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La Izquierda Diario
14 de mars de 2020 Twitter Faceboock

Dans une usine de biodiesel
Six mois après Lubrizol, un nouvel incendie dans une usine Seveso près de Rouen
Sacha Drello

A Rouen, ce vendredi aprem midi un incendie s’est déclaré dans une usine Seveso « seuil bas », six mois après le scandale Lubrizol sur la gestion de la sécurité des travailleurs du site par l’entreprise mais aussi la gestion par l’Etat de l’incident. Les retombées sur la population de la métropole de Rouen, et l’impact sur leur santé, sont encore inconnues.

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Ce vendredi, la métropole de Rouen a été à nouveau touchée par un accident industriel dans une usine de la chimie. Après Lubrizol et ses lubrifiants pour moteurs, c’est une usine du groupe Saipol, fabriquant du biogazole, qui a pris feu. Si Lubrizol était classé usine Seveso « seuil haut », c’est à dire présentant un risque « majeur » pour l’environnement, du fait du stockage et de la transformation de produits à forte toxicité, le site de Saipol de Grand-Couronne était tout de même classé « seuil bas », c’est à dire présentant un risque « important »pour l’environnement. Si l’on ne connaît pas encore les répercutions de l’incendie sur l’environnement et la santé des habitants, celui-ci a été rapidement maîtrisé par les pompiers, laissant espérer que les dégâts seront limités. Mais ce nouveau cas d’incendie dans la région dans un espace de temps aussi court nous révèle l’inaction des services publics sur les enjeux de sécurité industrielles.

Même si le cas de Lubrizol avais averti l’opinion publique sur le manque de contrôle et de sécurité des lieux classé Seveso et plus globalement de tout le monde industriel français, rien ne semble avoir changé depuis, y compris dans le même département. Si le Sénat a ouvert une enquête autour de la gestion de ce cas par les pouvoirs publiques et le dirigeant de l’entreprise, aucune mesure, aucun changement n’a été apporté en matière de sécurité pour les travailleurs et la populations aux alentours des usines. 
Cet incendie ne peut que continuer à remettre en cause la gestion de la sécurité du département par le préfet, qui est normalement responsable des sites Seveso.

Visiblement, il n’y a eu aucune mesure de prise pour augmenter les contrôles des usines à risque, d’autant plus que le groupe Saipol avait déjà vu une autre de ces usines, qui n’était pas classée Seveso mais soumise à autorisation administrative d’exploitation (le seuil en dessous de Seveso, lui aussi régulé par les préfectures), brûler à Dieppe, faisant deux victimes. Alors que le chiffre d’affaire de la holding de Saipol, Avril est de 6,2 milliards d’euros, les accidents continuent, entraînant avec eux des catastrophes sanitaires et écologiques. Heureusement, cette fois-ci, l’incendie a eu lieu lors du changement d’équipe, ce qui fait que personne ne soit blessé.

L’incendie a finalement été rapidement arrêté par les pompiers mais aussi par les employés du site. Il n’y aurait, selon la préfecture, plus de trace de pollution dans l’airn ce que Bruno le Maire confirme : « à ce stade, les éléments que nous avons concordent tous pour dire qu’il n’y a pas eu de pollution de l’air  ». Mais après la gestion gouvernementale de Lubrizol par le gouvernement, il est difficile d’avoir confiance en celui-ci pour dire la vérité sur les possibles pollution de cet incendie. Et malheureusement, l’impunité des dirigeants de Saipol et de tous les magnats de l’industrie chimique, il y a fort à parier qu’ils n’aient rien à payer pour leurs crimes et leurs négligences.

 
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