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La Izquierda Diario
12 de mars de 2020 Twitter Faceboock

Coronavirus
Coronavirus en Italie : nouvelles mesures drastiques et grèves
Sadek Basnacki

Deuxième pays le plus touché au monde, le gouvernement italien a annoncé le confinement du pays entier. Les bars et restaurants fermés mais les usines tournent toujours. Des ouvriers se sont mis en grève spontanément pour réclamer la fermeture des usines.

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Crédit photo : Photo News

L’Italie est le deuxième pays au monde le plus touché par la pandémie du coronavirus avec 827 morts et 12 462 cas recensés. Lundi, le gouvernement avait annoncé de restreindre les déplacements à tout le pays jusqu’au 3 avril, une première mondiale pour faire face à la pandémie. 25 milliards d’euros ont été débloqués.

Ce mercredi, le gouvernement a encore mis un tour de vis en annonçant la fermeture des « commerces, bars, pubs, restaurants ». Le secteur des transports, excepté celui de marchandises, est réduit au strict minimum. Les liaisons ferroviaires et aériennes en partance et depuis l’étranger ferment les unes après les autres. Dans les transports en commun, chaque usager doit indiquer les raisons de son voyage aux policiers déployés qui doivent également veiller à ce que les personnes respectent une distance minimale d’un mètre. Chaque déplacement doit répondre à des « impératifs professionnels dûment vérifiés et à des situations d’urgence, pour des raisons de santé ».

Le premier ministre italien, Giuseppe Conte, a également listé ce qui restera ouvert, jugé de première nécessité comme les secteurs de la distribution alimentaire et de la santé. Par exemple, « la livraison à domicile restera autorisée », mais la première nécessité c’est vague. Ainsi, les buralistes, les blanchisseries et les marchands de journaux, les plombiers, mécaniciens, stations essence et pompes funèbres travailleront également. Mais surtout, les usines resteront ouvertes avec des « mesures de sécurité », comme travailler à un mètre d’écart. Chose impossible dans bien des cas.

Si le gouvernement a demandé aux entreprises de mettre leurs salariés au télétravail et d’accorder des congés, dans de nombreuses usines les ouvriers sont obligés d’aller sur leur lieu de travail bravant tout bon sens. Afin de maintenir un semblant d’économie, le patronat italien fait travailler leurs salariés mettant leur vie en danger. Devant cette annonce, la colère a envahi les usines ouvertes. Les ouvriers se sont mis en grève spontanées à Brescia et à Mantoue.

Les protestations et les grèves se multiplient. Les syndicats dénoncent le patronat qui se croise les bras. Au chantier naval de Marghera, les syndicats expliquent dans La Repubblica qu’il est « impossible de respecter les règles, vous ne pouvez pas faire ce travail à une distance d’un mètre les uns des autres, il vaudrait mieux tout fermer. Ce virus est un gâchis et nous ne nous sentons pas protégés ».

Alors que plus d’un millier de malades sont placés sous respirateur artificiel, les hôpitaux italiens sont submergés manquant de lits, de matériel et de médicaments, de personnel. Cette semaine le gouvernement italien a rappelé 20 000 médecins à la retraite pour tenter tant bien que mal de stopper l’hécatombe. Le gouvernement essaye de montrer au monde qu’il fait tout pour contrer la pandémie, pourtant les ouvriers devraient toujours risquer leur vie en allant tenter de la gagner. Comme en France, lorsque les salariés se retrouvent au chômage technique, ils ne touchent pas 100 % de leur salaire. Une situation qui les pousse à aller travailler. Travailler pour quoi ? Car en quoi travailler sur un chantier naval par exemple peut servir dans la lutte contre le coronavirus.

La santé des travailleurs n’intéresse guère les gouvernements et le patronat. Même s’il peut y avoir des concessions offertes dans ces moments troubles, ils n’hésitent pas à mettre en jeu la vie de milliers de travailleurs en les obligeant à prendre les transport en commun au risquer de se faire contaminer sur leur lieu de travail.

 
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