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La Izquierda Diario
12 de avril de 2021 Twitter Faceboock

BRÉSIL
La politique sanitaire de Bolsonaro compromet la situation épidémique mondiale
Jean Beide

La deuxième vague de l’épidémie fait des ravages au Brésil. Le gouvernement réactionnaire de Bolsonaro, qui n’hésite pas à minimiser la dangerosité du virus pour préserver les intérêts patronaux, est en train de conduire à la mort des dizaines de milliers de Brésiliens. En outre, la circulation exponentielle du virus conduit à l’émergence de nouveaux variants, qui pourraient compromettre à moyen terme le succès des campagnes vaccinales au Brésil, mais aussi partout dans le monde.

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Crédits photo : MATEUS BONOMI / AGIF / AFP

Cynisme sanitaire et deuxième vague meurtrière

Le virus que Jair Bolsonaro s’obstine à qualifier de « grippette », depuis son apparition au début de l’année 2020, tue en moyenne de 2 500 à 3 000 personnes chaque jour depuis la fin du mois de mars. Ce terrible bilan est la conséquence de la gestion criminelle de son gouvernement qui persiste à n’accorder aucun moyens substantiels pour lutter contre l’épidémie.

La vaccination ne progresse que très lentement, en proie aux pénuries de doses et aux sabotages politiques de Bolsonaro, notoirement antivaccin, et seuls 3,3% de la population étaient vaccinés fin février. De plus, le système de santé est à bout de souffle, et les moyens manquent, à Manaus notamment, ville martyre lourdement frappée par l’épidémie lors de la première vague, où une pénurie d’oxygène a causé la mort de nombreuses personnes touchées par le virus. Pour ne pas compromettre les résultats économiques des grands groupes capitalistes, Bolsonaro renvoie aux États la responsabilité de faire face au virus et tous les coûts que cela entraîne.

Une « usine à variants » qui préoccupe le monde entier

Outre une surmortalité catastrophique, l’absence de politique sanitaire du gouvernement Bolsonaro conduit également, à la faveur d’une circulation accrue, à l’apparition de nouveaux variants. Ces mutations sont responsables de nouvelles infections, comme en témoigne la recrudescence massive des contaminations dans la région de Manaus, qu’une étude parue dans la revue Science estimait pourtant protégée à hauteur de 75% par une immunité collective.

Le « variant amazonien » ou « P1 » est aussi beaucoup plus contagieux que la souche classique et probablement aussi plus mortel. Selon des travaux brésiliens, publiés en mars et cités par L’Express, le « potentiel de transmission [du variant brésilien] est jusqu’à 2,52 fois plus élevé que la souche originelle du SARS-coV-2. Et près de 68% plus grand que celle du variant venu du Royaume-Uni ». Du reste, note l’article, ce variant semble entraîner une surmortalité, notamment chez les personnes de moins de 45 ans, chez qui elle semble avoir bondi de 193%.

Les campagnes vaccinales mises à mal

En plus de la hausse des contaminations et recontaminations, les variants risquent de mettre à mal les campagnes de vaccination, qui font déjà face à de nombreuses difficultés dues à la concurrence, mais aussi à des difficultés logistiques et de production. Au Brésil, qui a recours au vaccin AstraZeneca, et au vaccin chinois CoronaVac, dont l’efficacité est très relative, la présence du variant est un nouvel obstacle. Bien qu’on ne sache pas encore formellement si le vaccin peut se montrer suffisamment efficace contre le variant amazonien, il est clair que l’accélération des mutations augmente les chances de voir la barrière vaccinale mise à mal. Le journal Le Monde note d’ailleurs que 92 variants circuleraient actuellement.

Alors que le variant britannique a mis au tapis les stratégies sanitaires européennes, fondées sur un maintien presque complet de l’économie au détriment de la vie sociale et des libertés publiques, la prolifération du variant brésilien inquiète de plus en plus, du fait notamment de sa virulence chez les patients jeunes.

Le cynisme de Bolsonaro, responsable des milliers des drames humains quotidiens que connaît actuellement le Brésil, mais aussi les brevets et la compétition internationale entre les laboratoires, qui freinent la production des vaccins les plus prometteurs, compromettent nos chances de sortir de cette crise. Contre la clique de dirigeants autoritaires conduite par le président d’extrême-droite, les travailleurs du Brésil doivent reprendre la main et imposer une politique sanitaire à la hauteur, qui est aussi une façon de poser la première pierre d’une véritable coopération mondiale pour en finir avec le virus.

 
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