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La Izquierda Diario
25 de septembre de 2019 Twitter Faceboock

24 septembre
Réformes Blanquer, retraites, souffrances au travail : la coupe est pleine dans l’éducation
Elise Duvel

Contrairement aux annonces du ministre de l’éducation nationale, la rentrée ne se passe pas bien dans l’éducation ! Aux contres-réformes à répétition s’ajoute la réforme des retraites dont la journée de 24 septembre annonçait un premier tour de chauffe alors même que les directions syndicales, notamment le SNES, premier syndicat chez les enseignants n’appelait pas clairement à la grève au niveau national.

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Depuis plusieurs mois, les grèves se multiplient chez les enseignants contre les réformes Blanquer : Parcoursup, réforme du lycée et du bac, loi sur la « confiance, musèlement des profs. Autant de réformes qui ne passent pas ! Le blocage historique des copies du bac et du brevet en juin 2019 témoigne d’une radicalité et d’une envie d’en découdre avec ce ministre réactionnaire et autoritaire. Comme un effet « giletjaunisation » dans le secteur de l’éducation…

Malgré les annonces de Blanquer martelant que tout va pour le mieux en cette rentrée, la réalité est tout autre. Des élèves sont toujours mis sur le carreau par Parcoursup et se retrouvent sans affectation. La réforme du lycée a des conséquences désastreuses dans les bahuts : des classes surchargées, des emplois du temps intenables, multiplication des matières, des spécialités refusées alors que celles-ci détermineront les futures études des élèves... La tension reste très forte dans les lycées pour lutter contre les réformes Blanquer.

La question des salaires est aussi un gros point de cristallisation. Les dernières études de l’OCDE ont révélé que les enseignants en France étaient nettement moins bien payés que leurs homologues européens. Aujourd’hui, la réforme des retraites s’annonce désastreuse pour les personnels de l’éducation nationale : perte drastique des pensions, allongement de la durée de travail pour bénéficier de la retraite à taux pleins. La réforme est déjà surnommée chez les enseignants la « réforme des morts » car ils ne la toucheront jamais ! Jean-Michel Blanquer lui-même le disait, le 10 juillet dernier (le Canard Enchaîné le rapportait) : « Ils ne sont pas très bien payés pendant leur carrière et, ensuite, ils se rattrapent à la retraite .Il faut faire attention à ce que la réforme ne débouche pas sur une perte trop nette de leurs revenus. » Mal payés pendant la carrière, laminés à la retraite : les professeurs ont le sentiment que le pacte est rompu, c’en est trop !

La réalité c’est que les attaques n’ont jamais été aussi fortes dans l’éducation nationale. La pénibilité au travail s’accentue, les moyens diminuent, le climat est de plus en plus autoritaire. Cible privilégiée du quinquennat Macron, l’émotion est grande dans le monde enseignant après qu’une directrice de maternelle à Pantin ce soit donnée la mort le week-end dernier, dans le hall de son école maternelle. Malgré le silence absolu sur les suicides liés au travail parmi les profs, cette mort rappelle en réalité une profession en souffrance qui ne peut plus se taire.

Ce sont bien ces gouvernements successifs qui organisent la casse du service public, mandat après mandat qui sont responsables de ces situations dramatiques et ce, dans tous les secteurs ! En effet, le communiqué du SNUipp-93 suite du décès de la collègue, est sans équivoque. La collègue « a fait part de sa souffrance dans l’exercice de ses missions de directrice d’école ; ce qui l’a conduit à ce geste désespéré...La mission de direction d’école s’est complexifiée ces dernières années notamment par des injonctions hiérarchiques, parfois contradictoires, de plus en plus déconnectées du travail de terrain et l’alourdissement des tâches dévolues à cette mission ».

Le 24 septembre, première démonstration de force en cette rentrée

Compte-tenu de toutes ces attaques, les cortèges de l’éducation nationale étaient très présents lors des manifestations ce mardi 24 septembre, premier tour de chauffe contre la réforme des retraites côté fonction publique. La journée de grève extrêmement suivie de la RATP le 13 septembre semble avoir donné un nouveau moral pour faire de cette journée une première démonstration du niveau de rejet de cette nouvelle réforme. Et ce, malgré les freins des directions des organisations syndicales. En effet, au sein de la FSU, fédération majoritaire de la fonction publique, les syndicats des enseignants du premier ou du second degré n’ont pas daigné appeler clairement à la grève ce 24 septembre argumentant qu’il fallait d’abord informer la profession. Mais la radicalité est forte dans le secteur !

Dans la manifestation parisienne, la plus massive au niveau national, on pouvait entendre dans la bouche de tous les grévistes l’idée du « tous ensemble », « public, privé, tous concernés » et tout le monde parlait de la date du 5 décembre. Quoi de mieux pour réaliser la convergence de tous les secteurs que de rejoindre l’appel de la RATP à partir en grève illimitée à partir du 5 décembre. Qu’attendent les directions syndicales pour appeler à la grève ?

Le 5 décembre doit être la date de tous et toutes

Cette première journée de grève n’était certes pas massive mais l’enjeu de gagner est énorme. Macron veut mettre fin au système de solidarité, la réponse doit être à la hauteur de l’attaque. Pendant que les directions syndicales dialoguent dans les salons, à la base, nous devons coller un zéro pointé à ce gouvernement et son monde.

Après la manifestation parisienne, l’Assemblée générale de l’éducation Ile-de-France réunissant plus de 120 enseignants issus de plus de 70 écoles établissements a décidé de continuer la lutte dans l’éducation contre toutes les réformes Blanquer et leur mise en place, de construire un mouvement interprofessionnel de grande ampleur pour imposer une première défaite à Macron. C’est pourquoi l’Assemblée générale de l’éducation ainsi que l’Assemblée générale interprofessionnelle qui l’a suivi réunissant plusieurs secteurs (cheminots, postiers, hospitaliers, profs, RATP, …) appellent à la grève illimitée à partir du 5 décembre jusqu’au retrait du projet de réforme.

 
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