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La Izquierda Diario
18 de octobre de 2019 Twitter Faceboock

Hommage
Adieu à Alicia Alonso, une légende de la danse
Carla Biguliak

La communauté internationale de la danse regrette la perte de cette grande figure qui a su démolir tous les principes qui faisaient de la danse classique un art des pays colonialistes, imposant son nom, son physique et son tempérament latino-américains.

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La légendaire danseuse et chorégraphe cubaine est décédée le jeudi 17 octobre à La Havane, à l’âge de 98 ans. Cofondatrice du Ballet national de Cuba et responsable de la formation de plusieurs générations de danseurs pendant la révolution cubaine, elle a été l’une des danseuses de ballet et chorégraphes les plus reconnues internationalement.

Un décollement de la rétine diagnostiqué à l’âge de 19 ans qui lui a causé une perte partielle de la vue ne l’a pas empêchée de continuer à danser et à perfectionner sa technique et sa virtuosité. Son talent et son travail ont amené la danse cubaine sur toutes les scènes internationales, ouvrant ainsi les portes de la danse classique à tous les jeunes latino-américains.

Sa consécration a commencé aux États-Unis, mais retourne sur l’île en 1948. Désireuse d’y développer le Ballet, elle crée le premier Ballet National de Cuba. En 1960, peu après le triomphe de la révolution cubaine, elle fonde le nouveau Ballet National de Cuba à l’aide des financements du régime castriste, l’une des écoles de ballet les plus reconnues internationalement.

Selon elle, au début, le travail de création de l’école cubaine n’a pas été conscient. C’est le fait qu’aux États-Unis, ses collègues et professeurs parlaient du « style Alonso », en le différenciant de celui des autres danseurs, qui lui a fait comprendre la nécessité de créer une école, car d’après elle, ce « style » s’agissait d’un goût particulier au moment de choisir chaque élément, provenant de sa formation nationale, de sa culture et de son idiosyncrasie.

En ce sens, elle a considéré que pour créer une école nationale, il était fondamental d’être attentif à ne pas tomber dans le mimétisme et d’écouter ce qui convient le mieux aux cubains selon leur physique, leurs lignes, leurs concepts de beauté et d’élégance.
De cette manière, elle a défendu à d’innombrables occasions la nécessité d’un Ballet qui respecte les identités, mais qui soit reconnu internationalement par ses caractéristiques. Ainsi, le Ballet national de Cuba n’a pas hésité à inclure la musique et le folklore cubains dans son répertoire, utilisant des éléments qui leur sont propres, enrichissant la technique du ballet, l’expression l’art de danser sur scène.
Alonso n’a pas seulement défendu bec et ongles la danse latino-américaine et la nécessité d’adaptation à un tempérament et à une esthétique différente de l’Européenne et de la Nord-Américaine, mais aussi la Révolution. Elle a été la première ballerine latino-américaine à jouer au Bolchoï à l’époque soviétique et, selon elle, sans la Révolution, le ballet ne se serait pas développé à Cuba. Pour cette raison, elle a dû démissionner de son poste de première danseuse de l’American Ballet Teather, et n’a pu retourner aux États-Unis que plusieurs années plus tard.
La mort d’Alicia Alonso a engendré beaucoup de tristesse dans le monde entier, mais avec la conviction de l’éternité de son art et l’énorme gratitude pour ce qu’elle a fait pour la danse en Amérique latine, qui sans elle ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui.

 
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