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6 de mai de 2019 Twitter Faceboock

Élections européennes
Qui est Yannick Jadot, tête de liste Europe Écologie Les Verts ?
Cléo Rivierre

Si les revendications écologiques ont occupé une part importante des manifestations des Gilets Jaunes et des jeunes ces derniers mois, Yannick Jadot peut-il « sauver le climat » ?

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Un politicien comme les autres

Ces derniers mois, le candidat d’Europe Écologie les Verts s’est illustré par des déclarations ambiguës vis-à-vis des Gilets jaunes. Ce sont d’abord, en octobre, ses positions sur la taxe carburant : Yannick Jadot a déclaré « assumer » être en faveur de la taxe carburant, en précisant cependant que l’argent collecté via cette taxe devrait « retourner vers les citoyens, les automobilistes pour leur permettre d’avoir des transports moins chers ou de changer de voitures ». En d’autres mots, Jadot proposait de financer les services publics et la « transition écologique » en prenant l’argent là où il n’est pas : dans les poches des classes populaires et moyennes.

Ce n’est pas le seul point où le discours de Yannick Jadot ressemble à celui du gouvernement : il s’est également empressé de condamner les « violences » du 1er mai, reprenant même dans un premier temps la version gouvernementale à propos de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, en parlant d’ « intrusion ». En février, il avait parlé de « haine antisémite » de la part des Gilets jaunes, souscrivant à l’instrumentalisation gouvernementale des insultes provenant d’individus isolés. Cet épisode lui avait permis de déclarer à propos des manifestations du samedi : « Il faut que ça s’arrête ».

Pour mieux comprendre qui est la tête de liste d’EELV, revenons rapidement sur sa carrière. Pour Jadot, si l’écologie est probablement une affaire de convictions, c’est également un secteur où faire carrière. Ainsi, de 2002 à 2008, il est directeur des campagnes de Greenpeace France. Il adhère aux Verts en 1999, dans le sillage de la campagne de Daniel Cohn-Bendit aux élections européennes. Yannick Jadot deviendra assez proche de ce dernier, ancien leader de mai 68 qui a retourné sa veste au point d’appeler à voter Macron et qui parle aujourd’hui de la plus grande grève générale dans l’histoire de France comme d’une simple « révolution existentielle », d’un changement dans les mœurs.

Yannick Jadot s’est aussi fait remarquer en 2017, lorsque, après avoir gagné les primaires de son parti, il est candidat EELV à l’élection présidentielle. En se retirant de la course pour soutenir Benoît Hamon, il décide alors de servir de marchepied à un Parti Socialiste mourant après la présidence Hollande et sa Loi Travail.

Sauver la planète, l’affaire des politiciens ?

Entre condamnation des « violences » des manifestants, carrière bien tracée et jeux d’appareils, Yannick Jadot est donc un politicien bourgeois comme les autres. Or, ce qu’il se propose, avec EELV, ce n’est ni plus ni moins de « sauver le climat », essayant notamment de s’adresser aux jeunes - et aux moins jeunes - qui manifestent pour le climat.

Mais que propose Jadot pour sauver la planète ? Dans un entretien accordé au JDD, il avance la proposition d’un « Green New Deal », un plan d’investissement public à hauteur de 100 milliards d’euros. C’est l’esprit général du programme d’EELV : derrière une façade d’intransigeance envers le néolibéralisme et ses conséquences désastreuses, l’idée est de réformer le système à la marge, sans sortir de l’économie de marché.

Or, comme l’expriment les différents rapports récents – celui du GIEC comme celui de l’IBPES, publié ce lundi – la catastrophe écologique qui vient ne laisse aucune place à des réponses ponctuelles ou partielles comme celles que proposent EELV. Dans leur programme, on trouve en effet une succession de propositions totalement insuffisantes pour « sauver le climat » ; comme « une Europe sans plastique » ou encore « instituer une journée hebdomadaire européenne végétarienne ».

Bien que le programme d’EELV porte de nombreux aspects progressistes, il n’en reste pas moins impuissant face à l’urgence climatique. Aucune mesure venant d’en haut, c’est-à-dire des mêmes politiciens qui organisent la casse de nos acquis sociaux– au Parlement européen comme au gouvernement français – ne saurait arrêter le réchauffement climatique, conséquence d’un système qui fait passer les profits d’une minorité avant le bien-être des populations. L’Histoire a prouvé que le capitalisme et la logique de recherche du profit qui lui est inhérente détruit tout ce qui se trouve sur son chemin, y compris la planète.

Pour mettre fin à cette logique destructrice, la seule solution est la planification de l’économie, organisée démocratiquement par les travailleurs. C’est ce que portent les candidats de Lutte Ouvrière, pour lesquels nous appelons à voter. Cette liste met en avant l’expropriation des capitalistes, dans « un programme de lutte pour les travailleurs », c’est-à-dire un programme qui porte l’idée que la victoire contre le capitalisme et la sauvegarde de l’environnement ne sera pas le fruit d’élections mais le fruit d’une lutte collective de tous les exploités et les opprimés.

 
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