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La Izquierda Diario
11 de mars de 2019 Twitter Faceboock

Police patriarcale
Bordeaux. Le Collectif 8 mars Gironde dénonce la répression policière à l’encontre des femmes mobilisées lors du 8M
Jyhane Kedaz

Le 8 mars dernier, lors de la manifestation nocturne de lutte pour les droits des femmes à Bordeaux, la police a interpellé de façon violente l’une des manifestantes et blessé une autre en tentant de disperser la foule à coup de grenade. Plus tard dans la soirée, elle a également fait usage d’un arsenal important afin d’intimider les manifestantes, notamment avec des chiens, avant d’interpeller trois d’entre elles après dissolution du cortège. Le Collectif 8 mars Gironde a tenu à dénoncer ces répressions policières et judiciaires à l’encontre des manifestantes, qui contrastent avec le vernis féministe affiché par Macron et Schiappa lors de leur visite à Pessac (33) le 28 février dernier.

Link: https://www.revolutionpermanente.fr/Bordeaux-Le-Collectif-8-mars-Gironde-denonce-la-repression-policiere-a-l-encontre-des-femmes

Crédit photo : Daodi Yeti

Alors que le cortège parti à 20h de la Place de la Victoire et rassemblant près de 800 personnes défilait dans le centre-ville de Bordeaux dans une ambiance festive et joyeuse (https://www.revolutionpermanente.fr/Bordeaux-Un-8-mars-dynamique-marque-par-la-repression), la police a procédé à l’interpellation violente de l’une des manifestantes au niveau du cours Victor Hugo. En effet, plusieurs policiers sont arrivés par l’arrière du cortège et en ont sorti l’étudiante de façon musclée, à la stupéfaction générale. Ils ont par la suite tenté de disperser les manifestantes qui se sont indignées à coup de grenade de désencerclement, blessant gravement l’une d’entre elle au pied, et faisant usage de gaz au poivre et de lacrymogènes. La manifestante blessée a été admise à l’hôpital d’où elle est sortie à 1h du matin.

Les manifestantes ont ainsi décidé de se rendre devant le commissariat central de Bordeaux afin d’exiger la libération de la manifestante interpellée, passée en audition libre lundi 11 mars et qui pourrait risquer une lourde amende. Celle-ci avait pu être relâchée grâce au soutien et à la détermination des manifestantes. Fait qui n’a visiblement pas plu du tout aux forces de répression qui les ont par la suite harcelées, les empêchant de rejoindre le Parvis des droits de l’Homme rebaptisé pour l’occasion le Parvis des droits des Femmes où elles souhaitaient finir leur manifestation, le cortège ayant été bloqué par plusieurs policiers casqués et en boucliers qui cherchaient à les intimider avec leurs chiens. Après que le cortège se soit dissout à République, trois personnes ont été interpellées de façon arbitraire à Musée d’Aquitaine. Comme l’explique le communiqué du Collectif 8 mars Gironde « On compte au moins trois voitures banalisées, une voiture de police et huit policiers cagoulés, habillés en civil, armés de LBD et de chiens qu’ils excitent volontairement et envoient au contact des femmes à plusieurs reprises. Les arrestations sont très violentes. Les trois personnes interpellées sont placées en garde-à-vue et relâchées seulement le lendemain à 19h. » Elles passeront en procès en décembre.

Communiqué du Collectif 8 mars Gironde

Cet usage particulièrement offensif de la répression policière et juridique à l’encontre de jeunes femmes témoigne de la volonté des forces de l’ordre d’intimider toutes celles et ceux qui entendent se mobiliser pour leurs droits, symptôme d’un gouvernement profondément en crise, qui use de sa police patriarcale et misogyne pour maintenir l’ordre.

Des scènes qui contrastent particulièrement avec le vernis progressiste et féministe que cherche à afficher Macron et Schiappa, venus animer un débat sur les femmes à Pessac le 28 février dernier. Pourtant, ce sont bien les politiques anti-sociales du gouvernement, à l’encontre du code du travail et du service public, mais aussi le mépris qu’il affiche pour les couches populaires, qui contribuent à aggraver la situation des femmes en France, en première ligne de la précarité ! Des faits qui rappellent de quel côté se trouve le gouvernement ainsi que l’Etat et sa police, et qui démontrent que nous n’avons rien à attendre de ceux qui répriment les femmes lorsqu’elles s’insurgent, que nous devons nous organiser en toute indépendance de ses institutions pour réclamer justice pour toutes celles victimes de violences patriarcales et sociales.

Nous souhaitons apporter tout notre soutien aux manifestantes interpellées et réclamons l’arrêt immédiat des poursuites à leur égard ainsi que de toutes celles et ceux victimes de la répression politique et juridique de l’Etat !

 
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