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La Izquierda Diario
13 de avril de 2021 Twitter Faceboock

Réforme de l’assurance-chômage, les femmes en première ligne
Assurance-chômage : les salariés en congés maternité parmi les plus touchés par la réforme
Esther Tolosa

Une étude réalisée par l’Unédic à la demande du syndicat Force Ouvrière, montre que l’allocation chômage va impacter davantage les personnes ayant été en chômage partiel, en congé maladie ou congé maternité.

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Photo : AFP

Alors que la réforme de l’assurance chômage devrait entrer en vigueur le 1er juillet, une étude de l’Unédic, réalisée à la demande du syndicat Force Ouvrière et révélé par Les Echos, pointe une attaque de plus dans cette réforme déjà scandaleuse. En effet, sur la base de l’étude de deux cas types, on découvre dans cette étude que l’allocation chômage va encore plus être revue à la baisse pour les personnes ayant été en chômage partiel, en congé maladie ou en congé maternité. Si jusqu’à présent ces situations n’étaient pas comptabilisées dans le calcul du salaire journalier de référence, désormais le passage en activité partielle ou la prise d’un congé maternité impactera directement et de manière importante les allocations perçues, alors même qu’avec la crise une grande partie des travailleur.se.s ont été contraint.e.s de passer en activité partielle du fait des divers confinements et restrictions.

Ces deux cas types sont présentés dans l’[article des échos > https://www.lesechos.fr/economie-france/social/la-mauvaise-surprise-de-la-reforme-de-lassurance-chomage-1305935] : Premier cas : des salariés payés au SMIC, avec un CDD d’un mois, 11 mois de trou puis un autre CDD de 12 mois dont l’un a connu 7 mois de chômage partiel au milieu de son second contrat et pas l’autre. Alors qu’aujourd’hui, leur allocation est identique à quelques euros près (autour de 935 euros), s’ils s’inscrivent au chômage après le 1er juillet, le salarié ayant subi du chômage partiel touchera un tiers de moins que l’autre (440 euros contre 650). Le deuxième cas examiné concerne deux salariées dont l’une aura été en congé maladie et en congé maternité six mois au total et pas l’autre. Et là encore, la première aura une allocation- chômage inférieure de 30 % à la seconde.

C’est donc un nouveau coup de massue qui s’abat sur notre classe en plein milieu d’une crise sanitaire et économique sans précédent. Alors que le chômage a augmenté de 7,8% du fait des plus de 800 PSE depuis mars 2020, avec aujourd’hui un nombre de demandeurs d’emploi qui avoisine les 4 millions, le gouvernement poursuit son agenda néolibéral de casse sociale et s’empresse de mettre en place sa réforme de l’assurance chômage qui va frapper de plein fouet les secteurs les plus précaire du salariat, débloquant dans le même temps des dizaines de milliards pour maintenir à flot les profits du patronat. Et on le voit avec cette étude, les femmes seront une nouvelle fois en première ligne de cette attaque puisqu’en cas de période de chômage, elles verront leurs allocations baisser si elles ont pris un congé maternité. Un scandale, quand on sait que celles-ci sont d’ailleurs davantage touchée par la crise économique et sanitaire et qu’elles sont surreprésentées dans les secteurs essentiels qui font tourner la société.

La réforme prévoit d’allonger la période de travail nécessaire pour toucher ses allocation, et selon l’Unédic, ce seront au total plus de 840 000 chômeurs qui verront leur allocations baisser dès le mois de juillet. Cela veut dire qu’alors qu’il fallait avoir travaillé quatre mois sur une période de 28 mois pour ouvrir des droits au chômage, il faudra travailler six mois sur une période de 24 mois. Pour ce qui est du mode de calcul du salaire journalier de référence, la réforme prévoit de ne plus compter seulement les jours travaillés comme ce pouvait être le cas auparavant, mais de prendre en compte l’ensemble des jours travaillés et non-travaillés sur une période de 24 mois pour calculer le salaire perçu dans le cadre des indemnités chômage.

Face à cette attaque d’ampleur, si l’ensemble des organisations syndicales avaient affirmé dans un communiqué commun le 23 février leur « profond désaccord » le seul horizon de lutte qu’elles proposent aux travailleurs et aux chômeurs est la possibilité de saisine du conseil d’État, une instance qui joue en dernière instance un rôle de tampon pour le régime. Mais il convient d’affirmer que la lutte contre la casse sociale ne pourra se dérouler dans par le haut et par les institutions de la bourgeoisie, mais bel et bien par l’auto-organisation de la base. Si, encore une fois, les directions syndicales prouvent leur inconséquence, il s’agit aujourd’hui pour l’ensemble des travailleurs et des précaires de se coordonner autour d’un plan de bataille sérieux contre l’ensemble des attaques que subi la classe ouvrière depuis le début de la crise sanitaire.

 
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