http://www.revolutionpermanente.fr/ / Voir en ligne
La Izquierda Diario
4 de mai de 2020 Twitter Faceboock

Industrie pharmaceutique
Sanofi, Pfizer, Novartis : les grands gagnants de la crise sanitaire
Gabriel Ichen

Depuis le début de la pandémie, les grand groupes pharmaceutiques comme Sanofi, Pfizer ou Novartis enregistrent une nette augmentation de leurs chiffres d’affaires. Alors que les système sanitaires mondiaux sont sous tensions fautes de moyens.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Sanofi-Pfizer-Novartis-les-grands-gagnants-de-la-crise-sanitaire

« Mon grand groupe pharmaceutique ne connait pas la crise ». Voilà ce que doivent chantonner les géants de l’industrie pharmaceutique depuis le début de la pandémie de covid-19.

Alors qu’une crise économique, sans précédente depuis celle de 1929, semble être confirmée par les derniers indicateurs économiques, certains secteurs surfent cupidement sur la crise sanitaire. L’industrie pharmaceutique fait ainsi partie de ces derniers. Les géants du Big Pharma, comme Sanofi, Novartis et Pfizer ont ainsi enregistré d’importantes augmentations de chiffre d’affaire pour le premier trimestre de 2020. Cette hausse est le résultat d’une augmentation considérable de la demande en médicaments liés aux traitements du coronavirus (la vente de Doliprane, commercialisé par Sanofi, a par exemple augmenté de 20%).

Rappelons que les multinationales de ce secteur composent l’un des plus gros marché économique au monde avec ceux du pétrole, de l’agro-alimentaire ou encore de l’armement. Elles génèrent donc d’énormes bénéfices et d’importants profits pour les capitalistes, se comptant en plusieurs centaines de milliards de dollars annuels. Des profits énormes qui contrastent largement avec la situation de la plupart des systèmes de santé mondiaux, que la crise sanitaire avait mise à nue.

Or, la réalisation de ces bénéfices se fait sur le dos de notre santé. En effet, afin de générer ces profits gargantuesques, ces grands groupes pharmaceutiques ont complétement abandonné la recherche scientifique pour se concentrer sur les activités de fabrication et de commercialisation des traitements et médicaments. La recherche permettant la prévention et l’élaboration de vaccin n’étant pas profitable ni rentable pour les capitalistes à la tête de ces multinationales. Ainsi la recherche sur les maladies infectieuses a été totalement délaissée par le Big Pharma. Ces maladies, dont font d’ailleurs partie les coronavirus, étaient déjà connues par les scientifiques depuis les années soixante. Des vaccins et traitements auraient donc largement pu être élaborés depuis. Mais, comme l’explique le géographe et économiste David Harvey, les multinationales de l’industrie pharmaceutique « investissent rarement dans la prévention. Ils ont peu d’intérêt à investir pour préparer le système de santé publique à une crise sanitaire. Ils adorent concevoir des cures. Plus nous sommes malades, plus ils gagnent. La prévention ne contribue pas à la valeur actionnariale ».

En France par exemple, c’est dans les laboratoires publics et « académiques » qu’est réalisée la recherche fondamentale permettant l’élaboration de nouveau traitement. Or ces laboratoires, comme le système sanitaire dans son ensemble, ont fait les frais de plusieurs décennies de politiques néo-libérales qui, petit à petit, ont fait décliner les budgets d’État accordés à la recherche fondamentale. Quand, dans le même temps les grands groupes pharmaceutiques génèrent des centaines de milliards de dollars pour pouvoir remplir les poches de leurs actionnaires. Ces actionnaires profitent d’ailleurs de la casse des services publics et de leur privatisation. Le fond d’investissement BlackRock par exemple, est actionnaire de plusieurs multinationales pharmaceutiques comme Sanofi. BlackRock se positionnait d’ailleurs comme la principale entreprise de fond de pension qui allait profiter de la casse du système de retraite prévue avant l’épidémie de coronavirus. La boucle semble bouclée.

 
Revolution Permanente
Suivez nous sur les réseaux
/ Révolution Permanente
@RevPermanente
[email protected]
www.revolutionpermanente.com