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La Izquierda Diario
12 de mars de 2021 Twitter Faceboock

Gestion sanitaire
Une enquête montre la hausse des syndromes dépressifs du fait des confinements
Carla Biguliak

Ce vendredi 12 ont été publiés les résultats de l’enquête EpiCov, menée sur les premiers confinements. Elle dévoile une hausse des syndromes dépressifs , par rapport aux enquêtes de santé européennes (EHIS) menées en 2014 et 2019, en première ligne, les femmes et les jeunes.

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L’étude publiée par la Dress (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) note en mai 2020, à l’issue du premier confinement, une augmentation de la prévalence des syndromes dépressifs de 2,5 points par rapport à 2019, touchant ainsi 13,5 % des personnes âgées de 15 ans ou plus (soit presque une personne sur sept).
Cette augmentation de ces syndromes a été particulièrement forte chez les 15-24 ans, passant de 10,1 % en 2019 à 22 % en 2020. Une autre augmentation notable concerne les femmes, qui sont passées de 12,5 % à 15,8 % en l’espace d’un an. Ainsi, le résultat de l’enquête affirme que « le jeune âge, la solitude, la monoparentalité et le sexe féminin ont probablement placé certaines des personnes concernées en situation de vulnérabilité lors du premier confinement de 2020 ». Si ces facteurs étaient déjà associés à la présence de syndromes dépressifs avant la crise sanitaire, l’étude précise que « ces associations semblent plus prononcées en mai 2020, avec certains écarts de prévalence bien plus importants d’une année sur l’autre ».
 

Les jeunes et les femmes particulièrement vulnérables

En ce qui concerne les jeunes, les résultats montrent une vulnérabilité particulière à la dépression lors du premier confinement chez les jeunes de 15-24 ans, et en général chez les 15-44 ans. Ainsi, la vitesse à laquelle la proportion de jeunes atteints d’un syndrome dépressif augmente s’est considérablement accélérée, doublant en l’espace d’un an seulement, de 2019 à 2020. Ces données montrent une situation vraiment alarmante si l’on tient compte du fait que cette proportion a doublé de 2014 à 2019 selon l’enquête de Santé européenne (EHIS).
Dans cette tranche d’âge de 15 à 24 ans, les femmes ont été particulièrement touchées psychologiquement par la crise sanitaire, « leur taux de syndromes dépressifs augmentant de 15 points entre 2019 et mai 2020, dont 8 points pour les syndromes dépressifs majeurs, qui concernent, en mai 2020, 11,6 % d’entre elles ». En fait, l’enquête a révélé que « le fait de se retrouver confronté à des comportements violents, agressifs ou dégradants de la part de son conjoint ou partenaire est également lié au syndrome dépressif. Ainsi, celles et ceux qui déclarent avoir subi, de la part de leur conjoint, des remarques désagréables sur leur physique, des injures, des violences physiques ou sexuelles lors des quinze derniers jours ont un plus grand risque de présenter ces syndromes ».
Cette association entre les violences sexistes et le risque de présenter des symptômes liés à la santé mentale n’est pas spécifique au confinement, mais sa hausse peut s’expliquer par l’augmentation des plaintes pour violences conjugales et pour viols en 2020 par rapport à 2019.
 

L’incertitude de la crise économique et la méfiance envers le gouvernement, deux facteurs importants

L’enquête montre également que de nombreux facteurs liés au syndrome dépressif lors du confinement du printemps dernier sont spécifiquement liés à la crise économique. Elle explique ainsi qu’« indépendamment du niveau des ressources, de la situation financière perçue et d’autres variables sociodémographiques, le fait de voir sa situation financière se dégrader au cours de la crise sanitaire est lié à un sur-risque de présenter un syndrome dépressif ».

En même temps, cette étude affirme que, en ce qui concerne le confinement et la crise sanitaire, il existe une forte corrélation entre les syndromes dépressifs et le manque de confiance dans les pouvoirs publics pour affronter et résoudre la crise.
Alors que la crise sanitaire s’aggrave de jour en jour en France, le gouvernement ne fait que confirmer son incapacité à proposer un plan à la hauteur de cette situation qui ne cesse d’empirer. Face à cela, nous devons nous battre pour un véritable plan sanitaire qui nous permettra d’avoir une vie sociale dans des conditions adéquates, tout en nous battant contre toutes les politiques purement répressives qui ne résolvent en rien la crise sanitaire, mais aussi contre la casse sociale du gouvernement, contre la précarité, contre le chômage et contre les politiques d’austérité que le gouvernement prépare.
 

 
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