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La Izquierda Diario
3 de août de 2019 Twitter Faceboock

Violences de genre
82 féminicides en 2019 : elle veut le quitter, il l’étrangle
Tom Cannelle

Annonçant qu’elle le quitte, il la tue en l’étranglant. Elle est la 82ᵉ cette année à mourir sous les coups de son conjoint… Une sinistre illustration des violences de genre, alors que Marlène Schiappa brandit son « grenelle des violences conjugales ».

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Crédit photo : © Radio France / Rémi Brancato

Lundi soir dernier dans le Haut-Rhin, une femme annonce à son mari son intention de le quitter. L’homme étrangle alors sa compagne avant d’appeler lui-même les gendarmes. Âgée de 35 ans, elle était la mère d’un enfant de 4 ans et demi, endormi.

Il s’agit du 82ᵉ féminicide cette année, soit un tous les deux jours, chiffre en nette hausse pour 2019 malgré les promesses de Marlène Schiappa et son « grenelle des violences conjugales » prévu pour septembre. « Le gouvernement fait depuis deux ans tout ce qui est en son pouvoir pour lutter contre les violences faites aux femmes » se targue la ministre alors même que le féminicide n’est pas reconnu par la loi française.

Ces meurtres sont traités le plus souvent comme des « disputes conjugales », avec une logique visant à banaliser et reléguer dans le domaine privé les violences sexistes. Les accusations de violences dénoncées par des femmes victimes de leurs conjoints ne sont parfois même pas prises en compte, comme dans le cas de cette femme agressée au couteau en juin dernier, qui n’avait fait l’objet d’aucune prise en charge malgré ses nombreuses plaintes.

C’est en effet tout un système qui entrave les femmes victimes de violences, de leur écoute à leur prise en charge, jusqu’aux condamnations de leurs agresseurs. Violences physiques banalisées, violence sociale quotidienne : 70 % des personnes les plus pauvres sont des femmes et malgré le fait que ce soit « la grande cause du quinquennat », le gouvernement les laisse en première ligne de la précarité en multipliant les attaques sociales tel que les réformes du travail ou s’attaquant au service public.

Ce n’est pas l’État et son « grenelle des violences conjugales » qui protégeront les femmes des violences de genre, puisque le gouvernement participe de cette longue chaîne de violences sexistes, dont les féminicides forment l’ultime et dramatique maillon. C’est au contraire en se mobilisant massivement contre l’oppression de genre et toutes ses manifestations et en luttant contre un système qui légitime et reproduit ces violences. Pas une femme de plus ne doit mourir sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint !

 
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