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4 de août de 2020 Twitter Faceboock

Fermeture de la ligne Bordeaux-Orly : Air France engage son plan de licenciements
Alexandre Mongis

Le jeudi 30 juillet un rassemblement devant l’agence Air France à Bordeaux a eu lieu pour contester la fermeture de la ligne Bordeaux-Orly et les licenciements qu’ils impliquent.

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Crédits photo : Révolution Permanente Bordeaux

Alors que la gestion de la crise sanitaire par le gouvernement a été catastrophique et que des plans d’aides de milliards d’euros ont été mis en place pour sauver les grandes entreprises, des plans de licenciements massifs ont été annoncés dans de nombreux secteurs et notamment dans l’aéronautique. Air France a d’ores et déjà annoncé la suppression de 7850 emplois d’ici 2022 dans toute la France, en sachant que pour un emploi supprimé à Air France 2 emplois dans la sous-traitance seront également éliminés. Dans le cas spécifique d’Air France, un prêt de 7 milliards d’euros a été accordé à l’entreprise et son PDG Benjamin Smith. Ce prêt se divise en deux parties : l’une que les banques prêtent à hauteur de 4 milliards d’euros et garantie à 90% par l’Etat, ce qui signifie que si Air France ne peut pas rembourser, l’Etat en est garant ; l’autre à hauteur de 3 milliards directement donnés par l’Etat pour sauver l’entreprise.

Pour répondre à la crise économique, la direction d’Air France entend maintenir ses profits en cherchant à rentabiliser sa filière en fermant des lignes peu rentables, ce qui implique de larges plans de licenciements. A Bordeaux, 114 postes sur 145 sont menacés d’être supprimés au sein d’Air France suite à la suppression de la ligne Bordeaux-Orly. Devant cette annonce et les licenciements qui s’imposent pour les travailleurs, la direction d’Air France tente de noyer le poisson dans des négociations qui s’annoncent perdantes pour les travailleurs du transport aérien. L’objectif est fixé pour Air France : licencier pour économiser. Si les propositions de départs anticipés ou de mutations sont proposées aux travailleurs, ces perspectives n’en sont pas et ne laissent aucun choix aux travailleurs qui, de fait, se voient imposer le chômage. Un chômage qui vient être gonflé pour les profits des capitalistes alors même que le premier ministre a annoncé le retour de la réforme des retraites qui repoussera l’âge de départ et promettra de plus longues années de précarités et moins de chance de retrouver un travail aux chômeurs.

Licenciements verts : une stratégie hypocrite des capitalistes face à la crise économique et écologique

Pour Air France il s’agit de supprimer la ligne afin de réduire l’impact carbone de ce secteur. Or les 560 000 usagers annuels de cette ligne en font un usage professionnel, un besoin qui ne disparaitra pas avec la ligne. Encore une fois le capitalisme se trouve incapable de répondre à la crise écologique comme ses dirigeants peuvent le prétendre. Une solution progressiste ne peut venir de ce système alors que tous les jours il pousse à plus de décadence environnementale ainsi que le révèle les incendies qui se multiplient sur le globe, la déforestation et la purge des ressources naturelles. Ce n’est pas une ligne d’avion de moins qui va changer la situation environnementale, mais les licenciements que ce prétexte impliquent vise bien à sauver les profits en période de crise économique. Alors qu’une centralisation de la recherche sous contrôle des travailleurs eux-mêmes, tant dans la santé que les autres domaines de la science et la technologie, permettrait de mettre celle-ci au service de la population alors qu’aujourd’hui, possédée par une minorité, sert les intérêts économiques de celle-ci.

Un prétexte écologique qui perd aussi tout son sens au vu de la casse du fret ferroviaire dont Macron avait d’ailleurs fait son premier objectif en affrontant les cheminots qui défendaient le maintien de petites lignes au coût carbone faible, et des emplois donc nécessaires. Si aujourd’hui il est envisageable de voir un service ferroviaire se redévelopper ce sera avec des contrats toujours plus précaires et des conditions de travail dégradées comme l’a orchestré le gouvernement dans sa casse et privatisation des services. Il est donc clair que la crise économique, qui menaçait depuis des années le système capitaliste, tend à être payé par les travailleurs alors que les capitalistes essaient de masquer cette réalité en agitant des drapeaux verts. Alors que la SNCF est elle-même soumise à une grande privatisation, son retour sur la scène comme solution écologique se fera avec des travailleurs encore plus exploités et des profits toujours plus importants pour les investisseurs privés en en faisant ainsi une solution purement économique et non écologique. Il n’y a aucun plan réel pour l’environnement alors que pour le sauver une véritable planification de l’économie et de la production sous le contrôle des travailleurs, en toute transparence et dépourvues d’intérêts privés est la seule solution au désastre écologique sans le faire payer par la population.

Le système capitaliste dicté par le maintien et l’augmentation permanente de ses profits ne peut résoudre la crise écologique et se trouve pousser en période de crise économique à résoudre celle-ci par des licenciements. Pour les capitalistes, tous les prétextes pour casser l’emploi sont bon à prendre, l’écologie y compris. Pourtant derrière la suppression de cette ligne Bordeaux-Orly il n’y a aucune motivation écologique au niveau de la direction mais bien une motivation économique. Alors que la plupart du réseau aérien est au sol depuis des mois Air France tente de faire passer la fermeture de petites lignes dans leur plan vert alors que lorsque ces lignes étaient encore rentable et non immobilisées il n’était pas question de les supprimer. Il crève les yeux que chez Air France des plans de cette couleur pour sauver la planète il n’y en a pas, le seul qui existe est celui des près de 10.000 licenciements à l’horizon de 2022
Ainsi aucun combat pour préserver la planète ne peut se faire en conciliation avec le gouvernement et le patronat qui, lorsqu’il ferme une usine polluante en France, en ouvre une autre dans les pays moins développés pour y exploiter encore plus les travailleurs et les ressources naturels. Les pseudos solutions environnementales avancées par la bourgeoisie et qui se traduisent concrètement par des licenciements et une plus grande précarité ne sont en rien des solutions profondément écologiques mais bien capitalistes, nous devons au contraire nous organiser pour lutter contre les licenciements et imposer leur interdiction et revendiquer, face à la crise, une revalorisation des salaires qui suit l’augmentation des prix à la consommation.

Bien qu’Air France appartienne à 51% à l’Etat, sa privatisation croissante et la destruction de l’ensemble des services publics sont menées au profit des investisseurs privés et notamment des 49% d’actionnaires dans le cas d’Air France. Ces attaques néolibérales menées par les gouvernements successifs depuis 40 ans et d’une manière d’autant plus offensive sous les gouvernements Phillipe et Castex promettent toujours plus d’attaques sociales contre les travailleurs et l’ensemble de la population. Les gouvernements et les patrons promettent des services publics de plus en plus inefficaces si ce n’est pour gonfler les comptes en banque des géants capitalistes. Alors qu’une nationalisation à 100% sans rachat privé envisageable, non pas pour sauver le compte de ses actionnaires, mais bien pour développer un service de transport aérien public devient nécessaire. Celle-ci s’inscrivant dans une organisation rationnelle des réseaux de transports sous contrôle des travailleurs eux-mêmes et par la coordination de tous les secteurs permettrait de répondre aux véritables besoins de la population en termes de transport et par conséquent de réduire l’impact écologique que l’organisation capitaliste du transport aérien engendre, comme de tous les secteurs de l’industrie.

 
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