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La Izquierda Diario
5 de mars de 2020 Twitter Faceboock

Cours morts, fac vivante
5 mars, l’Université et la recherche s’arrêtent. Point d’étape de la mobilisation
Inès Rossi

Début février, la coordination des Facs et labos en lutte décidait d’une date de blocage et d’arrêt des universités pour le 5 mars. Aujourd’hui, la mobilisation s’annonce particulièrement suivie, et dans toute la France, actions et blocages fleurissent dans les universités.

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Crédit photo : O Phil des Contrastes

Aujourd’hui, pour la journée d’actions du 5 mars, l’université et la recherche s’arrêtent. Date de mobilisation impulsée par la coordination des facs et des labos en lutte, la journée d’aujourd’hui est sous le signe de la lutte contre la précarité, la LPPR et la casse des retraites.

Partout en France, les enseignants-chercheurs et les BIATSS sont en grève pour un ESR ouvert à toutes et tous, et se préparent avec les étudiants mobilisés à rejoindre les manifestations prévues dans de nombreuses villes du pays.

À l’Université Paris VIII, les étudiants et les enseignants-chercheurs mobilisés ont bloqué la fac dans une ambiance festive.

Je ne sais pas si il va y avoir beaucoup de facs ouvertes en France, nous explique une enseignante chercheuse, parce qu’on est dans une démarche de casse du service public, comme à l’hôpital.” Et le combat va au delà de la LPPR pour elle : “Je suis mobilisée à la fois contre la précarité étudiante, la réforme des retraites et la LPPR, qui va réformer les modes de financement à l’Université”.

À Paris Descartes, enseignants-chercheurs précaires et BIATSS enterrent symboliquement l’Université publique, avant de faire un départ commun pour rejoindre le rassemblement de soutien aux travailleurs de la RATP, qui subissent la répression qui s’abat sur les grévistes.

À ce rassemblement, le lien entre le mouvement dans les universités et la mobilisation à la RATP est souligné par Pierre, historien : “On fait face à la même logique : la mise en compétition, la mise en concurrence, ouvrir ce qui est public au privé, la destruction de tout ce qui est commun… En fait, aucun secteur ne gagnera tout seul face au gouvernement, et au delà, face à un capitalisme agressif qui attaque sur tous les fronts.

Action symbolique également à Lille 2, où les personnels et les étudiants ont déposé leurs outils de travail sur le cercueil de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Même dépôt d’outils de travail à l’Institut Pasteur, où les chercheurs et chercheuses mobilisés jettent leurs blouses blanches !

À Paris encore, une AG massive se tient dans la cour de Jussieu. Plus que jamais, les mobilisations font vivre l’Université.

À Toulouse, Julien, travailleur à l’université du Mirail, nous explique pourquoi il se mobilise aujourd’hui : “On appelle tous les secteurs à se mobiliser, non seulement contre la LPPR mais aussi pour les retraites, c’est un combat qui n’est pas perdu !

Devant la Sorbonne, enfin, les enseignants-chercheurs mobilisés lèvent leurs livres, comme autant de boucliers contre la politique du gouvernement, et entonnent le refrain popularisé par les Gilets jaunes : “On est là, on est là, même si Macron ne veut pas nous on est là, pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur, même si Macron ne veut pas nous on est là !

La journée de mobilisation d’aujourd’hui démarre donc sous le signe de la détermination. Les cours sont morts, mais la fac est vivante, et veut se battre. Franck Gaudichaud, professeur et spécialiste de l’Amérique Latine, à l’université du Mirail à Toulouse, parlait de la journée d’aujourd’hui en ces termes “On espère que le 5 mars il y aura un blocage de l’université et reconduction ensuite”. Effectivement, pour imposer un véritable rapport de force, il sera nécessaire de dépasser cette date isolée. C’est dans ce sens que la prochaine coordination Facs et labos en lutte se tiendra les 6 et 7 mars, pour poser la question de la reconduction et de l’extension de la grève, pour que le 5 mars ne soit pas simplement un jour d’arrêt à l’université mais une première marche vers une lutte prolongée.

Alors que dans le même temps les lycéens sont mobilisés contre les E3C – conséquences de la réforme du Bac, et contre le lot de sélection qu’elle porte en elle, la perspective du 5 mars doit être pensée à leurs côtés, et ce pour permettre une rencontre qui pourrait être salutaire entre des étudiants paralysés par la pression scolaire — et qui pour l’instant n’ont pas choisi la lutte collective pour y répondre — et des lycéens qui font preuve d’une radicalité nouvelle en bloquant leurs épreuves du Bac. Une sortie massive de la jeunesse, lycéenne et étudiante, aux côtés de leurs professeurs qui leur montrent la voie, pourrait être un souffle de radicalité nouveau pour changer le rapport de force général contre Macron et ses réformes. Alors que le mouvement est passé dans une autre phase avec la fin de la grève reconductible dans les transports, il existe une fenêtre de tir, pour gagner.

 
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