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La Izquierda Diario
18 de juin de 2015 Twitter Faceboock

Condamnation de syndicalistes de la Confédération Paysanne
Affaire des « mille vaches » : encore un épisode de l’application d’une Justice de classe

Sael Marcovitch

Le 17 juin 2015, au Palais de justice d’Amiens, se déroulait le procès en appel de neuf militants de la Confédération paysanne, condamnés en première instance pour des faits allant du refus de prélèvement ADN à la "dégradation en réunion". En effet, Laurent Pinatel, porte-parole du syndicat, a écopé de cinq mois de prison avec sursis et de 1000 euros d’amende, comme plusieurs de ses camarades, des peines confirmées en appel.

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Leur crime ? Avoir procédé au démantèlement de certains engins du chantier de la "ferme" de 1000 vaches, à Drucat, dans la Somme. Cette action s’inscrit dans le contexte plus large de lutte contre l’industrialisation de l’élevage : alors que les plus grosses exploitations des alentours disposent d’une cinquantaine de vaches laitières, M. Ramery, ancien investisseur du BTP et 365ème fortune de France, exploite aujourd’hui plus de 700 animaux et compte encore augmenter son effectif.

Pourtant, le tribunal administratif lui avait imposé un quota de 500 vaches et limité l’étendue du permis de construire. Aucune de ces exigences n’a été respectée par l’industriel, sans que Françoise Pieri-Gauthier, avocate générale en charge du procès, selon laquelle « aucune idée si juste soit-elle ne peut justifier la commission d’actes illégaux », ne semble s’en émouvoir.

L’impunité des grands

Le "fossoyeur des paysans", subventionné par la PAC, peut ainsi vendre son lait à 250 euros la tonne quand les éleveurs s’en sortent à peine avec 350 euros. Avec la disparition de l’agriculture paysanne, s’annonce la détérioration radicale des conditions de vie et de travail des petits producteurs comme de celles des ouvriers à la chaîne de ces ferme-usines, l’imposition d’une alimentation néfaste et standardisée et une pollution alarmante du sol et de l’air de la région.

Depuis l’annonce du projet en 2013, les habitants de la région se sont massivement mobilisés, organisés notamment autour de l’association NOVISSEN (NOs VIllages Se Soucient de leur ENvironnement) et d’autres collectifs écologistes. C’est donc très clairement à l’encontre des revendications de la grande majorité de la population et en faveur des intérêts privés que la justice a hier pris parti.

Une large mobilisation solidaire

En effet, mercredi, la mobilisation de soutien aux camarades de la confédération s’est révélée être d’une ampleur conséquente, réunissant environ 2 000 personnes et différentes organisations politiques et syndicales : le NPA, Attac, la Fédération anarchiste, le Parti de Gauche, mais aussi Solidaires et la CGT.

L’écho important de ces revendications se comprend tout particulièrement dans le contexte actuel d’accentuation de la répression politique et syndicale. Quand la justice criminalise le simple "déboulonnage" d’éléments de la ferme-usine, elle entérine le fait que l’action syndicale n’est pas légitime dès lors qu’elle conteste de manière affirmée et visible un grand patron de l’agrobusiness et le gouvernement qui le soutient.

Dans ce cadre, des militants de SUD-PTT et de Solidaires étudiant-e-s ont tenu une table dans le but de poursuivre une lutte collective et unitaire contre la répression. Les cas de Yann Le Merrer, révoqué pour fait de grève par la direction de la Poste et de Gaëtan, étudiant condamné à six mois de prison dont deux fermes pour avoir participé à une manifestation interdite en hommage à Remi Fraisse, sont autant d’exemples du tournant autoritaire et liberticide du gouvernement Valls à l’encontre des mouvements sociaux.

Se battre ensemble contre la répression

Ces expériences d’entraves à la liberté syndicale, à la liberté de grève et à la liberté de manifester, réaffirment la nécessité de continuer à revendiquer le droit à la révolte. Le rassemblement du 17 juin s’est révélé être une belle démonstration du potentiel de la dynamique unitaire contre la répression et il est déterminant de nourrir cette convergence : le bal des réprimé-e-s, organisé par SUD-PTT le 13 juillet, sera l’occasion de continuer à mener ce combat tous ensemble !

 
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