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12 de novembre de 2020 Twitter Faceboock

Féminisme
Tribune contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre : mobilisons-nous le 25 novembre !

« Féministes internationalistes, nous avons appris, avec les grèves féministes mondiales, que nous sommes fort·e·s ensemble et que nous devons unir nos voix pour nous faire entendre. » Pour le 25 novembre, journée internationale contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre, un ensemble de collectifs féministes appellent à se mobiliser largement : « soyons visibles, faisons bloc, crions notre colère ».

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Initialement publié sur Mediapart
Photo : O Phil des contrastes

L’annonce du reconfinement prouve encore une fois que la vie des femmes et des minorités de genre n’est pas « essentielle » pour le gouvernement. Nous dénonçons ce confinement à géométrie variable protégeant le capital et condamnant les plus précaires. En effet, les conséquences de la mauvaise gestion de la crise sanitaire renforcent depuis des mois les violences : difficultés administratives, soins inaccessibles/suivi médical interrompu, Plannings familiaux et associations fermées, difficulté d’accès à l’IVG dans un contexte international remettant en question ce droit humain, chômage, manque d’hébergements d’urgence et pérennes, etc. À l’annonce du reconfinement, aucun mot du gouvernement pour soutenir les victimes de violences sexistes et sexuelles et les personnes en situation de précarité, davantage exposées à ces violences.

Même si le confinement rend plus difficiles les actions, l’urgence dans laquelle nous nous trouvons fait que nous appelons à une large mobilisation les 21 et 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre.

Féministes, femmes, lesbiennes, hommes trans et personnes non binaires, nous organiserons des actions ensemble, avec nos alliés et nos soutiens, avec toutes celles et ceux qui luttent contre le sexisme institutionnel, la domination masculine et les violences qui en découlent.

La crise économique et sanitaire exacerbe et rend plus visible l’ampleur des violences sexistes, qu’elles soient verbales, physiques, sexuelles, économiques ou sociales. Au travail, dans la rue ou dans la sphère privée, ces violences sont quotidiennes et systémiques. Elles touchent tout particulièrement les personnes fragiles : les sans abri, les sans papiers, les détenu·e·s, les personnes handi ou neuroatypiques, etc.

Nous sommes caissières, enseignantes, infirmières, femmes de chambre, étudiantes, aides à domicile. Nous travaillons dans les secteurs les plus féminisés, essentiels au bon fonctionnement de notre société, envoyés en première ligne lors de la crise sanitaire. Pourtant, nos métiers sont dévalorisés. Nous exigeons qu’ils soient mieux rémunérés, à la hauteur de leur utilité, leur pénibilité et leurs qualifications.

Femmes et minorités de genre au travail, nous faisons face aux inégalités salariales, aux discriminations à l’embauche, aux contrats précaires, au harcèlement moral ou sexuel. Nous luttons pour l’arrêt de ces pratiques discriminatoires, l’égalité professionnelle de fait, ainsi que des politiques de solidarité protectrices pour tous·tes. Nous exigeons des salaires dignes, le retour des CHSCT dans les entreprises, l’interdiction des licenciements, et la prolongation des indemnités chômage avec un minimum égal au SMIC. Nous demandons l’abandon du projet de réforme des retraites.

Dans la sphère privée, nous assumons gratuitement la plus grande partie du travail domestique, d’éducation et de soin. Ce travail doit être partagé et valorisé. Nous refusons les stéréotypes de genre qui nous assignent à ces rôles, durant toute notre vie. Nous exigeons des services publics gratuits et de qualité prenant en charge la petite enfance, l’éducation, la dépendance, la restauration et le nettoyage.

Travailleur·ses du sexe et prostitué·e·s, nous sommes stigmatisé·e·s et fragilisé·e·s par un cadre juridique discriminatoire. Les lois répressives ainsi que la crise sanitaire nous ont poussé·e·s davantage vers la précarité. Nous demandons la reconnaissance de nos droits et nous exigeons le retrait de la loi de pénalisation des clients.

