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La Izquierda Diario
3 de mai de 2021 Twitter Faceboock

Appel à mobilisation
Mobilisons-nous contre l’expulsion d’Abdoulaye, travailleur de la culture dans l’Aisne
Léa Luca

La Préfecture de l’Aisne ordonne l’expulsion d’Abdoulaye, travailleur dans une compagnie de cirque près de Soissons (02) . Mobilisons nous !

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Crédit Photo : ENZO TRIBOUILLARD/AFP

Abdoulaye C.est un habitant d’Anizy le Grand (02) et membre de la compagnie Isis, compagnie de cirque située entre Soissons et Laon. D’origine guinéenne, il a aujourd’hui reçu une Obligation de Quitter le Territoire Français (OQTF), ainsi qu’une Interdiction de Retour sur le Territoire Français (IRTF). Deux mesures le condamnant à être expulsé de façon imminente vers la Guinée Conakry.

A l’instar de l’immense majorité des migrants qui tentent de venir vivre en France, il a subi une infinité de violences de la part du système et de l’État français à la politique raciste et réactionnaire.

Invité en France il y a 8 ans, en tant que footballeur professionnel, alors qu’il joue pour un club de première division dans la capitale guinéenne, l’AS Date Nafagui, la réalité de cette « invitation » se révèle être un cauchemar : les centres qui l’ont invité le refusent et il est contraint de demander l’asile politique. Baladé par les autorités entre Amiens, Soissons et Laon pendant une procédure qui dure près de deux ans, sa demande est finalement rejetée. Il doit alors quitter le foyer dans lequel il loge et se passe alors les deux années suivantes à la rue.

Abdoulaye C. est finalement aidé par Emmaüs qui lui donne un travail et est logé chez les Compagnons. Il cherche ensuite à se former à la peinture en bâtiment, et se lie au Secours Catholique où il devient bénévole entre 2017 et 2020. Alors qu’il demande des titres de séjour auprès de la préfecture de l’Aisne, accompagnés systématiquement de promesses d’embauche, la préfecture les refuse sous des prétextes fallacieux, notamment que les contrats promis (un CDD d’insertion notamment) ne seraient pas valables. La préfecture s’acharne à empêcher Abdoulaye de travailler, en envoyant ensuite l’inspection du travail chez l’employeur qui avait promis de l’embaucher, ordonnant à ce dernier de ne pas l’engager sous peine de sanction.

Comble de l’ironie, alors qu’il fait une troisième demande, accompagnée d’une promesse d’embauche chez un producteur local et que l’inspection du travail émet un avis favorable, la préfecture refuse une nouvelle fois, sous le prétexte qu’il « pourrait être maraîcher en Guinée ». Il trouve finalement un travail à la compagnie Isis, compagnie de cirque contemporain située entre Soissons et Laon. C’est alors, en avril 2021, que la préfecture lui signifie une OQTF et une IRTF.

Abdoulaye fait partie des dizaines de milliers de réfugiés, chaque année refoulés du territoire français par l’administration. En effet, entre 75 000 et 90 000 OQTF sont délivrées tous les ans en France. La situation des immigrés s’est d’autant plus dégradée avec la crise du Covid, alors que nombre d’entre eux sont souvent employés sans être déclarés dans la restauration ou d’autres secteurs, particulièrement touchés par la crise. Dans le même temps, le gouvernement Macron n’a cessé de durcir la répression envers les immigrés, avec d’abord la Loi Asile et Immigration puis ensuite avec le « Pacte sur l’immigration » qu’il tente d’imposer à l’échelle européenne.

Dans la région des Hauts-de-France, la situation est l’image de la politique du gouvernement, notamment au niveau des campements à la frontière britannique qui n’ont cessé d’être réprimés, comme à Grande-Scynthe. Le préfet de l’Aisne, Ziad Khoury, qui a pris ses fonctions en novembre 2019, a participé à cette politique de répression, en étant notamment responsable pour le ministère de l’Intérieur des négociations avec le Royaume-Uni dans le cadre du Brexit. Des négociations lors desquelles la France et le Royaume-Uni se rejettent les responsabilités l’un sur l’autre, au détriment des conditions de vie et d’accueil des réfugiés.

Dans le département, de nombreuses voix commencent à s’élever contre l’expulsion d’Abdoulaye, en particulier dans le milieu de la culture. La pétition a reçu 500 signatures dans les premières 24 heures Contre son expulsion, ainsi que celle de tous les autres réfugiés, un rassemblement est appelé en soutien le dimanche 9 mai à 14h30 devant la Préfecture de Laon.

 
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