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La Izquierda Diario
28 de avril de 2021 Twitter Faceboock

Effet d’annonce ?
Universités. Vidal promet un retour en 100% présentiel pour septembre : une promesse sans lendemain ?
Lili Krib

Ce mardi Frédérique Vidal, la ministre de l’enseignement supérieur, promettait un « retour à 100% en présentiel à la rentrée 2021 ». Alors que la situation épidémique est critique et loin d’être maîtrisée, sans augmentation des moyens alloués à l’université et de protocole sanitaire sérieux, cette promesse pourrait une nouvelle fois être sans lendemain, pourtant l’urgence est réelle pour une jeunesse en situation de grande détresse.

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Ce mardi, 30 281 malades du Covid étaient hospitalisés, et près de 6000 patients étaient en réanimation. Comme le souligne Le Monde, « le taux de couverture [pour la vaccination] reste insuffisant pour envisager une sortie de la crise sanitaire ». Un bilan qui ne semble pas inquiéter le gouvernement, poursuivant ses effets d’annonce quant à la réouverture des universités. Ce même jour, Frédérique Vidal, prétendait ainsi, au micro de France Inter : « préparer une rentrée qui […] sera 100% en présentiel ». Et alors que l’Unité de modélisation mathématique des maladies infectieuses de l’Institut soulignait ce même mardi dans une note qu’« une remontée importante des hospitalisations pourrait être observée en cas de levée trop rapide des mesures de freinage le 15 mai, même sous des hypothèses optimistes concernant le rythme de vaccination », la ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation déclarait à peine quelques jours plus tôt que les étudiants seraient de retour sur les campus, en demi-jauge, dès la mi-mai, soit après la tenue dans partiels pour la majorité des universités. Par ailleurs, le retour en présentiel, pour les sessions d’examens uniquement, est maintenu le 3 mai. Mais « il n’y a pas d’obligation à avoir un test » confirmait Frédérique Vidal sur France Inter, rappelant par la même occasion que le protocole sanitaire prévu serait le même que celui « [qui a été travaillé] pour les concours en juin et juillet 2020 ».

Aucune nouvelle mesure prévue donc. Alors que la détresse étudiante est plus forte que jamais, la seule préoccupation du gouvernement reste l’évaluation à tout prix, sans injection aucune de moyens pour pallier de façon conséquente à la situation sanitaire et à ses conséquences touchant de plein fouet la jeunesse. Décrochage scolaire, santé mentale en berne, et extrême précarité : les étudiants ont vu leurs conditions de vie, préexistantes à la crise sanitaire et économique, exacerbées et mises en lumière par cette dernière. Comme seule réponse à cette situation dramatique, la jeunesse n’a eu droit qu’au mépris du gouvernement, à coup de coups de communication aux côtés des influenceurs, et de mesures cosmétiques.

Désormais, le ministère de l’Enseignement Supérieur ressort l’éternelle promesse du retour en présentiel dans les universités, mais toujours sans moyens. La nouvelle solution de prévention des cas Covid trouvée par le gouvernement est… l’auto-test des étudiants et des professeurs. Plutôt que d’ouvrir des centres de dépistages sur les campus, encadrés par des professionnels de santé donc, et de vacciner largement la jeunesse - car à la question « à partir de quand la situation des jeunes va-t-elle commencer, est-ce que vous avez un calendrier ? […] Si j’ai 20 ou 25 ans je me fais vacciner quand ? » Vidal s’avouait ce mardi incapable de donner une date précise, évoquant évasivement l’été - l’État se refuse d’allouer les moyens nécessaires et préfère miser sur la débrouillardise et le bon vouloir des enseignants et étudiants. Après l’imposition d’une adaptation du jour au lendemain des enseignements pour assurer la continuité pédagogique - entre présentiel, demi-jauge, 20% de présentiel ou distanciel - le ministère de l’Enseignement Supérieur demande maintenant aux professeurs et élèves de s’occuper eux-mêmes de leurs propres tests Covid.

Sans augmentation des moyens ni mise en place de conditions sanitaires à la hauteur, et au regard de la réalité épidémique et de son degré de maîtrise, le scénario qui se profile pour la rentrée prochaine reste sombre et d’autant plus incertain que la prolifération de variants dresse la possibilité d’un scénario catastrophe. Les différentes annonces de retour sur les campus n’ont été jusqu’à maintenant qu’une mascarade. Si cette dernière, d’un retour 100% en présentiel dès septembre, était cependant appliquée, elle pourrait accoucher d’une situation catastrophique. Pour l’empêcher, si la rentrée en présentiel est nécessaire, elle ne peut se faire que sous conditions, en étant indexée à une augmentation massive des moyens à l’université, à l’embauche de professeurs et personnels, à la récupération ou la location de salles. Face à l’incurie des mesures gouvernementales quant à la stratégie sanitaire dans l’enseignement supérieur, il devient plus que jamais nécessaire de penser un protocole sanitaire par le bas, réfléchi et imposé par les enseignants, étudiants et personnels, comme cela avait été initié dans les lycées. C’est en effet par la mobilisation des professeurs, s’organisant pour penser le protocole sanitaire dans leurs établissements, que des mesures minimales, refusées jusque-là par Blanquer, avaient pu être arrachées. Par ailleurs, face la casse de l’université publique et à la dégradation constante des conditions d’enseignements, il faut construire un rapport de force, seul capable d’imposer l’accès à des conditions de vie, d’enseignement et de travail dignes et pour refuser de payer la crise, par une mobilisation de la jeunesse aux côtés des travailleurs et personnels de l’enseignement supérieur.

 
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