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La Izquierda Diario
10 de juin de 2019 Twitter Faceboock

Courage, fuyons !
Des maires et élus locaux de la droite rejoignent LREM : l’hémorragie continue
Joël Malo

Nouvel épisode post-déconfiture européenne pour la droite. Après Pécresse qui quitte le navire, ce sont 72 maires et élus locaux de droite et du centre qui se proposent, dans une tribune, de soutenir la politique de Macron.

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L’échec des élections européennes a été un véritable coup de pied dans la fourmilière à droite. Après la non-accession au deuxième tour sur fond de scandale judiciaire en 2017, la droite s’était déjà divisée entre d’un côté la poignée d’élus « constructifs » qui se sont rapprochés de l’UDI avec l’objectif de soutenir la politique libérale de Macron et le reste des Républicains de l’autre côté, qui misaient sur l’effondrement de Macron. Mais les revers se sont enchaînées et la tendance à la rebipolarisation n’a pas épargné la droite.

Depuis la démission de Wauquiez le 2 juin, les défections et démissions se multiplient parmi les ténors et les élus locaux. Car dès la fin du dernier scrutin, beaucoup tournent déjà leurs yeux vers les municipales de l’année prochaine. L’appui des maires et de relais locaux est en effet quelque chose qui a bien fait défaut à la politique de Macron au début du mouvement des Gilets jaunes (la relation entre le pouvoir central jupitérien et les collectivités territoriales étant pour le moins houleuse), manque qu’il a rapidement essayé de combler en mettant les collectivités territoriales au centre lors du Grand Débat.

Une échéance importante donc, puisqu’il s’agit d’un test autrement plus important pour les deux piliers de la Ve République qu’ont été le PS et LR qui monopolisent encore largement les sièges de mairies, de départements et de régions. Un test également pour les deux forces, LREM et le RN, qui incarnent la nouvelle polarisation, bien fragile et qui reste à se confirmer dans la durée tant la vie politique est actuellement instable, qui y chercheront des appuis importants pour avoir des relais au sein de la population.

Dans le cadre de cette tendance à la rebipolarisation, LR est pris en étau entre le RN d’un côté et le LREM de l’autre. Il semble très difficile pour une formation de droite modérée d’exister entre ceux deux pôles. Plus spécifiquement, LREM menace de supplanter la droite traditionnelle en absorbant son électorat. Bref, comme le résume le politologue Jérome Sainte-Marie : « A quoi servent Les Républicains ? A faire des réformes libérales ? Macron le fait. A assurer l’ancrage européen de la France ? Macron le fait. A assurer l’ordre ? Macron le fait. Le problème d’une famille politique, ce n’est pas d’être battue ; ce n’est pas grave, cela arrive ; c’est d’être remplacée. »

Ce sont ainsi 72 maires et élus locaux, issus de la droite et du centre, qui pour la plupart avaient déjà fait montre de leurs velléités de soutien à Macron, qui se sont exprimés samedi dans une tribune pour appuyer le gouvernement et Emmanuel Macron dans sa politique.

En vue des municipales, l’enjeu pour Macron est de poser les premières bases d’un solide maillage territorial sur lequel il lui sera possible de s’appuyer pour la présidentielle de 2022 tout en continuant à fracturer LR. Pour ce faire, LREM s’efforce de placer ses pions, mais aussi d’en récupérer, en laissant la porte ouverte aux maires anciennement LR ou PS, véritable porte de sortie pour ces élus locaux. Ainsi le souligne L’Opinion : « Alors que le rejet des partis classiques s’est confirmé aux élections européennes, les maires sortants, qu’ils appartiennent à LR ou au PS, vont jouer la carte locale et s’affranchir de leur parti aux municipales. Et pour certains, prendre le label En Marche, en espérant ainsi s’offrir une garantie ».

Toutefois, dans ce contexte, le ralliement de maires de droite pourrait venir raviver les tensions au sein de la majorité, dont le centre de gravité politique s’est nettement déplacé à droite au détriment d’une aile gauche dont le poids politique est toutefois marginal. Au risque de réactiver le clivage « gauche-droite » au sein même de la macronie.

Crédits photo : Rue des Archives/Rue des Archives/BCA

 
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