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La Izquierda Diario
24 de mai de 2019 Twitter Faceboock

14ème vendredi de mobilisation en Algérie
Des dizaines de manifestants arrêtés à Alger

Alors que la mobilisation en Algérie se poursuit après 14 semaines et le mois de jeûne, la population est descendue massivement dans la rue ce vendredi. Face à cette détermination sans faille qui revendique envers et contre tout le départ du régime, celui-ci a encore fait un saut dans la répression.

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Ce vendredi a encore vu la population algérienne descendre massivement dans la rue, pour la quatorzième semaine et malgré le Ramadhan, pour exiger la fin du régime qui subsiste aujourd’hui par l’entremise de l’armée, de son chef d’état-major Gaïd Salah, et par le Président par intérim Abdelkader Bensalah. Si la mobilisation qui a débuté le 22 février donnait une image particulièrement pacifique du fait du dépassement total des forces de répression, débordés par le mouvement de masse des millions d’Algériens qui voulaient faire chuter Bouteflika, les tenants du régime ont bien compris qu’il fallait faire tomber une tête pour que le navire continue à voguer. Or, dès la démission de Bouteflika, le 2 avril, la répression a franchi un cap. Les forces de répression ont commencé à tirer des balles de caoutchouc sur la foule, à tirer du gaz lacrymogène et à utiliser des canons à eau et des canons à son !

Aujourd’hui, la perspective des élections présidentielles du 4 juillet pour assurer une prétendue « transition démocratique » permet au régime de tenter de réprimer plus fortement la mobilisation. Ces élections qui doivent être organisées sous la houlette du Premier Ministre Noureddine Bedoui, ne dupent personne et tout le monde y voit un moyen pour le régime de se relégitimer. Le mot d’ordre de boycott de ces élections est quasi-unanimement partagé parmi les manifestants. La solution de la force, de tenter de diviser le mouvement par la peur et la violence devient une nécessité pour un régime qui ne parvient pas à reprendre pied et ne peut pas laisser indéfiniment ces mobilisations continuer. Une corde raide pour l’Etat-major qui affirme « accompagner les manifestations pacifiques ».

Déjà mardi dernier lors de la manifestation étudiante, les étudiants ont dû faire face à plusieurs cordons de police et à des unités anti-émeutes qui voulaient les empêcher de manifester devant le palais présidentiel. La police avait alors procédé à une vingtaine d’interpellations. Les journalistes doivent également faire face à la brutalité des forces de répression, à l’image d’Abdeljebar Benyahia qui s’est fait briser la jambe par la police. Les journalistes appellent d’ailleurs à un rassemblement, ce samedi 25 mai pour dénoncer la répression de la presse qui indigne la société algérienne.

Pour ce 14ème vendredi de manifestation, la répression a été inédite. La place de la Grande Poste a été quadrillée par les fourgons de la police, les unités de policiers et policières en civil ont procédé à des fouilles et à des interpellations en nombre. Toute personne munie d’un sac était systématiquement fouillé, et les personnes portant des drapeaux ou des pancartes interpellées. La manif a donc démarré plus tardivement que prévu mais a eu lieu tout de même.

Des centaines de personnes ont été arrêtés. La plupart des axes routiers étaient contrôlés et le trafic filtré par la police, toute voiture immatriculée dans une autre wilaya devant faire demi-tour.
Les mot-d’ordre contre les élections se sont faits entendre (Le 04 juillet, kayen massira / Le 04 juillet, il y aura une manif), « État civil, pas militaire », de même que les mots d’ordre d’appel à la fraternisation de la police avec les manifestants ont laissé place à des chants hostiles aux forces de répression qui affichent désormais le vrai visage de pilier, avec l’institution militaire, du régime corrompu. Face aux mépris de la direction militaire du régime pour passer en force, et aux fausses solutions de l’opposition libérale qui ne parle de démocratie que pour défendre ses intérêts à accélérer le rythme des réformes antisociales, les masses populaires ne peuvent compter que sur leur propre organisation pour la mise en place de l’assemblée constituante révolutionnaire qui se donnera pour tâche de mettre fin au régime et à ses institutions, de réaliser les tâches de l’indépendance nationale, de renverser l’oppresseur impérialiste et de répondre aux aspirations sociales et démocratiques de la majorité du peuple algérien.

Crédits photo : © RYAD KRAMDI / AFP

 
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