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La Izquierda Diario
17 de mars de 2021 Twitter Faceboock

Crise sanitaire
Reconfinement pro-patronal pour 42 millions d’italiens, conséquence d’une gestion austéritaire de la crise sanitaire
Petra Lou

Un an après le premier confinement total, la majeure partie de l’Italie est de nouveau confinée depuis lundi. Outre les déplacements liés aux achats de produits de première nécessité et aux impératifs de santé, les habitants de la péninsule ne pourront sortir que pour aller travailler.

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Environ 42 millions d’italiens, dix régions et la province de Trente, sont depuis lundi et jusqu’au 7 avril en "zone rouge", la mesure la plus restrictive, après l’approbation d’un nouveau décret qui durcit les mesures face à l’augmentation des cas et surtout la saturation dans les hôpitaux.

Cette nouvelle annonce arrive tout juste un an après le premier confinement strict que le pays a connu et vise à tenter d’endiguer la nouvelle vague de contagions et à empêcher la saturation du système de santé dans de nombreuses zones. Déjà l’année dernière, le pays avait connu un pic de décès dû au manque de moyens matériels et de personnel, après des années d’austérité et de privatisation du système de santé publique.

La lenteur et la désorganisation de la campagne de vaccination, à laquelle s’ajoute maintenant la suspension de l’inoculation des doses AstraZeneca, en raison de cas de thrombose, est un autre des éléments qui détermine cette nouvelle quarantaine totale. L’émergence de nouvelles souches plus contagieuses peut non seulement multiplier les infections et submerger les lits des unités de soins intensifs (USI), mais aussi faire dérailler le plan de vaccination si des mutations résistantes aux vaccins actuels se développent.

C’est pourquoi le gouvernement dirigé par Mario Draghi, le nouveau premier ministre, a une nouvelle fois durci les mesures contre le Covid. Désormais les régions qui présentent une incidence hebdomadaire de 250 infections pour 100 000 habitants sont catégorisées "zone rouge". À ce jour, les régions de Lombardie, du Piémont, d’Émilie-Romagne, du Frioul-Vénétie-Julienne, de Vénétie, des Marches, de Campanie, des Pouilles, de Molise et du Latium, dont la capitale est Rome, ainsi que la province autonome de Trente, se trouvent en zone rouge, tandis que les autres sont dans la zone orange, avec également d’importantes restrictions.

Dans la zone rouge, toutes les activités « non essentielles » ont été fermées, y compris les salons de coiffure, tandis que les bars et les restaurants ne peuvent proposer que des plats à emporter. Certaines régions ont adopté des mesures restrictives même en zone orange et la Toscane, par exemple, a ordonné le confinement dans trois provinces : Arezzo, Pistoia et Prato et dix autres municipalités en raison de l’incidence élevée. Une seule exception, la Sardaigne, qui a été considérée comme une "zone blanche" et où il est donc possible de vivre une vie presque normale.

Depuis le début de l’année scolaire, les fermetures d’établissements sont légions et la plupart des lycéens et étudiants n’ont pu bénéficier de cours à plus de 50 % en présentiel. Mais depuis quelques mois, les écoles sont presque complètement fermées, ce qui avait entrainé la mobilisation de nombreux étudiants et lycéens, et l’occupation de dizaines de lycées en février dernier, à Rome ou Milan, pour exiger la réouverture et une augmentation drastique des moyens accordés à l’éducation nationale, qui comme les hôpitaux a subi d’importantes cures d’austérité. Depuis mardi 80 % du des élèves suivront leurs cours totalement en distanciel.

À Rome, la ministre de l’Intérieur, Luciana Lamorgese, a déjà annoncé que de nouveaux contrôles ont été mis en place dans différents quartiers de la ville et entériné une nouvelle réponse répressive et autoritaire à la lutte contre le Covid. Le confinement sera étendu à l’ensemble du territoire national les 3, 4 et 5 avril, jours fériés de la Semaine Sainte, et des mesures strictes limiteront les déplacements.

Le pays est actuellement frappé de plein fouet par la troisième vague du Covid-19. Du 8 au 14 mars, 155 934 nouveaux cas positifs ont été détectés contre 142 388 au cours des sept jours précédents. Il en va de même dans les hôpitaux, avec 27 600 personnes admises pour coronavirus contre 23 749 la semaine précédente. La même tendance est enregistrée dans les unités de soins intensifs, où l’on comptait 3 082 patients dimanche dernier, contre 2 605 une semaine auparavant.

Face à la possibilité d’une escalade qui pourrait finir par saturer le système de santé, ce n’est pas loin d’être le cas, les autorités misent sur un nouveau plan de vaccination. Le retard, la désorganisation et le chaos dans lesquels le premier plan a été exécuté ont conduit le gouvernement à laisser le processus de vaccination de masse entre les mains des militaires. Le général d’armée Francesco Figliolo a annoncé un nouveau plan visant à vacciner 80% des Italiens d’ici la fin du mois de septembre et à administrer 500 000 doses par jour, triplant ainsi la moyenne de 170 000 doses quotidiennes administrées la semaine dernière. Jusqu’à présent, en Italie, 6,7 millions de vaccins ont été administrés et plus de 2 millions de citoyens sont immunisés, ayant reçu les deux doses, selon les dernières données du ministère de la santé.

Un an après c’est toujours la même gestion austéritaire, autoritaire et pro-patronale qui a cours en Italie. Si la première vague avait démontré l’impréparation des hôpitaux, la troisième montre, malgré le changement de gouvernement, que l’exécutif persiste sur une ligne similaire. Le goût est amer pour les italiens, le 1er février dernier, à contre-courant de ses voisins européens, la péninsule avait pourtant fait le choix d’assouplir les restrictions anti-Covid en vigueur dans la plupart de ses régions. Les grandes lignes de ce nouveau confinement sont claires : il s’agit de maintenir les profits et l’activité économique, en présentant un éventail de mesures répressives dans la lignée d’une politique de responsabilisation individuelle et de régulation des loisirs plutôt que de l’économie.

 
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