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La Izquierda Diario
27 de mars de 2019 Twitter Faceboock

Dégradation en marche
Loi santé à l’Assemblée : des nouvelles maternités vont fermer
Tatiana Lima

Selon la Cour des comptes, depuis 1996 le nombre de maternité en France a diminué de 60% et la réforme proposée par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, ne prévoit que de faire augmenter ces chiffres. Le plan « santé 2022 » pourrait facilement s’appeler « dégradation en marche ».

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Le plan « santé 2020 » ne figurait pas dans le programme de campagne d’Emmanuel Macron en 2017. Et il est inscrit à l’agenda dans un moment de haute tension et déstabilisation au sein de la Macronie avec le mouvement des gilets jaunes, mais aussi la mobilisation d’autres secteurs tels que les assistantes maternelles. C’est ainsi que la ministre de la Santé Agnès Buzyn a introduit le débat à l’Assemblée le vendredi dernier : « Dans la détresse qui a éclaté avec fracas ces derniers mois, nous avons tous senti une société dominée par la peur de l’avenir.

Notre système de santé est l’un des plus beaux outils pour rassurer, apaiser et pour redonner à chacun la fierté d’appartenir à une grande et belle nation. Un pays qui sait soigner est un pays qui peut guérir ». Que de belles formules… et d’antiphrases.

Car rien de ce que contient ce projet ne semble aller dans le sens d’une « guérison » du pays. Bien au contraire. Sous couvert de réorganisation, le nouveau plan santé de Macron et Buzyn annonce la fin du numerus clausus pour les étudiants de médecine (remplacé par Parcoursup pour réduire les coûts de la première année de médecine à l’université) et propose la labellisation des hôpitaux de proximité qui proposeront des services de gériatrie, médecine générale, de réadaptation et de radiologie, mais pas de maternité ni de chirurgie. C’est-à-dire, les services les plus courants seront à la proximité, tandis que les plus complexes seront éloignés ! Alors qu’il y a un manque cruel d’effectifs et des coupes budgétaires importantes dans le secteur de la santé, c’est par la fermeture de nombreux services et la suppression des postes que le gouvernement cherche à répondre « à l’angoisse de la désertification médicale et au besoin de reconnaissance et de valorisation » des professionnels de santé.

Des cas des femmes qui ont accouché soit chez elle soit dans une ambulance, faute de maternité, resurgissent et font la une de l’actualité depuis plusieurs mois, comme ce fût le cas, en mars dernier, pour cette femme habitant dans l’Indre contrainte d’accoucher dans son salon suite à la fermeture de la maternité du Blanc. C’est dans ce contexte que survient pourtant cette nouvelle proposition de loi qui vise à dégrader encore plus les services publics et donner un pas de plus vers la privatisation d’une santé qui ne sera bientôt accessible uniquement pour ceux qui ont les moyens.

Alors que c’est bien des services à proximités et une embauche massive dont ces hôpitaux et patients ont besoin, le gouvernement aggrave la situation avec ladite « réorganisation ». Ce projet va créer une situation insoutenable pour les hospitaliers qui vont être encore plus et obliger à des femmes enceintes à se déplacer plus de 80 km pour pouvoir accoucher dans une maternité.

Ainsi, ce « plan santé » n’est qu’une continuité des politiques d’austérité, responsables de la crise dans les hôpitaux. La ministre qui promet des alternatives ne cache pas l’inconsistance de ses propositions : mise en place d’un système de transports vers la maternité et l’accompagnement des futures mères par des sages-femmes. Cela va-t-il suffire à compenser les suppressions de postes et fermetures de maternités ? Rien de moins sûr.

 
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