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4 de juin de 2021 Twitter Faceboock

Violences de genre
49ème féminicide. A Colmar un homme défenestre son ex-conjointe : pas une de plus !
Ella Dall’erta

Ce jeudi, vers 20h, un homme a défenestré son ex-conjointe, Doris Voinson, une mère de famille de 48 ans, depuis le 8ème étage d’un immeuble. Ce drame constitue le 49ème féminicide de l’année 2021, la responsabilité du gouvernement se poursuit.

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Ce jeudi 3 juin, à Colmar, dans le Haut-Rhin, un homme de 51 ans, déjà connu des services de police pour des faits de violences conjugales, a tué son ex-conjointe en la défenestrant du 8ème étage d’un immeuble. Avec 2,5 grammes d’alcool dans le sang, il aurait ensuite jeté des canettes de bières vides sur le corps de la mère de famille âgée de 48 ans avant d’être interpellé. La victime, Doris Voinson, avait déjà déposé plainte contre son ex-conjoint en 2019. L’homme avait été condamné à 3 mois de prison avec 3 ans de sursis en janvier 2019 et avait également été incarcéré pour 2 mois en juillet de la même année pour non-respect de ses obligations. Une interdiction de s’approcher de son ex-conjointe lui avait été ordonnée, ce qui ne l’a jamais empêché de se rendre au domicile de Doris Voinson à diverses reprises, comme le montre ce témoignage des voisins retranscrit par France Bleu : "Il venait... je crois qu’elle ne souhaitait pas le voir et elle devait céder et le laisser entrer. A plusieurs reprises, on ramassait des objets sur la toiture à l’endroit où elle est tombée parce qu’il y avait déjà eu des disputes.". 

Le féminicide de Doris Voinson, comme les autres de la déjà dramatique longue liste de 2021, a connu rapidement une certaine couverture médiatique. Cependant, au-delà du constat que fait la presse sur la liste des féminicides depuis le début de l’année, le traitement médiatique fait passer un message honteux, qui tend à culpabilisée la victime, en utilisant presque comme motif du meurtre qu’elle se soit remise en ménage avec son meurtrier : “Nos confrères précisent que l’auteur présumé avait interdiction de l’approcher par décision du tribunal de Colmar de janvier 2019, mais la victime, âgée de 48 ans, se serait remise en ménage avec lui.”. Remise en ménage ou non, la victime n’est pas responsable des violences patriarcales qu’elle a vécu et qui lui ont coûté la vie. Ce détail est bien loin d’être la chose à pointer du doigt dans les nombreux féminicides commis.

Ce drame vient objectiver une nouvelle fois que les violences de genre sont encore très présentes, malgré la fausse promesse de Macron qui disait vouloir faire des femmes la “grande cause du quinquennat”. Il est pourtant évident qu’aucun moyen adéquat n’a été mis en place afin d’aider les victimes de violences patriarcales, même les mesures minimales ne sont pas tenues. Comme le montre, par exemple, un article de BFMTV, sur l’année 2020, le nombre d’appels reçus au 3919 a augmenté de 70% ; cette hausse était notamment expliquée par les confinements dus à la pandémie cette même année. Cependant, le numéro vert n’a pas pu prendre en charge 40% de la totalité des appels par manque d’effectif et donc de moyens. Ce centre d’appel connaît en effet des dysfonctionnements qui prouvent que la prise en charge des victimes de violences de genre n’est pas suffisante, comme ses horaires, de 9h à 18h les week-ends et 24h/24h en semaine, ce qui ne permettait pas à toutes les femmes de pouvoir contacter le centre, encore moins les femmes vivant dans les départements d’outre-mer avec le décalage horaire. Ces horaires seront modifiés le 8 juin prochain pour passer à du 24h/24h tous les jours de la semaine, ce qui était une ancienne mesure proposée au Grenelle sur les violences faites aux femmes présidé par Schiappa qui s’était tenu en novembre 2019. Mais ces mesures sont encore loin de suffire pour aspirer à mettre un terme aux violences de genre et montrent la mascarade que représente le Grenelle de Schiappa ; L’État est responsable, par sa gestion catastrophique des violences de genre, par ses mesurettes hypocrites qui sont des coups de comm’, ainsi que par son instrumentalisation même des féminicides, comme nous avions pu le voir il y a à peine un mois lors du meurtre de Chahinez à Mérignac.

Il faut évidemment exiger des mesures d’urgences immédiates, comme au niveau des centres d’appels et de la prise en charge réelle des victime d’une part, mais aussi sur les mises à l’écart des agresseurs, avec prise en charge par des professionnel, contre toute la logique de spiral répressive du gouvernement qui ne règle en rien les problèmes. Mais il faut bien sur voir que ces oppressions ont des racines profondes que l’on ne pourra éradiquer sans remettre en cause le système d’exploitation qui l’accompagne. Nous dénonçons le gouvernement qui, au-delà des mesures cosmétiques et des instrumentalisations qu’il en fait qui deviennent de plus en plus un enjeu sociétal épineux pour lui, reste le responsable de ces drames et constitue un pilier du maintien de ce double système d’exploitation et d’oppressions dont une énième femme a subi les conséquences dramatiques.

 
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