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La Izquierda Diario
18 de mai de 2020 Twitter Faceboock

Belgique
Haie de déshonneur des hospitaliers pour recevoir la Première ministre belge
Lucia Nedme

La Première ministre belge, Sophie Wilmès, visite l’hôpital Saint-Pierre de Bruxelle et elle est reçue par le personnel soignant avec une haie d’honneur... le dos tourné. Ce sont des infirmiers, médecins, aides logistiques, personnel de nettoyage et autres administratifs de l’hôpital qui se coordonnent pour ce coup symbolique afin d’exiger l’amélioration de leurs conditions de travail.

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La Première ministre de Belgique, Sophie Wilmès, décide de visiter le samedi 16 mai, des hôpitaux pour témoigner de son soutien au personnel hospitalier, mais ceci ne s’est pas déroulé comme prévu... Une centaine de personnels de l’hôpital Saint-Pierre de Bruxelles ont décidé de montrer leur mécontentement par une action symbolique, ils décident de faire une haie d’honneur jusqu’au moment où les voitures officielles passent, où chaque personnel leur tourne le dos, créant enfin une haie de déshonneur afin de dénoncer les responsables de cette crise et exiger une revalorisation du métier.

En effet, cette action symbolique voulait démontrer que « Le politique nous tourne le dos constamment face à nos appels à l’aide », affirme un infirmier, au micro de la RTBF ->https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_en-colere-le-personnel-de-l-hopital-saint-pierre-litteralement-tourne-le-dos-a-sophie-wilmes?id=10503539. « Les équipes sont sous-staffées et les taux de burn-out le démontrent. On demande que le métier soit revalorisé et que le comptage d’équipe soit révisé à la hausse. » Surtout que la Belgique est un des pays européens les plus touchés par la pandémie et compte déjà plus de 9 000 morts.

L’action de samedi dénonce également les anciennes coupes budgétaires dans le domaine de la santé dont une des responsables était la première ministre, ancienne ministre fédérale du Budget entre 2015 et 2019. Cette dernière justifiant ces mesures austéritaires dans une interview en 2016 a la chaine BX1->https://www.youtube.com/watch?v=HFn0v0kdY2g&feature=youtu.be : "Au niveau des hôpitaux, ce que l’on démontre aussi, c’est la nécessité absolue de faire en sorte qu’il y ait plus d’efficience", expliquait-elle. "On remarque qu’il y a une surcapacité dans l’offre et que pour pouvoir offrir le même niveau de soins et de qualité, nous pourrions nous organiser autrement.". Cette réforme cherche a rationnaliser le système de lits->https://www.lecho.be/economie-politique/belgique/general/la-giga-reforme-des-hopitaux-belges-est-lancee/10194883.html en Belgique jugés en excès par Jean Hermesse, sécretaire général de la Mutualité Chrétienne.

Philippe Leroy, directeur général du CHU Saint-Pierre, a tenté de sauver l’image du gouvernement en affirmant que la visite de Wilmès a été « très appréciée », tout en affirmant que : « Les troupes sont passées par beaucoup d’émotions. Il y a de la fatigue, beaucoup d’anxiété à un certains moment ». Conscients de la contestation qui gronde, les caméras n’avaient pas été autorisées pendant la rencontre et selon RTL->https://www.rtl.be/info/belgique/societe/pour-la-1e-fois-depuis-le-debut-de-la-crise-la-premiere-ministre-se-rend-dans-un-hopital-l-accueil-des-soignants-a-ete-glacial-1218878.aspx, on avait aussi demandé au personnel soignant de ne pas répondre à la presse.

Suite à cet événement la Première ministre a tweeté plusieurs photos de son déplacement, niant la colère du personnel affirmant que « Les visites des hôpitaux Chirec-Delta et Saint-Pierre furent un moment de rencontres, dialogue important pour [le] personnel soignant comme pour moi. Situation sanitaire, protections, charge mentale, valorisation du métier, financement des soins de santé, aucun sujet n’a été écarté ».

Ce n’est pas la première fois que le personnel de la santé fait une protestation en Belgique par manque de moyens. Depuis juin 2019 le personnel infirmier manifestait tous les mardis, et la Chambre de représentants s’est vue obligée d’admettre de financer 400 millions d’euros par an aux hôpitaux, cependant un représentant du syndicat CNE craint que ce fonds ne soit pas utilisé pour« améliorer les conditions de travail du personnel. »

Les soignants, en première ligne face à la pandémie du coronavirus, dénoncent partout dans le monde des années de casse de l’hôpital public, et avec la perspective du déconfinement qui s’ouvre en Europe, ils commencent à craindre une deuxième vague avec ces mêmes conditions de travail. Partout, le personnel hospitalier, commence à se mobiliser comme il peut, étant dans un secteur particulier, pour exiger plus de moyens pour les hôpitaux publics ainsi que le droit à une vie plus digne.

 
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