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La Izquierda Diario
25 de janvier de 2019 Twitter Faceboock

Solidarité internationale face aux menaces et aux assassinats politiques
Brésil. Menacé de mort, un député d’extrême-gauche décide de quitter le pays.
Adrien Balestrini

Jean Wyllis, le député fédéral du Parti Socialisme et Liberté (PSOL) a annoncé qu’il quittait le Brésil en raison d’un climat devenu insupportable pour les militants d’extrême-gauche depuis l’élection de Jair Bolsonaro. Une situation qui ne fait que s’aggraver comme l’illustre la découverte récente de possibles liens entre la famille du nouveau président brésilien et la milice responsable de l’assassinat de Marielle Franco l’année dernière.

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Alors qu’il venait d’être élu pour son troisième mandat de député fédéral, Jean Wyllys, militant du PSOL a annoncé ce jeudi dans une interview pour le journal brésilien Folha de San Paulo qu’il ne prendrait pas son poste ce 1er février. Le député d’extrême gauche est connu pour son engagement dans les luttes LGBTI qu’il défendait au parlement brésilien depuis deux mandats. Mais aussi pour avoir craché au visage de Jair Bolsonaro deux ans auparavant, lorsque celui-ci avait fait l’éloge d’un tortionnaire de la dictature militaire.
Dans l’interview donnée au journal brésilien, Wyllys explique que sa démission n’est pas seulement due à l’investiture de Bolsonaro le premier janvier dernier. En effet, il dénonce le climat politique d’accentuation des violences contre les militants de gauche et d’extrême-gauche mais aussi des personnes LGBTI depuis l’assassinat de Marielle Franco, l’année dernière.
Diana Assunçao, la dirigeante du Mouvement Révolutionnaire des Travailleurs (MRT) dénonce dans un communiqué les raisons qui ont poussé Jean Wyllys vers la sortie. « Nous condamnons les menaces de mort proférées à l’encontre du député du PSOL, Jean Wyllys. Ce dernier a annoncé aujourd’hui [jeudi, ndt] son départ du pays. Il demeure au Brésil, pays du coup d’Etat institutionnel, une question qui saigne comme une plaie ouverte : qui a ordonné l’assassinat de Marielle Franco ? Entre ce mystère et la montée du bolsonarisme, les menaces qui pèsent sur les députés de gauche vont croissant. Récemment, Marcélo Freixo (député de l’état de Rio de Janeiro) a lui aussi subi une tentative d’assassinat. »
Cette question est d’autant plus brûlante alors que des révélations sur les liens entre la famille de Bolsonaro et la milice soupçonnée d’être responsable de la mort de la militante s’épaississent. En effet, lors d’un interrogatoire conduit par la police civile de Rio, deux hommes membres de la milice se sont trouvés être en relation avec le fils du président, Flavio Bolsonaro.
Quelques minutes après l’annonce du départ de Wyllys, les hyènes ont commencé à s’agiter sur les réseaux sociaux. Sur Twitter, le hashtag #VaiPraCubaJean (Pars à Cuba Jean) est devenu l’exutoire des pro-Bolsonaro, s’offrant en spectacle dans la plus nauséabonde des représentations. Carlos Bolsonaro, l’autre fils du président, fervent partisan de la torture appliquée aux militants de gauche , s’autorise même un tweet ayant des airs d’épitaphe à l’adresse du militant PSOL : « Va avec Dieu et sois en paix ! ».

La situation est critique au Brésil. L’ONG Global Witness, qui comptabilise les assassinats de militants à travers le monde, place le Brésil au premier rang du classement avec 57 assassinats en 2017. Cependant, le chiffre officiel est contesté en ce qu’il ne prend pas en compte l’ensemble des affaires, qui s’élèverait plutôt au nombre de 197 assassinats, comprenant aussi les meurtres de plusieurs familles autochtones. Les appels publics du nouveau président à éradiquer l’opposition, composée en grande partie par des secteurs entiers de la gauche brésilienne ont eu de plus en plus de répercussion avant même son investiture, deux leaders du Mouvement des Sans-Terre étant assassinés en décembre dernier, tout comme on se souvient de la police envahissant les universités ou réprimant violemment des manifestants opposés à Bolsonaro lors de la campagne électorale. Les capitalistes brésiliens ne souhaitent plus gouverner par le compromis social comme sous le PT, c’est désormais par la coercition la plus brutale que Bolsonaro avec derrière lui les secteurs exportateurs et réactionnaires des grands propriétaires terriens (les latifundis), les marchands d’armes et les évangélistes va gouverner. Face à cela nous nous devons de témoigner de toute notre solidarité internationale auprès de celles et ceux qui résistent, en mettant leur vie en danger, à ce régime ultra-autoritaire et à l’ordre social rétrograde qu’il porte.

 
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