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La Izquierda Diario
4 de février de 2020 Twitter Faceboock

Tolbiac en grève ?
Vers une mobilisation unitaire professeurs, étudiants et personnels à Tolbiac ?
Nathan Deas

Dans un contexte de mobilisation à l’université, concrétisé par la coordination nationale des facs et labos en lutte réunie les 1 et 2 février, la semaine s’annonce chargée à Tolbiac, et une dynamique nouvelle semble poindre après l’organisation d’une assemblée générale unitaire très réussie et la constitution de piquets de grève quotidiens rassemblant professeurs, personnels et étudiants.

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Depuis la rentrée l’université se pare des atours de la mobilisation, la manifestation du 16 janvier avait résonné comme le réveil d’un secteur jusqu’alors très timide dans le mouvement social en cours, puisqu’on avait pu y constater un cortège de jeunesse, de l’enseignement et du milieu universitaire très réussi. Parallèlement dans les lycées, contre la loi Blanquer de la réforme du bac (E3C) et la réforme des retraites, la tension monte et de très nombreuses épreuves du bac ont dû être décalées ou annulées.

A Paris 1, et dans les universités en général, la mobilisation s’est d’abord organisée au sein de chaque UFR (Unité de Formation et de Recherche), sur le modèle du mouvement de la LRU. La mobilisation des professeurs a permis celle des étudiants, ouvrant la danse, avec une dynamique intéressante, certains UFR ayant voté la levée du contrôle d’assiduité, la rétention de notes, l’annulation des partiels dans certains ou même la grève. La difficulté résidait jusqu’alors dans la coordination des différents secteurs (profs, personnels, étudiants) mais aussi entre chaque UFR.

Grâce à la Coordination des facs et labos en lutte, la mobilisation s’organise de plus en plus largement. Et à Tolbiac, autour d’un piquet de grève professeurs/étudiants/ personnels et d’une Assemblée générale unitaire réussie, la mobilisation commence à se structurer et pourrait mener à une véritable grève.

Ainsi, les étudiants et personnels de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne se sont réunis lundi à plus de 500 en assemblée générale pour réaffirmer leur opposition à la casse du système des retraites et à la loi de programmation pluriannuelle de la recherche qui viendra achever la destruction de l’université publique. Il s’agit maintenant d’étendre ce mouvement, qui s’il est bien installé, peine pour l’instant à devenir une véritable force d’appui pour permettre au mouvement lancé le 5 décembre dernier de retrouver un second souffle.

Au-delà du renforcement de l’union des différents secteurs, il s’agit de construire un programme de revendications offensif qui soit le pilier d’une extension de la grève et puisse donner la voie à la jonction par des secteurs non mobilisés de la faculté. A l’université, la mobilisation est partie d’une base de plusieurs revendications. Les professeurs protestent contre la casse de l’université, la mise en concurrence des labos, la précarisation de leurs postes et la privatisation de l’université avec le projet de loi LPPR, les BIATSS s’insurgent contre le gel de leur indice et contre leurs conditions de travail et les étudiants aspirent à une fac ouverte, publique et à des réponses concrètes et rapides à la précarité étudiante.

Cet ensemble s’intégrant bien entendu à la lutte historique contre la réforme des retraites. Cette prolifération des programmes revendicatifs n’est absolument pas un obstacle entravant l’unité de la lutte mais au contraire semble être la condition de la massification du processus de mobilisation. Il est central que les différents secteurs se réapproprient la lutte, s’y insèrent aussi avec leurs propres revendications alors qu’une victoire contre Macron reste envisageable. Mais contre toute tendance à penser ce mouvement de façon corporatiste, il reste essentiel que ce mouvement dans les facs soit placé dans la continuité du mouvement interprofessionnel initié le 5 décembre. C’est la victoire contre la réforme des retraites qui permettra potentiellement la victoire contre la LPPR, ou la précarité à l’université.

L’enjeu aujourd’hui est donc celui de l’extension de la grève. De fait, afin que l’ESR devienne un véritable foyer du combat aux côté de ceux qui l’ont lancé dès le 5 décembre, il faudra que l’université soit véritablement en grève, que tous les partiels soient annulés, qu’il n’y ait plus un contrôle d’assiduité, dans le sens de l’empêcher de fonctionner normalement.

Dans ce sens, l’assemblée générale a décidé de continuer les piquets de grève combatif, notamment jeudi matin, pour perturber au maximum le bon déroulé des cours et renforcer le rapport de force. Contre toutes les menaces de répression administrative ou policières, les étudiants et professeurs ont décidé de se mobiliser et de rejoindre l’appel à manifester, avec un rendez vous pour un départ commun à midi jeudi. Un moyen de montrer que la mobilisation s’intensifie et de la préparer à rejoindre l’appel de la Coordination des facs et labos en lutte pour une grève intensive à partir du 5 mars.

 
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