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La Izquierda Diario
10 de mars de 2020 Twitter Faceboock

8 mars à Bordeaux. Du Pain et Des Roses met la grève et l’internationalisme à l’honneur
Petra Lou
Romance

« Ouvrières, étudiantes en lutte pour la révolution » scandait le collectif Du Pain et Des Roses qui animait un cortège déterminé à Bordeaux, à l’occasion de la date internationale de lutte pour les droits des femmes.

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Plusieurs milliers de manifestant.e.s étaient présent.e.s ce jour à Bordeaux ; les banderoles déployées, les blouses, les gilets et les tee-shirts du collectif étaient portés fièrement par les militantes du collectif Du Pain et des Roses et leurs sympathisant.e.s. Au départ sur la place de la Comédie, avec une réelle détermination, en chantant « Nous sommes étudiantes, nous sommes travailleuses… notre classe est révolutionnaire ! », les militantes du collectif ont voulu immédiatement affirmer, parmi ces milliers de personnes venues marcher en cette date, une politique forte, explicitement socialiste, révolutionnaire et internationaliste.

Sur leur banderole figurait le slogan : « Le monde en révolte : étudiantes et travailleuses en première ligne ». De nombreuses étudiantes, de toutes disciplines ainsi que plusieurs travailleuses, de tous secteurs, ont rejoint le cortège dès le départ de la manifestation en voyant la mise en avant, par les militantes déjà présentes, du mot d’ordre : faire de ce jour, le 8 mars, un jour de lutte pour durcir le rapport de force en cette période de retour de la lutte des classes, en France, où la dernière séquence de grève a été historique, et dans le monde. Ainsi, pour le collectif Du Pain et Des Roses, ce 8 mars ne pouvait être routinier, et devait rompre avec le caractère institutionnel que lui ont donné les différents organismes étatiques qui ont instrumentalisé la cause féministe en la mettant dans leur “agenda”. Pour nous, il faut s’appuyer sur les acquis de la grève de cet hiver qui, après plus de 55 jours de reconductible, a montré que la classe ouvrière ne se laisserait pas faire, en recourant aux outils tels que la grève ou l’auto-organisation, au service de la généralisation du conflit et ce, pour gagner la bataille.

Les slogans lancés par plusieurs camarades, tels que « 8h à l’usine, 3h à la cuisine, y’a que dans les magazines que les femmes ont bonne mine ! » ou encore « fières, deters et révolutionnaires ! », retentissaient dans la rue Sainte Catherine au milieu des nombreux drapeaux qui annonçaient la couleur de notre politique : « Nous sommes la mort du capital », « Le genre nous unit, la classe nous divise », « Travailleuses de tous les pays unissons nous ! »,… 

« Violences sexistes, violences sociales, même combat contre le capital » pouvait-on également entendre, lu et chanté dans le cortège. Ce slogan, c’est pour dire qu’on dénonce toutes les violences de genre. Violences qui peuvent se traduire dans les agressions sexistes, dont le maillon le plus tragique est le féminicide, mais aussi dans les violences sociales que représentent les attaques contre une majorité de la population qui souffre des mesures d’austérité. Comme la réforme des retraites, ces contre-réformes touchent en premier lieu les femmes, contrairement au discours du gouvernement qui en fait les “grandes gagnantes” de la réforme. 

La répression s’est exercée de plein fouet contre le mouvement des Gilets jaunes, celui contre la réforme des retraites, où le gouvernement a répondu à celles et ceux qui relevaient la tête par la matraque, les gaz, les LBD et les interpellations. Elle s’est exercée aussi, d’une manière extrêmement violente ces derniers mois et jours, sur le mouvement au Chili par exemple, qui se bat depuis près de 5 mois contre le gouvernement Pinera héritier de la dictature de Pinochet. Une de nos camarades, militante trans de Du Pain et Des Roses au Chili, Narcisa Calderon, s’est fait ainsi incarcérée ce jeudi pendant 24 heures. Mais également en France, à la veille du 8 mars, une manifestation nocturne non-mixte à Paris s’est faite violemment réprimée. Ceci nous a d’autant plus poussées à affirmer qu’il nous faut durcir le rapport de force contre les violences sexistes et sociales lors de la manifestation, habituellement marquée par un féminisme institutionnel et bourgeois. Nous avons dénoncé, à plusieurs reprises, la répression que nous subissons en plus de l’exploitation et de l’oppression patriarcale et capitaliste que nous vivons quotidiennement afin de renforcer le fait que les femmes précaires, premières attaquées par cette oppression, ne se laisseront pas faire, et vont mener la guerre. 

« Solidarité avec les femmes du monde entier ! » a été clamé, chanté et crié dans tout le cortège, maintes et maintes fois. Que ce soit par ce slogan, par les différentes vidéos de soutien réalisées avant la manifestation ou par les drapeaux où l’on pouvait lire « Pour un féminisme anti-impérialiste, anti-raciste et internationaliste », notre politique internationaliste était au coeur de notre lutte. De plus, des féministes chiliennes étaient présentes à Bordeaux en ce 8 mars et ont dansé la chorégraphie féministe qui a fait le tour du monde « El estado opresor es un macho violador ! » donnant un sens supplémentaire à ce slogan qui s’adresse aux femmes du monde entier et qui appelle à une seule chose, un féminisme anti-impérialiste et internationaliste. 

Rejoignez Du Pain et Des Roses pour un féminisme socialiste et révolutionnaire !

 
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