Femmes et minorités de genre, nous voyons, dès l’enfance, nos corps surveillés et contrôlés par les institutions. En tant que personnes LGBTQIA+, nous subissons des violences en raison de nos identités de genre et de nos orientations sexuelles. Nous revendiquons l’autodétermination et la liberté de disposer de nos corps, l’arrêt des mutilations intersexes, l’accès à une vie autonome et le respect du consentement médical. Nous exigeons des services publics de santé gratuits, et notamment un meilleur accès à l’IVG, l’ouverture de la PMA remboursée pour tous·tes, la gratuité et l’accessibilité de tous les moyens de contraception, des parcours de transition entièrement remboursés et des démarches administratives transparentes et rapides.

Femmes et minorités de genre en situation de handicap, nos besoins ne sont ni pris en compte ni reconnus, que ce soit par les institutions ou par le gouvernement. Nous exigeons une place à part entière dans cette société. Nous luttons contre toute forme de validisme et les violences qui en découlent.

Femmes et minorités de genre racisées, nous sommes quotidiennement et de plus en plus stigmatisées, caricaturées et humiliées. Le racisme institutionnel complique notre accès au travail, à l’éducation, à un logement, aux soins et nous met en danger dans la rue. Nous nous opposons à toute forme de discrimination liée à la race ou à la religion. Nous dénonçons l’instrumentalisation du féminisme à des fins racistes et impérialistes sous couvert d’universalisme ou de lutte antiterroriste, comme le fait actuellement le gouvernement, de manière brutale. Nous exigeons l’abolition des lois islamophobes, comme la loi du 15 mars 2004, qui empêche les femmes portant le voile d’accéder à leur droit à l’éducation, et le retrait total du projet de « loi visant à renforcer la laïcité et les principes républicains », qui vise spécifiquement les musulman·e·s.

Exilé·e·s et expatrié·e·s, nous faisons face à de nombreuses violences physiques et sexuelles durant nos parcours migratoires, et à des violences d’État dans nos pays d’arrivée : mesures administratives arbitraires, rétention, exploitation au travail, absence de protection sociale. Nous luttons pour la libre circulation de tous·tes et des conditions d’accueil dignes pour les exilé·e·s. Nous exigeons des politiques migratoires sensibles au genre, avec une prise en charge des besoins spécifiques des femmes et des personnes LGBTQIA+.

Nous sommes des enfants, des femmes, des hommes trans, des personnes non-binaires, et nous faisons face au harcèlement, aux violences physiques et sexuelles, aux viols et aux féminicides dans l’indifférence générale, y compris celle des institutions qui prétendent assurer notre sécurité. Lorsque nous les sollicitons, nous sommes confronté·e·s à des violences policières, médicales, judiciaires et sociales. Nous exigeons le respect de la parole des victimes et de réelles mesures contre les violences sexistes et sexuelles, en termes de prévention et d’éducation, de soins, de protection et d’accès aux droits. Nous demandons l’arrêt de toute violence institutionnelle, en particulier des violences policières et judiciaires visant spécifiquement les personnes précaires et racisées.

Féministes internationalistes, nous avons appris, avec les grèves féministes mondiales, que nous sommes fort·e·s ensemble et que nous devons unir nos voix pour nous faire entendre. À l’occasion de la journée internationale du 25 novembre, nous réaffirmons notre solidarité avec toutes celles et ceux qui luttent, par-delà les frontières, contre le sexisme et le racisme institutionnels, pour construire une société débarrassée des inégalités, de l’exploitation capitaliste, des rapports de domination et des violences qu’ils causent.

Féministes luttant au sein de différents mouvements et collectifs, mobilisons-nous ensemble pour cette journée internationale : soyons visibles, faisons bloc, crions notre colère et notre volonté de vivre libres, dans la dignité et dans la paix !

Premières signataires :

Art en gouine
Assemblée féministe Toutes en Grève 31
Collectif Emancipation
Collectif Féministes Révolutionnaires
Droits des femmes Rouen
Du Pain et des Roses
Féministes révolutionnaires Nantes
Héro·ïnes 95
Les Attentives, compagnie théâtrale humaniste et féministe
Les Bavardes, collectif lesbien et féministe
Les Grenades
Marseille 8 Mars
Marseille Féministe
Mouvement des femmes kurdes Toulouse
Nous Toustes 38
Transat, association trans à Marseille
T-Time, association trans & intersexes
Womensplaining

 
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