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La Izquierda Diario
19 de novembre de 2019 Twitter Faceboock

Chili. Le régime porte plainte contre un militant révolutionnaire pour incitation à la révolte
Paul Morao

Dauno Tótoro, militant révolutionnaire, a été visé par une plainte du gouvernement. Il est accusé d’incitation à « la rébellion ou la résistance et au renversement du gouvernement ». Une tentative de répression scandaleuse contre ce dirigeant du PTR, organisation sœur du CCR qui anime Révolution Permanente, qui lutte contre le gouvernement criminel de Piñera.

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Derrière la promesse de référendum constitutionnel, la répression judiciaire

La semaine dernière, dans le cadre de la journée de grève générale massive du 12 novembre, Sebastian Piñera annonçait qu’il porterait plainte contre différents acteurs du mouvement qui, depuis un mois, réclame sa démission, en mobilisant pour cela la Loi de Sécurité de l’Etat. Cette loi répressive inclue notamment la possibilité d’attaquer ceux qui « incitent à la subversion de l’ordre public ou à la révolte (…). » Pour mener à bien cette répression judiciaire quatre avocats ont été nommés par le gouvernement, Jorge Bofill, Samuel Donoso, Marcelo Sanfeliú et Gabriel Zaliasnik.

Or hier, la presse annonçait de nouveaux détails sur cette procédure et notamment une plainte visant le militant révolutionnaire Dauno Tótoro. Dans le recours porté par les avocats du régime contre ce dernier, il est accusé d’avoir « incité les participants [d’une assemblée] à mettre en place des mesures de coordination pour lancer une grève générale indéfinie visant à renverser le gouvernement. »

En cause : une vidéo virale dans laquelle le militant s’adresse aux participants d’une assemblée générale et affirme notamment « nous voulons la chute de Piñera, nous voulons la chute de ce gouvernement et, sur ses cendres, comme l’ont dit des camarades, créer une assemblée constituante libre et souveraine, qui ne soit contrôlée par aucune institution étatique. »

Une attaque grave contre un militant qui s’est fait la voix des millions de Chiliens qui, malgré les miettes lâchées par Piñera et la perspective d’un référendum constitutionnel annoncée la semaine dernière, continuent de refuser de rentrer chez eux.

Une attaque claire contre les révolutionnaires qui refusent de baisser la tête

Derrière cette attaque contre un militant révolutionnaire, on retrouve ainsi une volonté de faire taire les voix dissidentes. Alors qu’une grande partie de la gauche « radicale » du Frente Amplio a signé avec les partis d’un régime criminel, responsable de centaines de blessés et de dizaines morts depuis un mois, un accord promettant un référendum pour mettre en place une « Convention constituante », les Chiliens restent mobilisés.

Le Parti Révolutionnaire des Travailleurs (PTR), organisation membre de la Fraction Trotskiste-Quatrième Internationale à laquelle appartiennent les militants qui animent Révolution Permanente, est en première ligne dans la mobilisation et utilisent depuis son média La Izquierda Diario pour appeler à l’auto-organisation, à la grève générale, à la démission de Pinera ainsi qu’à la mise en place par en bas d’une assemblée constituante libre et souveraine.

Alors qu’une partie de la gauche a trahi le mouvement, les militants du PTR continuent de défendre la nécessité de s’auto-organiser pour faire face au régime. A Santiago, ils ont notamment impulsé le Cordon Central, qui regroupent différents secteurs de travailleurs et de la jeunesse, tandis qu’à Antofagasta, ils ont lancé le Comité d’urgence et défense [Comité de Emergencia y Resguardo] qui regroupe des travailleurs, habitants du quartier, professionnels, étudiants, et fonctionne comme un centre de mobilisation.

Pour le moment, la plainte a été cassée par un jugement du Septième Tribunal de Garantie de Santiago au titre de la liberté d’expression. Pourtant, le gouvernement et ses avocats ont réitéré leur volonté de poursuivre Dauno Tótoro et fait appel de cette décision. De son côté, Dauno Tótoro s’est exprimé sur le recours dont il fait l’objet dans le journal La Tercera et appelé à la mobilisation contre cette répression, en rappelant : « On me poursuit pour mon opinion politique, mais ce n’est pas seulement mon opinion, c’est aussi celle de milliers de personnes qui se sont exprimées dans la rue pour demander la démission de Sebastian Piñera. »

Nous apportons tout notre soutien internationaliste à Dauno Tótoro, ainsi qu’à l’ensemble du peuple chilien et à toutes les victimes de la répression judiciaire, policière, militaire. Vive la lutte du peuple chilien ! A bas Piñera !

 
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