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La Izquierda Diario
13 de juin de 2018 Twitter Faceboock

"Personne ne veut avoir à mourir pour des raisons d’argent, simple"
Clip et punchlines au CHU de Toulouse. Orelsan inspire les luttes des hospitaliers.
Thibault Yeamreg

On connaît tous le clip de Orelsan « Simple, Basique », où le chanteur s’appuie sur le bon sens pour dénoncer certaines absurdités de ce monde. Les hospitaliers de Toulouse s’en sont inspirés, dans un clip tourné devant l’hôpital Purpan et sur les rails du Tramway, pour dénoncer les injonctions contradictoires, le manque de moyen, l’indignité des conditions de travail, l’absurdité des logiques de rentabilité qui plombent actuellement les hôpitaux et le système de santé public français, et en premier lieu, le CHU de Toulouse.

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Après la victoire de la mobilisation du centre hospitalier de Rouvray, l’heure est maintenant à la mobilisation générale du secteur de la santé contre toutes les mesures du gouvernement appliquées par les directions des centres hospitaliers, des cliniques et des EHPADs. Ces mesures qui aggravent de jour en jour la qualité de soins apportés aux usagers et la qualité des conditions de travail des soignants.

« je veux bien soigner mes patients, mais d’abord je dois parler à ma direction »

Pour lancer la mobilisation du secteur de la santé, les soignants du CHU de Toulouse ont réussi à faire parler d’eux autour du « Buzz » qu’a généré leur reprise de la chanson d’Orelsan « Simple - Basique » vu par plus de 3 millions personnes sur les réseaux sociaux. Une manière originale de mettre en valeur leurs métiers et la conviction que la destruction du système de santé emmène inévitablement à une impasse. Le clip, très professionnel, a été monté le long des voies du Tramway toulousain qui passe au cœur du centre hospitalier de Purpan. Plusieurs soignants reproduisent la rangée de figurants du clip du chanteur Orelsan. Les punchlines, de qualité, dénoncent le management et la maltraitance des patients liés à la dégradation des conditions de travail dans les hôpitaux publics.

« Personne ne veut avoir à mourir pour des raisons d’argent, basique »

Clip d’Orelsan, « Basique »

Depuis déjà plusieurs mois, le CHU de Toulouse se mobilise contre les conditions de travail qui s’aggravent, le non-remplacement de certains soignants, la suppression des postes, les heures supplémentaires qui n’en finissent plus, les congés reportés aux calendes grecques... Ils n’en peuvent plus de la dégradation de la qualité de soins apporté aux patients, parfois victimes de maltraitance du fait du manque de moyen et de personnels. On en compte plus le nombre de burn-out à Toulouse comme dans l’ensemble du secteur de la santé français, ainsi que les suicides parmi les travailleurs de la santé, comme celui d’un infirmier de 55 ans du CHU du Rangueil, il y a un an.

« Le taf de 4 fait à 2, tu deviens pas Shiva même si tu es en transe. »

Les travailleurs des hôpitaux publics rencontrent les mêmes problématique que ceux qui se sont mobilisés récemment, dans les EHPAD. A l’image du secteur de la santé publique, la multiplication des tâches est devenue indécente. « Personne ne veut avoir à choisir entre douche, popo ou pansement » dit la chanson. Un constat, « simple » qui peine à se faire entendre auprès du gouvernement qui promet encore de raboter les dépenses publiques. Solidaires des EHPAD avec qui les hospitaliers partagent des revendications similaires, les travailleurs du CHU de Toulouse ont également témoigné de leur solidarité aux cheminots en grève il y a quelques semaines, en organisant un pique-nique avec le secteur du rail. Au grès des mobilisations ce sont des liens militants qui se tissent et qui font aboutir au même constat : que le « président des riches » est résolument contre les salariés et les services publics, et que c’est ensemble qu’il faut s’y opposer. En espérant que la victoire à l’hôpital du Rouvray après 18 jours de grève de la faim de 4 agents hospitaliers puissent appeler à des victoires à venir.

 
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