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28 de janvier de 2021 Twitter Faceboock

Sondage
La détresse étudiante s’amplifie : un plan d’urgence s’impose
Alex Ludo

Alors qu’un nouveau sondage Ipsos révèle que 40% des 18-24 ans rapportent un trouble anxieux généralisé, force est de reconnaître l’inefficacité des mesures cosmétiques annoncées par le gouvernement à l’adresse de la jeunesse. Devant leurs mesures dérisoires, nous devons imposer un plan d’urgence.

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Crédit photo : © Crédit photo : ALAIN JOCARD AFP

C’est un nouveau sondage publié par Le Parisien, qui révèle que la détresse étudiante continue de s’approfondir. Déjà importante et mise en lumière par les dramatiques tentatives de suicides et suicides à répétition ces derniers jours, les mesurettes annoncées par le gouvernement pour tenter d’y répondre ne sont évidemment pas à la hauteur. Ce dont témoigne le fait que 40% des 18-24 ans rapportent un trouble anxieux généralisé. Selon Le Parisien, « c’est + 9 points comparé à l’ensemble des Français. Trois jeunes sur 10 ont déjà eu des pensées suicidaires ou ont songé à se mutiler. Et 2 sur 3 estiment que la crise actuelle du Covid va avoir des conséquences négatives sur leur propre santé mentale. »

Les étudiants, très affectés par la fermeture de l’Université, sont impactés psychologiquement par les détériorations, voir la disparition totale, d’interaction sociale. Un isolement dont les conséquences sont amplifiées par la situation économique de plus en plus précaire d’une jeunesse estudiantine utilisée comme variable d’ajustement sur le marché de l’emploi. De hausse de la charge de travail en licenciement la moitié a subi une baisse du pouvoir d’achat, jusqu’à 1 étudiant sur 5 déclare avoir perdu son logement ou connu de grandes difficultés pour le financer. Un étudiant témoigne “Durant tout le premier semestre, j’ai eu du mal à payer mon loyer. De plus, j’ai perdu mon emploi suite au second confinement de novembre ».

Face à cette situation qui a entraîné la mort de deux étudiantes il y a plusieurs jours dû au fait y compris, malgré ces conditions matérielles invivables, d’un acharnement à la sélection par le maintien des partiels à tout prix : il nous faut un programme d’urgence pour les étudiants. Parmi d’autres exemples tragiques, c’est après les résultats du premier semestre qu’une étudiante en médecine à la Sorbonne s’est donné la mort. Continuer d’attendre serait s’exposer à une catastrophe, d’autant plus à l’aune d’un troisième confinement de plus en plus probable, dont les mesures répressives et liberticides pourraient aggraver encore plus la l’instabilité mentale et matérielle des étudiants.
 

Devant l’incapacité gouvernementale : imposons notre plan d’urgence.

Les « chèques psy » annoncés en dernière minute par la ministre de l’Enseignement supérieur sont un pansement sur une plaie béante, comme le montre ce sondage révélateur. Ces annonces sont dérisoires : il faut un investissement massif dans les services publics, financé par un impôt fortement progressif sur la fortune, pour répondre aux besoins structurels de l’université et des étudiants.

Cela passe, sur le plan psychologique, par des embauches massives de professionnels pour venir en aide aux étudiants, et la gratuité des soins pour tous. Cependant, nous ne résoudront pas la situation si le problème n’est pas traité à son origine. Aussi en tant qu’amplificateur de la pression et de la précarité qui pèse sur les étudiants, nous devons rouvrir les facs. Une nécessité indéniable afin de retrouver nos lieux d’études, d’échanges et de vie sociale – qui ne doit pour autant pas nous faire oublier les réels risques de propagation du virus et de troisième vague meurtrière.

En ce sens, la responsabilité est celle du gouvernement et de sa gestion criminelle par un gouvernement encore incapable d’y apporter une solution un an après le début de la pandémie et qui, de confinement autoritaire en couvre-feu, n’a de moyens que pour la répression. C’est pourquoi la réouverture des facs - dans le meilleur respect des nécessités qu’imposent le Covid-19 - ne peut se faire qu’au travers de plan sanitaires élaborés à la base par les usagers et les travailleurs de l’université, grâce à de véritables cadres d’organisation. Les étudiants, comme on pouvait l’entendre lors des derniers rassemblements pour la réouverture et des moyens dans les facs, sont « tout à fait capable d’organiser quelque chose pour se permettre collectivement de retourner en cours ». Réorganiser les cours et la vie sur les campus en répondant aux besoins d’effectifs mais aussi d’infrastructures par la réquisition de salles vides afin d’imposer, par des assemblées générales et autres cadres collectifs, une véritable gestion de la crise sanitaire qui ne soit pas synonyme de décrochage et dépression de masse.

De même dans ce contexte, les difficultés pour boucler les fins de mois, payer les logements exigus et insalubres, la fracture numérique ainsi qu’une vague de licenciements et de suppressions d’emplois, préparent le chômage de masse pour les générations futures. Déjà les licenciements impactent la jeunesse qui se voit réserver la majorité des contrats précaires. Face au chômage massif et à la crise qui s’accentue, alors que le gouvernement offre des milliards d’euros au patronat, un impôt sur les grandes fortunes doit financer un revenu à hauteur du SMIC pour chaque étudiant. Nous devons mettre fin à la logique politique qui veut appliquer toujours plus de sélection à l’université, situation injuste qui met les étudiants en difficulté même hors pandémie. Les étudiants eux-mêmes en témoignent : « Les examens dans ces conditions n’ont fait qu’aggraver une anxiété déjà présente en temps normal ».

Plus largement et parce que nos générations, aux côtés de tous les travailleurs, doivent refuser de payer la crise, nous devons nous battre avec celles et ceux qui relèvent la tête pour imposer zéro licenciement ; et que les capitalistes payent leur crise ! 

 
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