élu qui justifiait le meurtre de quelqu’un pour se protéger d’un danger « pour la personne qui l’utilise, pour ses biens ou ceux d’autrui ». Une claire légitimation de la peine de mort, qui permet de cerner assez bien le personnage, qui pense qu’on peut tuer quelqu’un sous prétexte qu’il s’attaque à un « bien ». Massimo Adriatici avait alors tenu à préciser tout de même que « cela ne veut pas dire se faire justice soi-même » dans un entretien accordé au journal italien la Provincia Pavese en 2018.

De nombreux politiciens italiens ont été obligés de condamner les faits, comme la députée du Mouvement 5 étoiles Valentina Barzotti, :
« Il est inacceptable qu’un homme non armé puisse perdre la vie par un coup de feu tiré sur la place publique, comme si nous étions au Far West ». Mais rhétorique est tout autre du côté Matteo Salvini, ancien ministre de l’Intérieur et dirigeant du parti d’extrême-droite la Ligue.

À son avis, Massimo Adriatici a été « victime d’une agression » et a agi « en état de légitime défense ». Il s’est ainsi empressé de tourner une vidéo postée sur sa page Facebook dans laquelle il défend de façon inconditionnelle son partenaire politique, face aux condamnations qui ont émergé dans le débat public. « Il a répliqué accidentellement par un tir qui a malheureusement tué un ressortissant étranger », a-t-il estimé dans la vidéo postée sur son profil facebook.

Les réactions de l’extrême-droite face à ce crime raciste sont symptomatiques de la xénophobie décomplexée qu’elle affiche. À l’image des tentatives de justification et de relativisation du meurtre d’Adama Traoré en France -tué des mains de trois gendarmes de Beaumont-sur-Oise en juillet 2016 et la police et l’extrême-droite se plaisent à ressortir le casier judiciaire de la victime pour tenter de légitimer un meurtre raciste. En effet, la mort de Youss El Boussettaoui est d’ores-et-déjà instrumentalisée par les franges réactionnaires italiennes qui martèlent sa situation irrégulière en tant que marocain sur le sol italien et des accusations de trafics de drogue sur tous les fronts afin de déplacer la haine du meurtrier à la victime. Derrière ce discours de défense se cache en vérité une haine raciste d’autant plus préoccupante lorsqu’elle vient d’élus comme c’est le cas ici, révélant le caractère profondément raciste et dangereux du parti de Matteo Salvini.

 
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