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La Izquierda Diario
19 de mars de 2020 Twitter Faceboock

Coronavirus
750 Milliards d’euros d’argent magique pour sauver les marchés
Jean-Michel Larhot

Christine Lagarde, présidente de la BCE, a annoncé mercredi un plan de 750 milliards d’euros pour tenter de contrer la crise économique causée par la pandémie de covid-19. En effet, depuis bientôt un peu plus d’un mois, les marchés financiers s’écroulent et un nouveau krach boursier s’annonce avec des conséquences sûrement plus importantes que celles de la crise de 2008. Les différentes banques centrales et États promettent des sommes folles pour sauver l’économie capitaliste et permettre aux patrons de ne pas payer la crise.

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Crédits photo : Boursorama

L’épidémie de covid-19 qui se répand depuis décembre dernier avec un épicentre en Chine a eu un impact important sur l’économie mondiale. Tout d’abord, en mettant à l’arrêt la production en Chine, le virus a très fortement perturbé les chaînes d’approvisionnement dans de nombreuses industries. Ensuite, en ralentissant la consommation en Chine, l’épidémie à fortement impacté le commerce mondial, avant de se répandre dans d’autres pays notamment en Iran et en Europe. Dans l’Union Européenne, l’Italie, la France, l’Espagne mais aussi la Belgique ou l’Allemagne ont adopté divers degrés de confinement. Ce confinement conduit directement à une contraction de l’économie.

Sur les marchés financiers, ce ralentissement économique a causé une panique notable, à laquelle s’est ajoutée la guerre commerciale entre la Russie et l’Arabie Saoudite sur le cours du pétrole. Alors que l’hypothèse d’une récession se confirme à l’échelle mondiale pour 2020, ce sont les niveaux de dettes, notamment des entreprises, qui posent question. En effet, pour tenter de réduire l’impact de la crise de 2008, les différentes banques centrales ont dopé les marchés financiers en injectant des liquidités. Après 10 ans, ces marchés dopés avaient des cours fortement surévalués et un un endettement élevé. Une sorte de bulle qui concernerait l’ensemble de l’économie et non uniquement les banques, comme en 2008.

Afin de rassurer les investisseurs et amoindrir la crise en cours, partout dans le monde, gouvernements et banques centrales ont commencé par des mesures fiscales et l’abaissement des taux directeurs. Ces mesures qui reviennent à garantir des possibilité d’enrichissement aux investisseurs n’ont pas suffit, et on assiste depuis quelque jours à un « cash run » : les actionnaires vendent leurs titres financiers sans en acheter d’autres, mais pour faire sortir l’argent de marchés financiers devenus trop dangereux pour eux.

C’est dans ce cadre que la Fed américaine a annoncé acheter directement des titre, pour une valeur totale de 750 milliards d’euros pour la BCE. Ces mesures illustrent une forme de désespoir pour les adeptes des marchés financiers, mais aussi et surtout une garantie pour les plus riches concernant la valeur de leurs différents titres.

Concrètement, il s’agit de nous faire payer la crise en remettant à flots les plus riches. Alors que Macron nous explique depuis 2017 qu’il n’y a « pas d’argent magique » notamment pour les hôpitaux, il apparaît que pour sauver les patrons, de l’argent il y en a. De la même façon que le gouvernement veut favoriser au-delà de toute raison la continuation du travail non-indispensable, il s’agit pour la BCE de permettre la meilleure reprise possible pour les patrons une fois que l’épidémie sera passée, au détriment de l’ensemble des travailleurs.

Il faut aussi noter, à la vue de l’évolution des marchés depuis quelques semaines, que même le rachat massif de titres n’aura pas un effet suffisant pour permettre un véritable « retour à la normale » des marchés financiers.

 
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