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La Izquierda Diario
31 de décembre de 2019 Twitter Faceboock

#Grève31décembre
Violente répression au dépôt RATP de Pavillons-sous-Bois : un gréviste le crâne ouvert
Flora Carpentier

Alors qu’une bonne centaine de grévistes et soutiens s’étaient mobilisés devant le dépôt de bus RATP de Pavillons-sous-Bois ce mardi matin, dans le cadre des « piquets tournants » lancés cette semaine, la répression a été féroce au point d’envoyer un gréviste à l’hôpital.

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A l’initiative de la coordination de grévistes RATP-SNCF d’Ile-de-France, ce mardi avait lieu la deuxième journée de « piquets tournants » avec un appel à rejoindre les dépôts de bus RATP de Pavillons-sous-Bois (93) et Ivry-sur-Seine (94). Une action pour concentrer les forces et renforcer les convergences entre les différents secteurs en grève qui inquiète la direction de la RATP et du gouvernement alors que ceux-ci pariaient sur un essoufflement du mouvement pendant les vacances. C’est ainsi par la répression qu’ils ont répondu, déjà lundi avec l’arrestation violente de Léo, étudiant et militant au NPA et à Révolution Permanente, sur le dépôt de Saint-Denis, puis à nouveau ce matin sur les deux dépôts cités.

A Pavillons-sous-bois, dépôt qui avait déjà connu plusieurs épisodes répressifs quelques semaines plus tôt, un gréviste a été matraqué à la tête : « J’avais les mains dans les poches ! » l’a t-on entendu crier à l’adresse de l’équipe de la BAC déployée avec violence contre les grévistes et leurs soutiens, la tête en sang. Tout est en effet allé très vite. Alors que les grévistes et leurs soutiens se tenaient dès 4 heures du matin des deux côtés de l’entrée du dépôt de bus, massés autour de braseros dans un froid glacial, sans même bloquer la sortie des bus, la police qui se tenait jusqu’alors de l’autre côté du rond-point s’est brutalement lancée à l’assaut des grévistes. Les coups de matraques et de tonfa ont fusé et le mouvement a bien failli provoquer une bousculade vers le feu alors très intense, les manifestants étant pris en étau sur le trottoir étroit entre le cordon de police, la barrière du dépôt et le brasier. D’après le gréviste blessé, c’est un coup de matraque bien calculé qui lui a été porté à la tête, alors qu’il s’indignait de cette répression.

Pour David, gréviste de Pavillons-sous-Bois comme pour Ahmed, gréviste du dépôt de bus de Flandre à Pantin, cette répression scandaleuse n’a comme but que de tenter d’intimider les grévistes au bout de 25 jours de grève que le gouvernement a bien des difficultés à déminer.

Mais au lieu de démoraliser les troupes, c’est bien tout l’inverse qui s’est produit : pendant que le collègue était accompagné à l’hôpital, un camion de pompiers ayant été appelé par la direction uniquement pour éteindre le feu et non pour le prendre en charge, les grévistes RATP de différents dépôts mais également cheminots, ainsi que des enseignants et étudiants venus en soutien, se sont rassemblés dans le hall du dépôt pour exprimer leur colère et appeler à durcir la mobilisation.

Ils ont ensuite interpellé leur direction sur le parking pour dénoncer cette répression, pendant que des croissants étaient offerts aux policiers. Des chauffeurs de bus qui roulaient ce matin ont exercé leur droit de retrait, rappelés au dépôt par leur chef de ligne. De ce côté-ci aussi, la répression a secoué les esprits et devrait en inciter plus d’un à rejoindre le mouvement dans les prochains jours.

Léo, étudiant réprimé la veille, a aussi fait une intervention très bien accueillie, revenant sur les pressions subies au commissariat et le sens politique de cette répression : « au commissariat un flic m’a dit que la contre-révolution avait gagné aujourd’hui. Mais s’ils disent ça c’est parce que là-haut ils sont bien conscients qu’ils sont assis sur un baril de poudre et que tôt ou tard ça va exploser pour de vrai ! »

C’est ensuite sous l’acclamation de ses collègues que le gréviste blessé est revenu au dépôt après plusieurs points de suture au crâne, plus déterminé que jamais. Une chose est sûre c’est que cette répression des grévistes pourrait bien contribuer à jeter encore plus d’huile sur le feu alors que la rentrée des vacances s’annonce décisive pour les suites du mouvement.

 
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