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La Izquierda Diario
7 de mars de 2021 Twitter Faceboock

Occupation de l’Odéon
"Tous dans la même galère" quand Bachelot méprise les travailleurs de la culture à l’Odéon
Camille Lupo

C’est au bout de trois jours d’occupation que Roselyne Bachelot s’est rendue ce samedi à l’Odéon. La ministre tente encore une fois de jouer la carte de la compréhension en faisant la sourde oreille aux revendications des occupants : retrait de la réforme de l’assurance chômage et "année blanche" pour tous les précaires.

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Crédit Photo : CGT Spectacle

Le 15 décembre dernier, les travailleurs de la culture avaient déjà fait entendre leur voix et dénonçaient le mépris du gouvernement et leur “précarité absolue”. Après la manifestation du 4 mars, plusieurs dizaines de manifestants et de militants CGT ont investi l’Odéon pour faire résonner les revendications de ces travailleurs précaires.

Car depuis le début de la crise, il y a des chiffres qui ne mentent pas sur le mépris du gouvernement pour ces travailleurs : ce sont les 900€ dérisoires accordés aux travailleurs précaires, et encore, à la condition qu’ils aient déjà travaillé 60% de l’année, et ne permettant en réalité que d’atteindre le plafond des 900€ si l’on est en dessous. Quand à l’année blanche, aumône accordée aux travailleurs qui dépendent du régime d’intermittence et qui leur a permis de survivre en renouvelant leurs droits pendant 1 an, elle arrive à sa fin en août 2021, sans volonté de reconduction du ministère de la Culture.

Alors que des soutiens se rassemblaient le 5 mars face à l’Odéon occupé, la ministre avait une fois de plus illustré son mépris face aux travailleurs de la culture en privilégiant une opération de com’ dans la Sarthe autour du chantier à un milliard d’euros de Notre-Dame de Paris. Le lendemain, c’est Jean Castex qui invitait les intermittents “à aller se promener en Allemagne, en Italie voir combien ils sont indemnisés”, comme le rapporte Europe 1. Roselyne Bachelot aura beau dire que nous sommes "tous dans la même galère", elle qui multiplie les représentations privées, comme lors de l’enregistrement de la tétralogie de Wagner et cumule retraite parlementaire et salaire de ministre, elle n’est en réalité que l’éxécutante du volet culturel de la politique sanitaire de macron : sacrifier la culture pour sauvegarder les profits.

Un coup de com’ pour essayer d’éteindre la colère du secteur culturel

Les artistes sont une frange de la population dont la caisse de résonance est proportionnellement inverse à leur nombre”, rappelait un conseiller ministériel au journal Le Monde début janvier. “Comprendre : s’ils sont relativement peu nombreux (670 000 personnes, soit 2,5 % de la population active), les professionnels de la culture savent faire du bruit pour se faire entendre”, expliquait ce même journal.
Les images de la colère du monde de la culture qui avait pris la rue en décembre 2019 avec les travailleurs des transports sont particulièrement fraiches dans l’esprit du gouvernement qui cherche depuis le début de la crise à contenir à tout prix l’explosion sociale.

C’est dans ce cadre que Bachelot souhaite à tout prix étouffer les étincelles qui commencent à agiter le monde de la culture, et en particulier la possibilité de construction d’une mobilisation unitaire avec d’autres secteurs. La réponse de la ministre sur Twitter éclaire en ce sens les raisons de ce coup de com’ : rassurer les intermittents et se centrer sur “l’emploi artistique”, pour mieux les éloigner des autres travailleurs précaires avec qui l’unité pourrait se construire à l’Odéon.

Car depuis le début de la crise, la logique du gouvernement a été celle de diviser les secteurs et d’étaler dans le temps les conséquences de la crise pour éviter le plus possible la convergence des colères. Les occupants de l’Odéon ont répondu à cette stratégie de la division par des revendications unitaires : notamment celle de la suppression de la réforme de l’assurance chômage, et celle d’une “année blanche” pour tous les travailleurs précaires. Pour gagner sur ces revendications, l’occupation de l’Odéon ne doit être que la première étape. A l’heure où le gouvernement compte sur le dialogue social pour faire payer la crise aux chômeurs et aux précaires, notamment avec la réforme de l’Assurance Chômage, il n’y a absolument rien à négocier ni avec Matignon, ni avec la Rue de Valois ! Il est nécessaire de penser un plan de bataille pour que l’ensemble des travailleurs de la culture se joignent aux autres secteurs en première ligne de la crise économique, comme la jeunesse et les centaines de milliers de travailleurs sous le feu de plan de licenciements.

 
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