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La Izquierda Diario
24 de mars de 2021 Twitter Faceboock

Le théâtre de Sète ouvre ses portes à 80 patrons : l’énième affront envers le monde de la culture
Typhaine Cendrars
Tom Cannelle

Ce mardi 22 mars, un tweet dénonçait l’ouverture du théâtre de Sète à des entrepreneurs. Alors que depuis mars dernier, les travailleurs de la culture crient leur misère, les patrons sont manifestement les seuls à pouvoir investir les lieux de culture.

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Au théâtre de Sète, 80 entrepreneurs se sont réunis dans la salle de spectacle pour une réunion organisé par Sète Agglopôle. Si les salles de spectacle, cinéma et tous les lieux culturels sont fermés au public depuis 1 an sans qu’aucun plan conséquent ne soit proposé à tous les travailleurs qui se retrouvent sans revenu, le patronat, lui, a le droit, avec l’assentiment des pouvoirs publics, de se réunir dans les théâtres pour faire ses réunions. Vraisemblablement donc, le problème épidémique des salles de spectacle n’est plus lié au nombre de personnes dans l’assistance mais à son compte en banque. Une réunion de 80 entrepreneurs en plein milieu d’un pic épidémique représente moins de danger qu’une représentation théâtrale en juillet dernier, en plein déconfinement.

Il n’y a donc aucune honte ni de la part du patronat ni des pouvoirs publics à ouvrir des lieux de culture lorsque premièrement, cela représente un risque épidémique important à l’aube de la troisième vague, et plus important, lorsque cela sert leurs intérêts. C’est une leçon qu’on a déjà pu tirer après des annonces scandaleuse d’ouverture de cinémas pour y faire cours à des étudiants d’Anglet en février dernier alors même que les cinémas se sont vus restés fermés même durant la période de déconfinement car jugés dangereux.

On voit bien que, depuis mars, les lieux de culture ne s’ouvrent ponctuellement et pour des secteurs très précis de la société : patrons, entreprises et certains étudiants dans la mesure où cela conditionne la réouverture partielle et néanmoins déficientes des universités. C’est ainsi qu’au Musée du Louvre on a pu voir ce mois ci un défilé Louis Vuiton s’installer ! Une ouverture extrêmement minimale donc, pour des activités qui sont loin d’être culturelles. Il en va de même pour les travailleurs de ces lieux qui, pour 8000 d’entre eux cet été ont été forcés, faute d’emploi dans leur secteur, de participer à la mascarade organisée par le gouvernement, cet « été culturel et apprenant ». Tandis qu’on envoyait les professeurs cueillir des fraises, les intermittents et précaires de la culture étaient conviés à jouer les babysitter pour un salaire de misère. « Notre opération « l’été culturel » a été un succès, avec 8 000 artistes mobilisés, un million de personnes touchées, pour un budget de 20 millions d’euros. », se targue Roselyne Bachelot. 20 millions d’euros investis gracieusement, soit deux mois au smic pour 8000 personnes, censés faire tout sauf leur métier. Une aumône d’emploi précaire : une vraie réussite !

Les précaires justement, les intermittents du spectacle, les intermittents de l’emploi, ceux qui travaillent dans ces lieux fermés de force depuis un an, sont les seuls à même de mettre en place et appliquer un protocole sanitaire à la hauteur quand la situation permettra une réouverture des lieux. Car en effet, si la troisième vague pointe aujourd’hui, c’est l’unique faute du gouvernement incapable d’ouvrir un seul lit de réanimation en un an de crise sanitaire ! Une inconséquence qui aujourd’hui éclate avec le scandale de Roselyne Bachelot, qui, après avoir remis la légion d’honneur à Michel Sardou, et assisté à une représentation à l’opéra bastille en faisant fi des gestes barrières, annonce sur tweeter avoir été testé positive au covid.

Face au mépris, à l’inconséquence, à une gestion de crise catastrophique qui a engendré misère et colère, le monde de la culture a décidé de relever la tête en occupant les théâtres depuis déjà plusieurs semaines pour exiger outre le retrait de la réforme de l’assurance chômage et le prolongement et extension de l’année blanche à tous les précaires. A travers ces revendications qui sont vitales pour l’ensemble des travailleurs et étudiants de ce secteur, à l’arrêt depuis mars dernier, c’est la colère de ceux qui sont volontairement oubliés du gouvernement qui s’exprime. C’est ceux que l’on méprise depuis 1 an maintenant qui se mobilisent contre les politiques criminelles du gouvernement envers tous les précaires, sans qui la culture si chère à Bachelot et la bourgeoisie française ne rayonnerait pas. L’affront de laisser des entrepreneurs investir les lieux de spectacles alors que les travailleurs crève aujourd’hui la bouche ouverte est à la hauteur de la politique dédaigneuse du gouvernement.

 
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