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8 de octobre de 2019 Twitter Faceboock

Mobilisations pour le climat
Borne sur les actions de blocage : "ne pas se tromper de combat"
Lola Alduna

Extinction Rebellion et sa semaine de mobilisation indignent le gouvernement et les politiciens de tout bord. Selon la ministre de l’écologie, le gouvernement s’occupe déjà très bien de la planète, alors circulez, il n’y a rien à voir – ni à faire !

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Crédit photo : RMC/BFM - Cyril Zannettacci/VU 

Lundi 7 octobre marquait pour Extinction Rebellion (XR), le début d’une semaine d’actions de désobéissance civile. Dans plus de 60 villes se mènent des actions qui visent à dénoncer le réchauffement climatique et ses responsables. À Paris, le mouvement XR avait décidé de commencer par l’occupation du centre commercial Italie 2 ce samedi 5 octobre, puis de continuer par l’occupation de la place de Châtelet et d’un pont de Paris. Visant des lieux à portée symbolique, XR cherche à dénoncer la responsabilité des grandes entreprises par rapport au changement climatique. Interrogée sur cette même mobilisation, Élisabeth Borne, Ministre de la Transition Écologique, a fait des déclarations sur RMC/BFM.

Borne ou le gouvernement soi-disant « honnête »

Elisabet Borne met en valeur le soi-disant engagement du gouvernement français qui « apporte beaucoup de réponses » ; c’est pourquoi « il ne faut pas se tromper de combat ». Attention, Borne nous met en garde : il ne faut pas « [importer] des mots d’ordre d’autres pays », comme peuvent l’être « la reconnaissance de la gravité et de l’urgence des crises écologiques actuelles et une communication honnête sur le sujet » – une des exigences du mouvement XR à l’international.

Car il est évident que le gouvernement français a une « communication honnête » au sujet des « crises écologiques » : on peut citer le cas de l’usine Lubrizol à Rouen, où l’incendie d’une usine Seveso seuil haut provoque, entre autres, des maux de tête, des pluies d’hydrocarbures, des « vomissements et nausées » des salariés des locaux de France 3, la fermeture d’écoles deux jours d’affilée à cause des vomissements des enfants, mais dont « le risque pour la population reste faible ».

La Ministre finit, quand même, par condamner ces groupes : « [elle] ne [peut] pas être d’accord s’il y a des actions violentes, des actions de blocage ». À vrai dire, elle semble avoir une conception particulière du terme « violent ». C’est que les occupations du centre commercial Italie 2, de la place de Châtelet, qui se font précisément sous le mot d’ordre d’action non-violente et qui ont même des « anges gardiens » chargés de maintenir le calme.

« Il ne faut pas se tromper de combat »

En ciblant les dirigeants et en insistant sur l’urgence de la crise écologique, XR ne se trompe pas de combat. En revanche, le mouvement présente des limites dans sa stratégie politique. On ne peut pas penser que c’est par « une hybridation de la puissance explosive de la spontanéité des masses et des cadres d’organisation assurées par les structures classiques (ONGs) » et par le principe de la non-violence qu’on peut mettre fin à la destruction de nos vies et de la planète. Il ne suffit pas « de mobiliser 3,5 % de la population d’un état pour réussir une révolution non-violente », quand l’objectif est une révolution radicale, à savoir qui attaque directement à la racine du problème. La racine du problème climatique, c’est le système dans son intégralité : le capitalisme.

C’est qu’un « capitalisme vert », malgré ce que les gens au pouvoir veulent nous faire croire, est impossible. Macron est un merveilleux exemple de cela. Sa fameuse vidéo sur Konbini n’est pas une déclaration sincère d’un président engagé avec la cause, mais un simple foutage de gueule.C’est ce que soulignait Le Grand Conseil coutumier des peuples amérindien et bushinengé dans une tribune publiée sur franceinfo : « nous sommes dans l’étonnement face au positionnement du président Emmanuel Macron qui consiste à dénoncer la destruction de l’Amazonie brésilienne ou bolivienne mais qui parallèlement attribue 360 000 hectares de forêt aux multinationales minières, en Guyane, en Amazonie française. »

Deuxièmement, la France est une des signataires du CETA, accord signé par l’Union Européenne et le Canada pour faciliter les importations et exportations des marchandises. Un accord qui aura des conséquences environnementales catastrophiques.

Enfin, comme nous le soulignions plus haut, la catastrophe Lubrizol, sa gestion désastreuse et les déclarations du gouvernement à son sujet sont une énième preuve que ce n’est pas la classe dirigeante actuelle qui sera à même de mettre fin à la crise écologique. On ne demande pas au pyromane d’éteindre le feu ! Donc effectivement, « il ne faut pas se tromper de combat ».

 
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