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La Izquierda Diario
23 de mars de 2019 Twitter Faceboock

Royaume-Uni
« Deal » or « no deal » : le Brexit en suspens
Blas Giunta

Plongé dans une crise sans précédent, le gouvernement May essaie tant bien que mal de manœuvrer pour maintenir le cap, pour ainsi obtenir l’accord du parlement sans pour autant perdre le consensus des « tories », son propre camp. La négociation qualifiée de « cauchemardesque » par le Financial Times, ressemble plutôt à une histoire digne du dramaturge William Shakepeare. Entre temps, Theresa May arrache un report de la part des 27.

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Réunis jeudi soir lors d’un sommet européen interminable à Bruxelles, les dirigeants européens ont reporté la date butoir pour le Brexit, initialement prévu pour le 29 mars, après avoir entendu pendant plus de quatre-vingt-dix minutes le discours de la première ministre Theresa May et suite à longues heures de délibération, où la première ministre a dû attendre enfermée dans sa délégation.

La date a été reportée pour le 12 avril, ce qui donne au gouvernement britannique un mois de négociations et délibérations supplémentaires dans la recherche d’un accord parlementaire qui puisse permettre un Brexit avec accord pour rechercher une sortie « douce » de l’Union Européenne. Ni le gouvernement européen, ni la très affaiblie Theresa May, pour différentes raisons, veulent assumer le coup politique de porter sur ses épaules la responsabilité ni les conséquences d’une sortie « dure » sans accord de l’union.

De lors jusqu’au 12 avril, toutes les possibilités sont encore possibles. Si le gouvernement May arrive à faire passer l’accord dès la semaine prochaine, le scenario d’un Brexit ordonné pourrait s’envisager pour le 22 mai. En revanche si l’accord est rejeté par le parlement britannique, la sortie serait prévue pour le 12 avril date limite pour l’organisation des élections européennes pour Londres, mais les britanniques pourraient choisir de participer au scrutin européen et donc un long report du Brexit pourrait être envisageable, datte qui n’est pas encore fixée.

Même la révocation de l’article 50 est envisageable et donc un renoncement au Brexit de la part du gouvernement. Malgré les déclarations de la première ministre la veille du sommet rendant responsables les députés des retards pour la réalisation du Brexit, elle cherchera à les convaincre d’adopter l’accord de sortie de l’Union. Contestée à l’intérieur de son parti, les « tories » les plus conservateurs poussent pour une sortie sans accord et déstabilisent depuis l’intérieur la stratégie du gouvernement May qui cherche une sortie « douce ».

Les contradictions grandissantes entre les projets stratégiques des puissances européennes sont en train d’affaiblir de plus en plus ce géant aux pieds d’argile qui est l’Union Européenne. Un Brexit dur n’est pas un issue favorable pour la City, ni pour Bruxelles. Les 27 jouent avec leur rapport de forces, laissant à May dans une impasse à la limite du ridicule. Une sortie sans accord pourrait avoir des conséquences incertaines pour l’économie britannique.

Entre temps l’Italie accroît les contradictions de l’union en signant un traité commercial avec la Chine. Rongé par ses contradictions, l’Union des 27 peinent à trouver un accord stratégique viable à long terme, les principales puissances cherchent des solutions unilatérales, droitières et bonapartistes à la crise organique qui frappe l’Europe.

Crédit photo : Francisco Seco / AP

 
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