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La Izquierda Diario
30 de juillet de 2019 Twitter Faceboock

L’impérialisme contre l’environnement
L’Indonésie renvoie à la France des conteneurs de déchets illégaux
Tom Cannelle

Après la Chine, la Malaisie et les Philippines, l’Indonésie renvoie à son tour des conteneurs de déchets toxiques illégalement exportés de France et d’Hong Kong. Une pratique qui rappelle la nécessité d’allier lutte écologique et lutte contre l’impérialisme qui entretient la domination des pays semi-coloniaux, premiers à subir la destruction de l’environnement.

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Après la Chine, la Malaisie et les Philippines, l’Indonésie renvoie des déchets illégaux vers les pays impérialistes

En 2018 une crise du déchet a éclaté au niveau mondial lorsque la Chine, alors principal importateur des déchets plastiques américains et européens, a décidé de ne plus recevoir les tonnes de déchets plastiques issus des pays développés.

Depuis, les rebuts ont été redistribués entre les pays des différentes zones les plus pauvres de la planète : Afrique de l’Ouest, Malaisie, Indonésie, Philippines. Or, ces archipels, n’ayant ni l’équipement, ni la main d’œuvre et encore moins un espace comparable à celui de la Chine se retrouvent débordés par les déchets plastiques mais aussi par des déchets toxiques tels que les rebuts de l’industrie automobile ou les déchets électriques faisant l’objet d’un trafic illégal et extrêmement nocifs pour les populations et l’environnement.

Art Press 2017, l’exportation des déchets polluants avant que la Chine ne se retire

Depuis mai dernier, les pays d’Asie du Sud Est sont donc entrés en rébellion contre cet ordre des choses imposé par les pays impérialistes qui cherchent à se débarrasser de leurs déchets à moindre frais. « La Malaisie ne sera pas la décharge du monde » a ainsi déclaré la ministre chargée de l’énergie, de l’environnement et des sciences malaisienne, Yeo Bee Yin, lors d’une visite du principal port du pays.

De même, les Philippines ont renvoyé au Canada des conteneurs chargés de 69 tonnes de déchets plastiques. Ces déchets sont particulièrement importants puisqu’on estime que seul 9% du plastique produit entre 1950 et 2015 a été recyclé pour 300 mille tonnes produites par an.

C’est dans ce contexte que l’Indonésie a récemment annoncé renvoyer à son tour 7 conteneurs en provenance de Hong Kong et de la France. Ceux-ci sont arrivés dans le pays illégalement et contiennent des déchets ménager, des déchets plastiques ainsi que des déchets toxiques.

Le trafic de déchets : 17 milliards d’euros de bénéfices en 2015

En Europe, moins d’un tiers des déchets toxiques produits sont dépollués et recyclés et le reste est transporté illégalement vers les pays les plus pauvres de la planète pour y être revendu ou déposé dans des décharges sauvages, où ils sont bien désossés souvent par des enfants, contaminant terres et cours d’eau.

Le coût de la prise en charge de tels déchets dans les pays occidentaux étant très élevé, entre 400 et plusieurs milliers d’euros la tonne, il est bien plus lucratif de se soustraire aux obligations de dépollution en participant à ce trafic : en plus d’économiser les frais de traitement, les pièces sur place sont revendues et permettent aux trafiquants de faire des bénéfices de dizaines de milliers d’euros sur chaque conteneur.

Un trafic qui se fait aux dépens en premier lieu des populations locales qui subissent de plein fouet la catastrophe sanitaire et écologique générée par les déchets : produits défectueux commercialisés, métaux lourds, arsenic, acides en tout genre dans les cours d’eau et les sols. Voilà ce que les pays occidentaux déversent sur les pays pauvres.

Or, ces pratiques illégales mais néanmoins courantes sont peu contrôlées. En effet, les équipes de douaniers surveillant les ports sont minces et, bien qu’Interpol ait saisit 1.4 millions de tonnes de déchets en 2015, les trafiquants n’encourent que jusqu’à 300 000 euros d’amendes : une bagatelle aux vues de profits que génère ce trafic.

Une situation que les classes dominantes des pays occidentaux semblent ignorer tant elle permet de préserver les intérêts de leurs entreprises, mais qui pourrait faire du bruit à l’heure où des mobilisations s’élèvent dans les pays occidentaux contre la ruine écologique provoquée par le capitalisme.

Surtout, le trafic de déchets rappelle l’importance d’allier la lutte écologique avec une lutte contre le capitalisme, structurellement productiviste et lié aux pires pratiques de dégradation de l’environnement au nom du profit, mais aussi lutte contre l’impérialisme, pour la fin de la domination des pays semi-coloniaux qui sont les premiers à subir la destruction de l’environnement et les conséquences du réchauffement climatique.

 
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