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La Izquierda Diario
7 de novembre de 2020 Twitter Faceboock

Grève à la mairie de Saint-Denis : les agents durcissent le mouvement
Belkacem Bellaroussi

Malgré un conflit qui dure et le mépris de leur employeur, les grévistes restent mobilisés et ont proposé leur propre plateforme de revendications, dans un mouvement qui appelle à s’étendre aux villes voisines, notamment à Paris.

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Le mouvement dure et se durcit à la Mairie de Saint-Denis.

Depuis le 2 octobre, les agents de la Mairie de Saint-Denis sont en grève pour s’opposer aux attaques contre leurs salaires et leur temps de travail. Jouant la stratégie du pourrissement et de la judiciarisation du conflit , le Maire PS de Saint-Denis Mathieu Hanotin n’en démord pas et refuse toujours à ce jour de recevoir les organisation syndicales rassemblées en intersyndicale (CGT, Sud, Unsa, FSU) pour faire passer sa réforme, revenant sur les indemnités des agents en leur proposant de travailler plus.

Fatigués après un mois de grève, mais plus déterminés que jamais, les grévistes réclament désormais la mise en place d’un moratoire, autrement dit une suspension de la réforme avec la mise en place d’un calendrier de négociations allant jusqu’au second semestre 2021 pour retourner au travail.

Pourtant, en pleine crise sanitaire, rendant indispensable la présence d’agents du service public, notamment dans les cantines scolaires (61 cantines sur 71 étaient fermées à Saint-Denis le vendredi 6 novembre), Mathieu Hanotin refuse la mise en place de ce moratoire. Dans un live Facebook le 5 novembre celui ci a réitéré ses attaques, présentant les agents comme des « irresponsables », « pas à la hauteur des enjeux » de la crise sanitaire.

« C’est Mathieu Hanotin l’irresponsable » tonne Amel, gréviste et secrétaire du syndicat Sud Collectivité à la Mairie de Saint-Denis. Réunis en CHSCT avec le Maire le 5 novembre, la question du protocole sanitaire dans les cantines a été posée par les syndicats. «  Le Maire n’a pas été capable de répondre quand on a mis en évidence l’impossibilité de mettre en place un protocole digne de ce nom sans moyens supplémentaires si la grève s’arrêtait et que tous les enfants reprennent le chemin de l’école » assène t-elle.

Alors que de plus en plus de parents exigent du Maire de reculer pour permettre la reprise du travail des agents et alors qu’une pétition soutenant la revendication d’un moratoire et la mise à l’agenda de la réforme à des temps meilleurs a réunie plus de 700 signatures en seulement deux jours, Mathieu Hanotin s’entête et se recroqueville. Instrumentalisant la crise contre les agents, il continue de faire la sourde oreille aux revendications des grévistes, ne leur opposant que son mépris. Dans cette municipalité « de gauche », on voit par exemple l’élu à la Ville numérique, Boris Deroose (Génération.s), expliquer que via ce moratoire les grévistes souhaitaient seulement faire « grève au printemps [car] c’est plus agréable ».

Contre le mépris : s’organiser

Face au mépris et à la volonté de pourrir le mouvement, les grévistes s’organisent. Ils ont construit leur propre plateforme de revendications, revenant sur les principaux éléments de la réforme, en restant ferme sur la défense de leurs acquis. « Prendre le temps d’un vrai diagnostic  » visant à rendre compte de la réalité des conditions de travail et ne pas céder sur leurs conditions de travail déjà difficiles.

« L’idée est aussi d’élargir le mouvement » propose Amel. « Saint-Denis est un laboratoire de la casse du service public territorial, mais la même attaque attend plusieurs collectivités en région parisienne  ». A la Mairie de Paris, par exemple, la réforme du service public territorial est à l’agenda, et des agents de service s’organisent d’ores et déjà pour lutter contre ces attaques. Ces agents du service public territorial se sont mis en lien avec les grévistes de la Mairie de Saint-Denis, tout comme les agents de Plaine Commune, qui attendent la même réforme pour janvier 2021.

La semaine prochaine, en plus des débrayage tous les midis, une marche des femmes sera organisée par les grévistes « car ce sont elles que l’on retrouve dans les emplois les plus durs et les plus précaires à la Mairie, ce sont elles qui souffrent le plus de la grève en tant que grévistes, et en tant que bénéficiaire du service public communal  ».

Dans les établissements scolaires comme à la Mairie de Saint-Denis, parents, habitants et agents des services publics des villes voisines sont donc main dans la main pour faire valoir leurs droits et proposer, en pleine crise sanitaire, une réelle prise en compte des réalités de terrain pour que le service public se maintiennent au service de la population.

Pour soutenir les grévistes de la Mairie de Saint-Denis, une caisse de grève a été mis en place : https://www.lepotcommun.fr/pot/83mv5wb6

 
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