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La Izquierda Diario
28 de mai de 2021 Twitter Faceboock

Précarité Étudiante 
Distribution solidaire à Bordeaux : d’un palliatif à la crise à des perspectives pour y mettre fin
Comité contre la précarité
Eugénie Tobhnom

Depuis le début de la crise sanitaire, les initiatives pour lutter contre la précarité étudiante se sont multipliées. A Bordeaux, des étudiants se sont organisés face à cette précarité, retour sur ces actions de solidarité.

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Précarité : les étudiants ont faim, à quand la fin ?

La jeunesse traverse une situation de détresse et précarité généralisée que l’on a pu décrire à de nombreuses reprises et qui sont les conséquences directes d’une gestion de la crise sanitaire et économique désastreuse.
En réponse à cette gestion catastrophique de la crise, des étudiants se sont organisés pour essayer de pallier aux besoins de première nécessité des étudiants, pour lesquels il était souvent difficile de se nourrir correctement ou de payer son loyer. A Bordeaux sur le campus de la Victoire se tenait chaque vendredi une distribution solidaire à l’initiative du Comité contre de lutte contre la précarité de Victoire et du collectif Onzième Thèse. Chaque semaine nous avons distribué en moyenne une cinquantaine/soixantaine de colis alimentaires avec des produits secs, des légumes mais aussi des produits d’hygiène.
Depuis le début de l’initiative, nous avons dû faire face à plusieurs difficultés afin de nous approvisionner surtout pour les produits secs et des produits d’hygiène. Nous remercions particulièrement toutes les associations qui ont pu nous venir en aide pour pallier nos difficultés notamment Erasmus Mundus, Josette anti-gaspi et Agir Ensemble pour Ambarès et Lagrave. Cette dernière nous a fourni une centaine de colis alimentaires avec leur action solidaire « Un coup de pouce pour un sourire ». Grâce à eux, nous avons pu distribuer 105 colis, ce qui est le double de ce que nous avons pu distribuer auparavant. Mais cela ne fut pas suffisant, en témoigne l’augmentation progressive de la demande chaque semaine jusqu’aux partiels. Une demande si croissante que nous avons été contraints par moment de refuser une dizaine d’étudiants par manque de produits et de colis. Les étudiants n’ont pas fini d’avoir faim et ce n’est pas avec le seul soutien des associations que cela va s’apaiser. 

Un gouvernement toujours sourd à la détresse estudiantine

Nous avons pu voir que la situation de précarité des étudiants est loin d’avoir disparu et ne cesse même de se généraliser. La crise a permis de révéler une situation véritablement alarmante.Face à cette situation, le gouvernement n’a en aucun cas agit à la hauteur des enjeux et de cette détresse.
À la perte d’emplois pour la jeunesse qu’à amené avec elle la pandémie du Covid-19, le gouvernement y a répondu seulement avec des mesures de façade comme le plan “1 jeune, 1 solution” poussant les jeunes vers des contrats précaires et aux conditions de travail dégradées.
Et même en trouvant un emploi précaire, une grande partie d’entre eux ne peuvent subvenir à leurs besoins convenablement. Des milliers d’étudiants font face chaque jour à l’angoisse de l’incertitude sur l’avenir et l’insécurité financière. Le gouvernement ne prend pas ces réalités au sérieux. Les mesures phare comme le Crous à 1 euro n’ont fait que servir de caution solidaire à la politique du gouvernement et n’ont en rien mis fin à cette situation qui n’a pas changé. Des centaines d’étudiants partout dans les villes font encore la queue pour recevoir des denrées et cela depuis plus d’un an.

La politique du ministère de l’enseignement supérieur de Frédérique Vidal et son application par les présidences n’ont fait qu’empirer la détresse estudiantine en maintenant l’étaux de la sélection. Le maintien des examens en présentiel malgré une situation sanitaire déplorable et alors que les cours ont été maintenus en distanciel, avec toute les inégalités et la détresse que cela amène, tout au long de l’année en sont la preuve. Les décrochages et les échecs qui en découlent, en plus d’aggraver le précariat estudiantin, accentuent l’élitisation de l’université et ouvrent le chemin pour de nouvelles réformes gouvernementales renforçant la sélection. 

Nécessité d’une solidarité de classe

En conséquence de l’inaction du gouvernement et des institutions nous ne pouvons compter que sur notre propre organisation. Certes, les distributions solidaires visent surtout les étudiants à l’université mais pour autant face à la crise tous les secteurs sont touchés.
Avec les comités contre la précarité et le collectif Onzième Thèse, nous avons cherché à étendre la lutte contre la précarité étudiante et la sélection, à celle contre le chômage, de plus en plus grandissant dans la jeunesse et particulièrement le monde du travail qui subit aujourd’hui des vagues de licenciement. Au travers d’initiatives de convergence avec différents secteurs du monde du travail, sections syndicales, nous avons cherché à tisser des liens et créer des ponts entre la jeunesse et les travailleurs : car aujourd’hui ce que le gouvernement cherche à faire, c’est de faire peser le coût de la crise sanitaire et économique sur nos épaules. À l’épicerie solidaire, la CGT Blanchisserie nous a également soutenus en nous apportant des denrées alimentaires, et montrer leur solidarité. 

Nous étudiants, nous sommes les futurs caissiers et caissières, les postiers et postières, les livreurs et livreuses, les soignants et soignantes de demain. Tout comme les lycéens seront les étudiants de demain, de plus en plus sélectionnés. Notre précarité d’aujourd’hui sera aussi celle de demain. Nous devons faire face au dessin d’un avenir sans travail, d’une précarité grandissante et d’un abandon méprisant. Il est alors nécessaire de construire une solidarité de classe et de faire converger nos luttes en s’incarnant dans une force matérielle qui n’apporte pas seulement une réponse palliative mais des perspectives politiques de renversement et de dépassement du capitalisme, qui nous offre que misère et chômage comme futur.

 
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