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La Izquierda Diario
7 de janvier de 2020 Twitter Faceboock

Éducation nationale
Les enseignants se préparent pour un deuxième round face au gouvernement
Jackson Leniwy

C’est l’heure de la rentrée pour les personnels de l’éducation nationale. Ou plutôt l’heure de se (re)mettre dans la bataille après deux semaines de vacances, pendant lesquelles un noyau de profs mobilisés a tout de même apporté son soutien aux cheminots et agents de la RATP, en grève depuis plus d’un mois maintenant. Et la détermination est plus forte que jamais pour débuter la nouvelle année.

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La colère est toujours là, et pour cause. Attaqués de toutes parts par la macronie depuis deux ans, les personnels de l’éducation nationale ont fait leur rentrée ce lundi, avec l’idée de durcir la mobilisation contre le gouvernement. La semaine à venir s’annonce décisive et les enseignants ont tout leur rôle à jouer.

Troisième secteur le plus mobilisé aux côtés de la RATP et de la SNCF depuis le 5 décembre dernier, l’éducation nationale a connu des taux de grévistes historiques au mois de décembre, avec plus de 70% de l’Education nationale en grève sur les plus grosses journées de contestation. Une colère qui s’est également exprimée dans la rue, avec des cortèges d’enseignants combatifs et déterminés pour chaque journée de manifestations. Enfin, leur colère et leur détermination aura permis de passer la période des vacances scolaires, durant laquelle une fraction des enseignants mobilisés de Paris et de la région île de France notamment sont restés mobilisés aux côtés des grévistes des transports, en participant notamment à des piquets de grève sur les dépôts de bus. Plusieurs enseignants ont à ce titre subit une forte répression policière et ont été interpellé, preuve que le gouvernement a décidé d’employer la méthode brutale pour faire passer sa réforme malgré un rejet majoritaire.

Un sentiment de ras-le-bol dans l’Éducation nationale qui dépasse largement le cadre de la réforme des retraites. Et il faut dire qu’il y a de quoi. Réforme du lycée et du BAC, E3C qui approchent pour les élèves de Première sans aucune visibilité pour leurs professeurs, dégradation accélérée des conditions de travail et d’enseignement, vague de suicides... Cette réforme, dont ils sont les grands perdants – n’en déplaise à certains – constitue une nouvelle offensive. En effet selon une étude que vient de publier la Direction de la statistique du ministère, plus d’un enseignant sur deux ne se sent pas capable d’exercer ce métier jusqu’à la retraite au vu des conditions de travail. Un chiffre qui monte à 61,5% dans le public, et qui dément les clichés sur les profs privilégiés.

La rentrée doit permettre de durcir le mouvement

Avant les vacances déjà, dans de nombreux établissements, la volonté de reprendre le combat à la rentrée était forte. Depuis ce lundi, plusieurs Assemblées générales, notamment en Île de France, ont réaffirmé la volonté de poursuivre la grève alors que se profile la journée interprofessionnelle du 9 janvier, qui doit permettre d’élargir la mobilisation à d’autres secteurs pour arracher une victoire contre le gouvernement. Une journée que certains n’ont même pas attendu pour se mettre en grève dès la reprise sous le mot d’ordre « pas de rentrée sans retrait ». Dans le même temps, beaucoup affirment déjà que s’ils seront en grève à partir de jeudi pour une journée qui s’annonce une nouvelle fois massive, c’est avec l’idée de reconduire vendredi pour faire la jonction avec la journée de samedi et augmenter la pression sur le gouvernement.

Un gouvernement qui en face continue de tenter de calme la contestation en multipliant ses effets d’annonces et ses promesses d’augmentations « historiques » pour les enseignants. Des augmentations de salaire qui ne dépasseraient pas les 30 euros par mois par manque de moyens, comme l’a lui-même affirmé Emmanuel Macron à Rodez début octobre. Ce qui n’empêche pas Jean-Michel Blanquer de répéter que celles-ci passeront principalement par des primes, qui s’accompagneront d’une « revalorisation du statut », pour reprendre les mots du ministre, qui présentait lui-même aux côtés d’Édouard Philippe son projet « d’enseignant du XXIe siècle » mi-décembre à Nancy -> https://www.revolutionpermanente.fr/Video-Decrytptage-Le-discours-du-gouvernement-sur-le-nouveau-metier-d-enseignant]. Un « enseignant 2.0 » voulu par la macronie qui se verrait imposer des heures supplémentaires, des missions à la fois pédagogiques et de formation obligatoires pendant les vacances, etc. Les fameuses primes seraient donc uniquement liées à une augmentation de temps de travail déjà intenables dans les conditions actuelles.

Appeler à la journée du 9 janvier, et après ?

Face à ces fausses promesses, les enseignants montreront une fois de plus ce jeudi 9 décembre leur volonté de s’organiser pour exiger le retrait de la réforme des retraites et de la réforme Blanquer, adoptée l’année dernière. Après l’impressionnante journée de mobilisation du 17 décembre dernier, où plus de 1,8 millions de personnes sont descendues dans la rue, les principales organisations syndicales de l’éducation nationale ont décidé d’emboîter le pas en se contentant d’appeler à la journée du 9 janvier, soit trois semaines plus tard…

Si la grève dans les transports est exemplaire et très largement suivie, cela ne suffira pas pour venir à bout du projet de réforme du gouvernement qui joue la fin de son quinquennat dans cette bataille. Pour arracher une victoire l’élargissement de la grève est une question qui va être décisive. Sur ce point les enseignants ont un rôle particulier à jouer vu l’ampleur de la colère et leur capacité de mobilisation qui a été démontré à plusieurs reprises depuis le 5 décembre. Les organisations syndicales de l’Éducation nationale doivent appeler à la reconduction nationale de la grève à partir du 9 janvier et jusqu’au 11 janvier, date de manifestation nationale, pour augmenter le rapport de force ! Pour cela, les enseignants devraient chercher à s’organiser à la base, en développant et en élargissant les cadres d’Assemblées générales qui existent un peu partout, pour décider par eux même d’une stratégie pour la suite du mouvement.

 
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