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La Izquierda Diario
4 de février de 2021 Twitter Faceboock

4 février
A Toulouse, 3000 manifestants pour l’emploi. Il est urgent de construire un vrai plan de bataille !
Pepe Balanyà

Ce jeudi la CGT, la FSU, Solidaires et l’UNEF ont appelé à une journée nationale de mobilisation et de grève interprofessionnelle. A Toulouse 3000 personnes de différents secteurs du monde du travail ont manifesté contre la casse sociale et pour l’emploi. Les raisons de manifester ne manquent pas mais il faut un plan de bataille à la hauteur de l’offensive du gouvernement et du patronat !

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Ce jeudi 4 février, la CGT, la FSU, Solidaires et l’UNEF ont appelé à une journée nationale de mobilisation et de grève interprofessionnelle. A Toulouse 3000 personnes ont manifesté contre la casse sociale, la précarité et pour défendre l’emploi. De l’énergie, à la culture, en passant par les transports, l’aéronautique, l’éducation nationale et la jeunesse étudiante, plusieurs secteurs étaient présents pour dénoncer la gestion pro-patronale de la crise sanitaire et économique

Les raisons de manifester ne manquent pas : presque un millier de PSE sur le territoire national, l’instauration de lois liberticides et racistes, la multiplication des violences policières, d’inombrables cadeaux pour le grand patronat et rien pour les classes populaires. En définitive, une gestion de la crise sanitaire « made in Medef » et seulement quelques mesures cosmétiques pour les étudiants privés d’avenir et plongés dans la précarité et la détresse.

Nawel étudiant et salarié à l’université du Miral, nous expliquait les impasses et le mépris du gouvernement vis-à-vis de la jeunesse et des salariés : « Les conditions à la fac sont merdiques. Il y a beaucoup de détresse chez les étudiants dans ce moment, la précarité ça nous touche tous et la dépression aussi. Les repas à un euro pour les étudiants c’est une bonne initiative. Mais on a fait un test avec des copines du collectif le Poing Levé et à 12h30/13h il y avait plus de repas. Ça veut dire qu’il y avait une trentaine d’étudiants qui n’avaient pas le repas à un euro […] On parle de génération sacrifié mais je ne suis pas d’accord. Je ne vois pas pourquoi on devrait se plier à ça. »

En effet les conditions sanitaires, de vie et de travail que cherchent à nous imposer le patronat et le gouvernement ne sont pas une fatalité, mais une question de rapport de forces, qu’il incombe dans une grande partie aux directions syndicales et politiques de construire. Raphaël, travailleur dans la grande distribution, insistait sur cet aspect et la nécessité de construire un « plan de bataille plus large, plus conséquent et plus général que simplement des journées interprofessionnelles un peu isolées […] Aujourd’hui on est dans la rue pour dénoncer la casse sociale, mais si on veut réellement instaurer un rapport de forces conséquent il y a un exemple à suivre. C’est celui des camarades de la raffinerie de Grandpuits qui aujourd’hui entament leur deuxième mois de grève reconductible ».

En effet les grévistes de Grandpuits, loin de vouloir enfermer leur combat au sein de la raffinerie, cherchent à faire converger les secteurs du monde du travail en lutte ; c’est pourquoi ils étaient ce 4 février à la manifestation de Paris à coté, entre autres, des grévistes de Sanofi. Leur volonté était de s’appuyer sur cette journée de mobilisation interprofessionnelle pour construire un rapport de force qui, contre les journées de mobilisation isolées et couplées à un dialogue social stérile, se basent sur la grève, l’organisation démocratique des salariés et le refus de « négocier le poids des chaînes ».

Malgré le black-out médiatique qui règne autour de la grève exemplaire de Grandpuits et qui s’explique par la crainte que le combat et les leçons de la lutte des raffineurs s’étendent à d’autres secteurs du mouvement ouvrier, plusieurs manifestants Toulousains ont apporté leur soutien aux grévistes de Total. Ce qui montre la sympathie des salariés vis-à-vis de cette lutte radicale et intransigeante.

Les raisons de manifester ne manquent pas mais il faut un plan de bataille à la hauteur de l’offensive

La volonté du gouvernement et du patronat de décharger la crise sur les salariés et la jeunesse a de lourdes conséquences sur la ville de Toulouse et ses alentours. Rien que dans le secteur aéronautique, fleuron industriel local, 6000 emplois ont été supprimés depuis mars. Et cela sans compter les emplois indirects alimentés par cette industrie. Il en va de même pour les étudiants : représentant un quart de la population locale et surreprésentés dans les contrats précaires, ils ont été les premiers à se retrouver sans emploi du jour au lendemain, suite aux mesures de confinement « made in Medef ». Le personnel soignant- de son côté, subissant les conséquences des mesures austeritaires et la gestion managériale gagnant du terrain dans le secteur public, a été le protagoniste [de plusieurs mobilisations locales>https://www.revolutionpermanente.fr/Toulouse-Victoire-au-bloc-pediatrique-du-CHU-apres-un-jour-de-greve].

Cependant, malgré ce terreau propice à la convergence des colères, les mobilisations à Toulouse comme au plan national ont été rythmées par la division des dates et des secteurs ainsi que par les journées de mobilisation isolées couplées aux cadres de « dialogue social ». Une stratégie loin d’être à la hauteur de l’offensive du gouvernement et du patronat et qui, comme on l’a vu à Toulouse le 5 décembre, peine à convaincre les travailleurs et la jeunesse. Ce qui explique en partie le faible nombre de participants aux journées de mobilisation précédentes.

Comme nous l’expliquions dans notre appel à manifester pour ce jeudi : « Pour l’heure, la stratégie des dates de mobilisation sans lendemain proposée par les signataires de l’appel, la confédération de la CGT en tête, est loin d’être à la hauteur de cette situation. Pire, du côté de la direction de Force Ouvrière et de la CFDT, c’est bien le silence complice et l’illusion du dialogue social qui priment. Plutôt que les vœux pieux du secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, qui affirmait dimanche « souhaiter » « un printemps social », c’est d’un véritable plan de bataille dont le monde du travail et la jeunesse ont besoin.

Un plan de bataille qui rende la victoire possible en unifiant l’ensemble de notre camp social pour refuser de négocier la régression sociale entreprise par entreprise ou secteur par secteur, avec en perspective la défense de l’emploi pour imposer l’interdiction des licenciements, la lutte contre le chômage par le partage du temps de travail entre toutes et tous, et des moyens dans les services publics de la santé et de l’éducation. Une perspective que l’addition de dates de mobilisation isolées ne saurait atteindre. »

 
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