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22 de juillet de 2021 Twitter Faceboock

Référendum LGBTphobe de Orban : entre offensive réactionnaire et hypocrisie de l’Union européenne
Philomène Rozan

Après avoir fait passer une loi LGBT-phobe, Orbán revient cette fois-ci avec un référendum en 5 questions toutes plus homophobes et transphobes. L’UE et la Hongrie cherchent à jouer une opposition parfaitement hypocrite entre un ex-bloc de l’Est qui serait réactionnaire et un occident gay-friendly.

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Crédit photo:AFP

Victor Orbán poursuit son offensive LGBT-phobe avec un référendum

En plein mois des fiertés Victor Orbán, premier ministre hongrois, faisait passer une loi LGBT-phobe. Dans la continuité des lois de 2020 interdisant l’adoption pour les couples homoparentaux et la fin de la possibilité de changer la mention de sexe sur son état civil, cette loi votée au mois de juin, prétextant la lutte contre la pédophilie interdisait tout contenus qui « encouragerait » l’homosexualité ou qui montrerait l’existence même de personnes trans.

Mais Orbán ne s’arrête pas là. Et ce 21 juillet il a annoncé mettre en place un référendum ouvertement LGBT-phobe. Cinq questions seront posées à l’ensemble de la population hongroise, comme le rapporte Courrier d’Europe Centrale : êtes-vous favorable :

  •  à l’enseignement de l’orientation sexuelle aux mineurs dans les établissements d’enseignement public sans le consentement des parents ?
  •  à la promotion de la thérapie de changement de sexe auprès des enfants mineurs ?
  •  à l’accès à la thérapie de changement de sexe pour les mineurs ?
  •  à l’exposition sans restriction des enfants mineurs à des contenus médiatiques à caractère sexuel et sensibles pour leur développement ?
  •  à la présentation aux mineurs de contenus médiatiques relatifs au changement de sexe ?

    Ces questions pour le moins orientées et auquel le premier ministre appelle à voter « non », sont profondément réactionnaires et LGBT-phobes. Partant du principe que la transidentité et l’homosexualité seraient des choix, il tente dans la lignée de son texte de loi, de créer un flou et de rapprocher la sexualité des personnes LGBT, à de la pornographie ou encore à de la pédophilie. Ce référendum cherche à faire monter l’homophobie, à exclure de la société les personnes LGBT et conduit systématiquement à l’augmentation des violences homophobes et transphobes. Avec ce référendum, Orbán cherche à sous-entendre qu’il existerait des sexualités non-conformes et fait rejaillir la très courante idée de « perversion » dont il faudrait se protéger. Dans le même sens, lorsqu’il suggère qu’il faudrait un « consentement des parents », il indique qu’il serait donc possible d’accepter ou non l’existence des personnes LGBT. Ce référendum représente encore une fois une attaque d’ampleur contre les droits et la vie des personnes LGBT.

    Occident gay-friendly vs bloc de l’Est réactionnaire ?

    Orbán prétend agir en réaction à la Commission européenne qui a mis en place une procédure d’infraction : « Bruxelles a clairement attaqué la Hongrie ces dernières semaines concernant la loi », il y voit « un abus de pouvoir ». D’un côté donc en Hongrie Orbán pointe l’ « Europe de l’Ouest » où « des activistes LGBT visitent les crèches et les écoles pour y mener des cours d’éducation sexuelle  » et de l’autre l’Union Européenne cherche à jouer les grands progressistes face à un ex-bloc de l’Est qui serait intrinsèquement gangrené par les idées réactionnaires.

    Ainsi on a pu entendre la présidente de la Commission Européenne assurer que la loi était une « honte ». Pourtant on voit l’hypocrisie criante de cette prise de position quand on sait que c’est en France qu’au début du mois de mai dernier une enseignante en lycée s’est vu interdire de faire cours avec un masque aux couleurs du drapeaux LGBT. Au nom de quoi ? «  Le référent académique m’a dit que ce symbole pouvait inciter mes élèves à certaines pratiques, à prôner une certaine sexualité » expliquait alors l’enseignante. Un discours qui trouverait toute sa place dans la communication et la dernière loi de Orbán et qui provient pourtant tout droit de l’Education Nationale française.

    Dans le même sens pendant que en Hongrie Orban a fait inscrire dans la Constitution que «  le père est un homme et la mère est une femme » c’est en France que le gouvernement Macron refusait, main dans la main avec le reste de la droite, l’élargissement de la PMA aux personnes trans.

    C’est en Corse qu’il y a quelques jours tout juste, un couple homosexuel était victime d’une agression, c’est en Espagne que Samuel a été la victime d’un horrible meurtre homophobe : ainsi donc l’homophobie et la transphobie sont loin d’être le fait des pays de l’Est et Bruxelles n’est en rien le garant des droits LGBT.

    Cette hypocrisie est loin d’être nouvelle. A l’heure de ce nouveau référendum en Hongrie, ressurgit le souvenir du référendum anti-migrants en 2016. A l’époque aussi la commission européenne s’était insurgée et avait ouvert une procédure. Pourtant l’Allemagne et la France se servent de la Hongrie pour jouer un rôle de contention, elles sous-traitent à l’Europe de l’Est la mise en place de frontières et l’expulsion des personnes étrangères.

    Ainsi pour les personnes LGBT de Hongrie comme de France, il n’y a aucune confiance à avoir dans le soutien d’Etat raciste, sexiste et LGBT-phobe. Face aux attaques réactionnaires du gouvernement Orban, le chemin à prendre n’est autre que celui qui a commencé à être tracé par les manifestations qui ont eu lieu en réaction à la loi : dans la rue et par la mobilisation.

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