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La Izquierda Diario
22 de juillet de 2021 Twitter Faceboock

#EtudiantImpérieux
« 5 ans que je me prépare » le cri de détresse des étudiants étrangers interdits d’entrer en France

Admis dans les établissements scolaires français, ils avaient décroché une bourse, payé le billet d’avion, trouvé un logement, mais se sont vus refuser leur visa d’étude français en raison de leur pays d’origine classé sur la « liste rouge » des pays touchés par l’épidémie.

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Crédit photo:Adobe Stock/ALIAKSANDR

Ils sont aujourd’hui 8 000 étudiants étrangers acceptés dans des formations en France à se retrouver sans visa. Dans un article Le Monde, présente le portrait de 3 d’entre eux, étudiants brésiliens, Natalia Helen Ferraira, Raissa Chielle et Valquir Francisco Pacheco Neto, tous les trois admis dans des écoles et universités françaises.

Toutes les personnes qui résident dans un pays classé sur la « liste rouge », soit 21 pays, (Russie, Inde, Afrique du Sud, Chili, Colombie, Argentine ...) et qui souhaitent voyager sur le territoire français n’y sont pas autorisés sauf en cas de « motif impérieux ». Le gouvernement français estime par contre qu’il n’est pas impérieux de demander un visa d’étude français même après avoir été accepté dans une université ... française ! C’est ce qu’affirme de manière décomplexée le ministère des affaires étrangères « les étudiants résidant dans les pays classés en zone rouge n’ont pas été inclus dans les catégories de voyageurs considérés comme ayant un motif impérieux pour voyager en France ».

Pourtant pour nombre d’entre eux, étudier en Fance représente un investissement et la détresse qu’ils ressentent est souvent à la hauteur de celui-ci : « cela fait cinq ans que je me prépare à ce voyage, j’ai dépensé de l’argent pour prendre des cours de français ». Or comme le rappelle France Inter le seul moyen quand on vient d’un pays de la liste rouge est d’être vacciné.. mais pas avec n’importe quel vaccin, il faut qu’il soit homologué par l’Union Européenne... ce qui n’est le cas ni du Sputnik russe, ni du Sinovac chinois. Pourtant dans grand nombre des pays coloniaux ou semi-coloniaux qui se retrouvent dans la liste rouge, le vaccin manque cruellement et est rarement accessible aux plus jeunes. Quand il l’est, il y a de fortes chances qu’il n’ait pas été homologué par l’Union Européenne.

Ainsi on voit encore une fois les conséquences de la gestion impérialiste de la crise sanitaire. Après avoir fermé leurs frontières pendant une grande partie de la crise, après avoir accaparé la majorité des vaccins en refusant de lever les brevets, les pays les plus riches se servent maintenant du prétexte de la vaccination pour fermer les portes de l’université aux étudiants étrangers. Ces derniers ont déjà durement soufferts de la crise sanitaire. En effet pour celles et ceux qui étaient déjà en France cette année, la fermeture des universités et le confinement ont été synonyme d’une grande précarité, d’une détresse importante et pour certains d’entre eux d’une nécessité à avoir reccours à des aides alimentaires.

En réaction à cette non-délivrance des visas, et face à la désillusion et au désespoir d’avoir tout perdu, un compte Instagram a été créé par des étudiants pour dénoncer l’inaction du gouvernement et tenter de faire passer leur situation dans les « motifs impérieux » afin de pouvoir se rendre sur le territoire français et d’accéder à leurs études. Un hashtag #etudierestimperieux a même été lancé sur les réseaux sociaux.

Le covid vient mettre en lumière une fois de plus les difficultés pour les étudiants étrangers d’accéder à un enseignement dans une université française : nous nous devons d’exiger non seulement la réouverture des frontières, mais également la régularisation et le droit à vivre sur le territoire français. Et face à la crise sanitaire cela doit aller de paire avec la possibilité de se faire vacciner quelque soit sa nationalité, et pour cela nous devons nous battre pour que partout le vaccin soit accessible et donc pour que les brevets qui empêchent la diffusion soient levés.

 
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