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La Izquierda Diario
8 de juillet de 2019 Twitter Faceboock

Il faut sauver le soldat Blanquer
Macron monte au créneau pour défendre Blanquer et dénonce les profs « preneurs d’otages »
Sadek Basnacki

Le terme est fort. Souvent réservé aux cheminots en grève, la désignation des grévistes comme preneurs d’otages s’applique cette fois-ci aux profs qui luttent contre les réformes de Blanquer. C’est Macron, lui-même, qui est monté au créneau pour défendre son ministre et criminaliser les profs grévistes.

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« On ne peut pas prendre nos enfants et leurs familles en otage »

Emmanuel Macron est revenu sur la grève des profs et leur action de rétention des notes au cours d’une interview donnée à France Info, à l’occasion de la finale de la Coupe du Monde féminine de football. Un coup de com’ où il en a profité pour défendre son ministre et accuser les profs d’être des preneurs d’otages.

Le président a tenu à féliciter publiquement son ministre, expliquant qu’il avait eu « la bonne réaction » en remplaçant les notes manquantes par les notes du contrôle continu. Il a passé sous silence toutes les illégalités qui ont été mises en place pour contrecarrer la rétentions des notes afin de détourner une grève légitime sur les réformes de l’éducation menées tambour battant par Blanquer. Macron a ainsi eu le culot d’affirmer qu’il respectait le droit de grève tout en dénonçant les profs comme des preneurs d’otages.

« Je respecte chacune et chacun, la liberté d’opinion et la liberté syndicale, mais à la fin des fins, on ne peut pas prendre nos enfants et leurs familles en otage. »

Blanquer a menacé constamment les grévistes. Ils ont été menacés d’abandon de poste ou de sanctions disciplinaires alors que les copies ont été corrigées et notées. Des non grévistes ont été menacés d’être inscrits comme grévistes s’ils refusaient d’enregistrer de faux résultats etc. Des atteintes au droit de grève qui vont sans doute être accompagnées d’une répression féroce. Certains professeurs auront probablement des blâmes, beaucoup auront des jours de salaires en moins.

En plus de ces menaces et probables sanctions, le terme « preneur d’otage » ne passe pas auprès des professeurs mobilisés puisqu’ils sont de fait assimilés à des terroristes. Mais, la véritable prise d’otage dans cette affaire n’est pas celle qu’on croit.

Parcoursup ou la véritable prise d’otage

Macron parle de prise d’otage expliquant que « Notre devoir à tous, c’est que, quand il y a un examen attendu avec angoisse, qui vient sanctionner la fin des études secondaires et l’entrée dans la vie universitaire et la suite, le devoir c’est d’être au rendez-vous et de faire ce qu’on doit faire. » Mais qu’en est il de Parcoursup qui est une prise d’otage sociale ?

En effet, Parcoursup met une pression et instaure une angoisse bien plus grande et durable que la grève du Bac et la rétention des notes. Le nombre d’élèves ayant vu leurs vœux refusés ou qui est toujours sur liste d’attente est considérable. Le bug de la plate-forme en mai dernier a provoqué des fausses joies et du stress à des dizaines de milliers de futurs étudiants qui, depuis le début du printemps, vivent dans une angoisse quotidienne provoquée par la violence de la sélection à l’université incarnée par Parcoursup et la Loi ORE. À 15 jours du Bac, ils étaient encore 150 000 lycéens à ne pas avoir de réponse. Bien évidemment, cette plateforme inscrit une sélection de classe dans l’accès aux études supérieures et revient sur l’égalité des chances.

De fait, Blanquer semble totalement se moquer de revenir sur l’égalité des chances avec le Bac 2019. En prenant, les notes de l’année, il revient sur l’anonymat des copies et en mettant des notes au hasard ou en notant absents des élèves présents, il foule au pied l’égalité de chances.

Ainsi, Macron a beau jeu de rappeler que, pour lui, être enseignant « C’est le plus beau métier. Je ne veux pas le laisser salir, écorner. » Alors que c’est lui et son gouvernement qui détruisent l’école publique et reviennent sans état d’âme sur l’égalité des chances. Parcoursup, Blanquer et Macron sont les véritables preneurs d’otages et non pas les enseignants qui se battent pour que tout le monde puisse étudier, et dans des conditions meilleures.

 
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